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Une femme voilée humiliée, les islamistes ravis : retour sur une semaine de récupérations et d'amalgames
En humiliant une mère voilée en plein conseil régional, l'élu du RN Julien Odoul a fourni aux islamistes la séquence dont ils rêvaient. La polémique médiatique qui s'est ensuivie a basculé dans une cacophonie de caricatures et d'amalgames… Retour sur un fol emballement.
Les tenants de l'islam politique pouvaient-ils rêver meilleur cadeau ? Julien Odoul, jeune élu du Rassemblement national (RN), s'est pris pour un rempart quand il n'était qu'un marche-pied, ce 11 octobre 2019 lorsqu'il a réclamé à cor et à cris que l'accompagnatrice d'une sortie scolaire au conseil régional de Dijon retire son voile islamique, inventant une "loi de la République" qui n'existe pas. En se mettant en scène par cette humiliation publique, tant inepte sur le fond qu'abjecte dans sa forme, le conseiller régional a fourni un nouvel exemple du dévoiement de la laïcité républicaine opéré par les représentants du RN. Il a également donné le coup d'envoi d'une semaine d'hystérie, dans un sens comme dans l'autre.
Julien Odoul
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@JulienOdoul
[RT]Au nom de nos principes républicains et laïcs, j’ai demandé à @MarieGuiteDufay de faire enlever le voile islamique d’une accompagnatrice scolaire présente dans l’hémicycle. Après l’assassinat de nos 4 policiers, nous ne pouvons pas tolérer cette provocation communautariste
Sans surprise, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), proche de l'idéologie des Frères musulmans, n'a pas laissé passer l'occasion. Proposant, ni une ni deux, un "entretien exclusif" avec Fatima E., l'accompagnatrice en question. Musulmane humiliée, attitude agressive d'un élu au nom de "la République", enfant en pleurs : les ingrédients étaient tous réunis pour une de ces séquences de victimisation qu'affectionne le CCIF. Dans cette interview, Fatima E. fait fi de toute mesure en confiant : "Sincèrement, ils ont détruit ma vie". Et de convoquer à de multiples reprises la figure de son fils, qui "fait des cauchemars" la nuit et se trouve déjà entre de bonnes mains, pris en charge par… "une psychologue du CCIF".
Pour bien enfoncer le clou, deux plaintes, l'une pour "violences en réunion par personnes dépositaires de l’autorité publique sur mineur et majeur à caractère racial" et l'autre pour "provocation publique à la haine raciale par des élus", ont été déposées par Me Sana Ben Hadj Younes, avocate emblématique du CCIF. Dans un communiqué de presse, le Collectif, toujours friand de la judiciarisation des débats, martèle : "Tout acte islamophobe est un acte raciste qui sera poursuivi. Nous rappelons que l'islamophobie n'est pas une opinion, mais un délit". Or les observateurs attentifs des Frères musulmans et de leur stratégie le savent : le processus de victimisation joue un rôle clef dans la fabrication d'une "communauté musulmane" uniforme et détachée de la nation, leur objectif in fine. Avec son initiative déplacée, Julien Odoul en a donné toutes les clefs au CCIF.
UNE TRIBUNE D'AMALGAMES
La pression est encore montée d'un cran le 15 octobre avec la parution, dans Le Monde, d'une tribune signée par 90 personnalités, intitulée : "Jusqu'où laisserons-nous passer la haine des musulmans ?". Un texte initié par un aréopage de militants indigénistes et de stars du show-biz en quête d'un affichage de bonne conscience. Quitte, au prétexte de défendre un antiracisme proclamé, à se faire les alliés objectifs de l'islamisme car sous couvert de tolérance et de défense des minorités, c'est bien le modèle républicain qui est ici attaqué.
Deux extraits l'attestent. Le premier commence par une critique justifiée de "l'extrême droite [qui] a fait de la haine contre les musulmans un outil majeur de sa propagande", avant de préciser que celle-ci "n'en a pas le monopole". D'après la tribune du Monde en effet, "des membres de la droite et de la gauche dites républicaines n’hésitent pas à stigmatiser les musulmans, et en premier lieu les femmes portant le voile, souvent 'au nom de la laïcité'". Où comment, en un tour de main, les infatigables tenants du "pas d'amalgame" se saisissent de l'action isolée d'un conseiller régional RN pour jeter dans le même panier les défenseurs du modèle républicain laïque.
Au premier rang des laïques ainsi visés, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, qui a scandalisé les signataires en affirmant que "le voile n'est pas souhaitable dans notre société". La tribune du Monde accuse (comme Zola, relève sur Twitter un fan au compte justement intitulé "Bonjour Tristesse"…) : "N’est-ce pas ici l’illustration même d’une stigmatisation assumée jusqu’au plus haut niveau de l’Etat ?". Une démonstration exemplaire de l'objectif voilé de nombre d'utilisateurs de la notion "d'islamophobie" : interdire, par l'assimilation systémique et intimidante, de toute critique de la religion musulmane à une forme de racisme. Pour y parvenir, l'agression contre une personne en raison de sa religion est ici mise sur le même plan qu'une opinion défavorable à l'égard d'un vêtement symbolisant la soumission de la femme.
"MAMAN VOILÉE"
Si les signataires de la tribune ne sont évidemment pas (tous) des compagnons conscients de l'islamisme, la complaisance est de facto totale. En support au texte, une pétition est lancée qui, relayée sur les réseaux sociaux par de gros comptes de la gauche, atteint plus de 170.000 signatures à l'heure où sont écrites ces lignes.
Toujours sur les réseaux sociaux, le déferlement est continu pour faire de Fatima E. une icône victime non pas seulement de l'extrême droite mais de la laïcité raciste dont la République se voit accusée sans relâche. On note par exemple l'utilisation continuelle de la formule doloriste "maman voilée", qui attache au passage doublement les femmes concernées, d'une part à leur tenue religieuse, de l'autre à leur rôle maternel, deux marqueurs patriarcaux qui semblent ici les définir entièrement. Ou encore, le rôle décisif de l'iconographie, entre la photographie de Fatima E. serrant son fils contre elle et le dessin dérivé de ce cliché, appelé à servir d'image de ralliement.
Progressivement, les dénonciateurs effrénés de "l'islamophobie" façonnent sur Internet une sorte de monde parallèle troublant, une "dystopie" pour reprendre les mots d'un confrère de Mediapart : un monde où il n'y aurait pas eu d'attentat islamiste en plein cœur de la préfecture de police de Paris pas plus tard qu'une semaine auparavant. Un monde où ce n'est pas de l'islamisme que la République tente de se protéger mais des musulmans, comparés aux Juifs dans les années 1930, un monde donc où des règles simples de vivre-ensemble et qui s'appliquent à tous sont ramenées à des lois discriminatoires. Un monde où les nonnes catholiques auraient même fait des enfants et les accompagneraient lors de sorties scolaires, comme l'a figuré un affligeant dessin paru dans Télérama.
DÉRAPAGES EN SÉRIE
Ce monde totalitaire d'exclusion du musulman n'existe évidemment - et heureusement - pas dans notre pays, où l'on dénombre aujourd'hui entre 100 et 200 actes anti-musulmans par an, un chiffre en nette diminution par rapport à la multiplication de discriminations constatées au premier semestre 2015. Mais un citoyen qui prendrait uniquement le pouls de la société française par le biais des médias d'information en continu pourrait être tenté d'y croire. En l'espace de cinq jours, les chaînes télévisées CNews, LCI et BFMTV ont organisé pas moins de 79 débats sur le voile, d'après le comptage de CheckNews. Sans surprise, la nuance et la compétence y ont fait régulièrement défaut… En une semaine, on a ainsi pu voir le voile comparé à "un uniforme nazi", l'eurodéputée Nadine Morano se prononcer pour son "interdiction dans l'espace public", ou encore le journaliste du Figaro Yves Thréard déclarer qu'il "déteste la religion musulmane" en racontant qu'il lui est arrivé de descendre du bus ou d'un bateau (sic) lorsqu'il y croisait une femme vêtue d'un voile !
Par de telles outrances, ceux qui se veulent combattants de l'islamisme n'ont fait à leur tour que nourrir les antagonismes qui en font toute la vitalité. Avec de pareils ennemis, conformes à la caricature qui est faite des laïques, l'islam politique gagne sans effort de nouveaux alliés. Comble de l'histoire : les Français ne semblent même pas lui accorder un intérêt démesuré, puisque l'on ne parvient même pas au million de personnes en additionnant les audiences moyennes de BFM, CNews et LCI. Mais les extraits d'émissions télévisées nourrissent la boucle du débat public, amenant journalistes et politiques à réagir au dernier dérapage vu à la télévision, qui en suscite d'autres, et ainsi de suite… Avec, à la fin, deux humiliées : Fatima E. et notre République laïque, caricaturée et déchirée par un débat dont l'extrême droite et les islamistes ont posé les termes."
Pour Odoul hip hip hip !!!!! hip hip hip !!!!!!!.....
https://www.marianne.net/societe/une-fe ... tions-et-d