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par Moriarty » 27 juin 2017 20:07
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'à partir de 57, l'armée remplace la police pour faire régner l'ordre à Alger ...et le big chef est ....le général Massu.
Qui est suspect?
Jean Reliquet note donc à juste titre que les tortures sont standardisées et relativement récurrentes. Á preuve, l’usage massif de la torture à l’électricité pendant ces mois-là. Pour les lieux, Jean Reliquet n’en cite que quelques-uns. Mais on sait très bien qu’il peut s’agir de villas privées occupées par des quartiers généraux de régiment. Il évoque également la caserne du 45e transmissions. Il peut s’agir de bâtiments militaires officiels, entre autres la caserne du 19e génie. Les lieux de tortures sont multiples. Le procureur général ne les connaît pas tous, alors que l’arrêté du 11
avril recommande précisément de chercher à savoir où ils sont situés, car ni l’autorité civile ni l’autorité judiciaire ne savent où sont détenus tant de gens, ni même qui a la charge des lieux de leur détention.
Elles ne connaissent pas plus l’identité de ces détenus, ni comment ils sont traités, ni comment on pourrait éventuellement les en sortir. En revanche, les Algérois, eux, étaient souvent plus renseignés, même s’ils restaient dans l’incertitude sur la localisation précise des membres de leur famille arrêtés.
Qui avait été arrêté ? La notion de suspect développée par l’armée française est très extensible.
En fait, on est très rapidement suspect. On fuit devant une troupe ? On est suspect. On a un cousin qui est lui-même suspecté d’avoir participé à une action illicite ? On est suspect.
Que deviennent ces suspects une fois arrêtés en dehors de toute règle de droit ? Il existe quatre possibilités. La plus
radicale consiste à faire disparaître définitivement. Certains sont tués, d’autres meurent directement
sous la torture. Leur corps n’étant pas rendu aux familles, ils deviennent alors des « disparus », dont le cas le plus connu, celui de Maurice Audin, n’est qu’un parmi d’autres.