Je me permets de mettre mon grain de sel dans cette guerre de chiffres qui part en vrille et qui masque l'essentiel
Je ne me suis pas beaucoup prononcée sur ce point précis jusqu'à présent parce que ce n'est pas, selon moi, le seul témoin d'efficacité du protocole de l'IHU et qu'il est sujet à polémiques (encore plus que le reste) ... on le vérifie bien ...
les chiffres sont parfois de "faux-amis" ... qu'il faut toujours chercher à relier à des faits ou à d'autres indicateurs pour bien les interpréter ...
Sur la communication de l'IHU, je suis entre votre position (Aagora) et celle de Souslic concernant les chiffres, mais sans remettre en cause leur signification globale.
Pour vous (Aagora) : il y a dans les chiffres de départ un effet "premiers jours" à Marseille qui a conduit à un afflux de personnes voulant être testées qui donne un gonflement des chiffres qui ne reflète pas forcément la réalité en nombre, mais qui ne remet pas en cause le taux de positivité sur les personnes testées, en toute logique ;
L'hypothèse raisonnable est de considérer que toutes les personnes symptomatiques ont été testées sur la période, et que les plus malades l'ont été dès les premiers jours, ce qui peut avoir un peu faussé l'évolution. Si l'IHU avait ouvert ses portes début mars, la courbe aurait probablement été plus lissée.
Le taux de positivité s'entend sur les personnes testées, à savoir environ 5% de la population de Marseille et, abstraction faite de porteurs asymptomatiques non testés, le taux de circulation du virus dans la ville peut s'évaluer en ramenant les 5 000 positifs aux 870 000 marseillais, soit un ordre de grandeur de 0.6% environ en cumul sur la période ... mais tout cela ne remet pas en cause l'évolution sur 2 mois et c'est le plus parlant.
Pour vous (Souslic) : un chiffre peut être "faux" dans l'absolu mais néanmoins refléter une tendance qui a du sens,
toutes choses égales par ailleurs, et notamment si la marge d'erreur est constante.
En l'occurrence, dire que le taux de positivité ne signifie rien ne doit pas masquer son évolution ; si on part du principe que tous les symptomatiques se sont fait tester, la courbe du nombre de positifs traduit bien l'évolution de l'épidémie parce que l'hypothèse de porteurs sains en plus forte proportion à la fin qu'au début n'a pas de sens.
On peut même aller au delà en extrapolant un nombre d'individus non contaminés grâce au protocole de traitement de l'IHU qui élimine la charge virale dans un temps record, et donc la contagiosité ... à raison de 3 300 malades traités et un R0 (taux de personnes contaminées) de 2 à 2.5.
Bon tout ça, ce n'est pas pour entretenir la polémique mais pour essayer d'arriver à un consensus ; je n'ai pas forcément la vérité là dessus parce que les inconnues sont nombreuses et les hypothèses incontournables, mais l'essentiel est ailleurs ....