La nuit, les week-ends surtout, le vomi éclabousse les pavés du centre-ville ponot, des canettes germent dans les pots de fleurs, des crachats s’aplatissent sur les vitrines et les sombres ruelles - la rue Oddo-de-Gissey, la rue du Bessat ou la rue entre la place du Breuil et la rue Vibert pour ne citer qu’elles - se transforment en « rues du pipi ». De l’huile de coude, un grand seau d’eau de javel et les incivilités de la veille, qui exaspèrent riverains et commerçants, s’effacent au lever du jour.
« Il y a dix ans, c’était très rare de voir ça »
Mais tous les « tracas » ne disparaissent pas d’un simple coup d’éponge. Et il y en a face auxquels les Ponots se sentent bien « démunis » : alcoolisation massive sur la voie publique, cambriolages, mendicité, trafic de drogue… depuis plusieurs mois, les réunions en mairie se multiplient pour aborder les difficultés qui découlent de ces (micro) phénomènes devenus « plus visibles » dans cette petite cité où tout se voit et où tout se sait.
La délinquance observée dans le centre-ville n’est sans doute pas aussi prégnante que dans une grande ville, mais « il y a dix ans, au Puy, c’était très rare de voir ça ». De voir « un homme prostré, le regard noir, se shooter en pleine rue », de croiser une personne « complètement instable avec un couteau à la main », de photographier des seringues usagées sur le sol des toilettes publiques de la place du Marché couvert ou d’assister à des transactions « à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit ». Des anecdotes comme celles-ci, riverains et commerçants en ont au moins une chacun.
« Les Ponots ne sortent plus après 19 heures »
Rue Portail-d’Avignon, le trafic a pris une ampleur « jamais vue », constate une commerçante qui, pour éviter tout embêtement, préfère taire son nom dans les colonnes de l’Éveil de la Haute-Loire. Celle qui dit être « les yeux du quartier » n’a que faire des activités illégales auxquelles se prêtent « de jeunes dealers » au vu et au su de tous. Ce qui l’inquiète, en revanche, c’est ce que génère le trafic : « des bagarres quasi quotidiennes » et un sentiment grandissant d’insécurité.
« Les Ponots ne sortent plus après 19 heures », indique la gérante de la Maison des délices, même si elle exagère un peu. Jusqu’à preuve du contraire, les Ponots, pour beaucoup, s’offrent encore des virées nocturnes en toute insouciance. Mais d’autres s’aventurent dans le centre-ville en restant sur leurs gardes, à l’instar de Véronique, graphiste, secrétaire de l’association des commerçants du Théron et mère de famille à plein-temps.
Installée rue Oddo-de-Gissey à l’abri du tumulte de la rue Portail-d’Avignon (rue par ailleurs pleine de charme et où l’ambiance entre commerçants, souligne-t-elle, est au beau fixe), Véronique ne craint pas pour elle, dit-elle, mais pour ses ados. Elle en a trois. Deux étudiants et sa cadette âgée de 16 ans.
« À la nuit tombée, je leur dis d’être vigilants, de faire gaffe à ne pas se retrouver au milieu d’une bagarre. On ne sait jamais, il peut y avoir des armes et des victimes collatérales ».
« Un jour, ça va dégénérer »
Quand ils observent l’agitation qui règne parfois dans leur quartier, les commerçants du Théron sont convaincus qu’un jour, « ça va dégénérer ». Et ce n’est pas leur seule source d’inquiétude. L’idée qu’un trafic soit implanté et « clairement identifié » à quelques dizaines de mètres du collège Lafayette les dérange. « C’est trop facile de s’approvisionner ». Et trop « dangereux ».
Le(s) remède(s) qu’ils proposent : réhabiliter ces rues « à l’abandon », lutter contre la vacance commerciale - ce que la municipalité envisage de faire rue Portail-d’Avignon en démolissant des logements classés insalubres (lire par ailleurs) - et « renforcer l’éclairage public », pour déloger ceux qui profitent de l’obscurité, tout en sachant qu’ils iront ailleurs…
https://www.leveil.fr/puy-en-velay-4300 ... _13683101/
Je peux le remarquer depuis 15 ans particulièrement les soirs aux sorties des restaurants .....
Il n'y a pas ou plus de force de police ou de patrouille de gendarmeries a l’extérieur de la ville . Question de budjet !
Simple exemple de ce qui se passe dans toutes les petites villes de France......ou l'état n'en a "rien a foutre"