Cet article du Monde pose la question.
Sujet "catastrophe"!
On préfère ne pas en parler? "Cacher ce sein que je ne saurais voir"
Pourtant, d'autres ont franchi la pas, après les presque "60 glorieuses pacifiques".
La crise du covid, les catastrophes naturelles (incendies, inondations), le terrorisme (2015), et la guerre en Ukraine interrogent sur la capacité de la France à s’organiser pour répondre aux conséquences de ces événements sur la vie économique, le système de santé, la logistique, les besoins quotidiens en denrées alimentaires et en énergie, la continuité des services publics. Face aux crises, on fait appel à l'Etat, c'est la règle en France! Mais quel est le rôle des citoyens, des civils? Sont ils préparés, investis?
- La crise du covid a montré les lacunes graves dans la fourniture de masques en grand nombre, dans l’organisation du système hospitalier et des soins médicaux , et des Ehpad. Le dérèglement des marchés mondialisés à cause des arrêts dans la production de productions délocalisées et dans le fret aérien et maritime a généré des pénuries dans l’alimentation dans la fourniture en médicaments etc…La vie des Français a été perturbée : transports, travail avec le télétravail et le chômage partiel, pertes de revenus chez les particuliers comme chez les entrepreneurs.
- Les catastrophes naturelles certes plus localisées ont montré que la France était plutôt bien dotée pour lutter contre les incendies, en matière d’accueil des sinistrés, d’assurances etc…La sécurité civile est efficace.
Sur ces 2 types de crise, c'est l'Etat qui gère! Nous, on regarde les chaînes de télé en continu, on vient se balader le WE et on prend des photos en cachette par honte. Parmi nous, QQ bénévoles c'est vrai qui nous disent ce qu'on pourrait faire si on était "tous frères"

- Par contre en cas de « catastrophes non naturelles », cette agression de l'Ukraine avec ses conséquences économiques et ses possibilité d’extension a révélé nos lacunes par rapport aux pays du Nord. Dans certains pays baltes ou en Suède, le déploiement d’une « défense civile » est en train de s’imposer depuis le début de la guerre en Ukraine, en France, ce travail autour des « forces morales », comme on préfère les appeler, reste encore très embryonnaire.
Par exemple, en Suède a été édité en 14 langues à destination des civils un « Guide en cas de crise ou de guerre ». Edité en Français ici
https://rib.msb.se/filer/pdf/28709.pdf
A lire absolument pour se rendre compte de notre...retard. Tiens, combien de temps survivrez vous en cas de fermeture de vos grandes surfaces alimentaires habituelles, sans carburant ni téléphone et électricité?
La Suède a constitué une « défense civile ». Une défense civile...vous rigolez diront ici nos pacifistes-munichois; faut se rendre ou se vendre!

Embryonnaire en France :
Maman, j'a peur!... La question de la « résilience » a fait l’objet d’un rapport parlementaire complet publié à la veille du début de l’invasion russe en Ukraine, en février 2022. Mais comme ces « forces morales » (appellation macronienne) relèvent aussi d’un ensemble de mesures relativement onéreuses et que les négociations sont âpres autour de la LPM, les décisions tardent. « On n’a pas l’urgence des pays du Nord », tempère un officier, tout en regrettant la situation.
La concrétisation des « forces morales » à la française doit principalement passer par un doublement de la réserve nationale, composée d’environ 40 000 personnes (24 500 dans l’armée de terre, 6 500 pour la marine et autant pour l’armée de l’air). Le doublement de la réserve pourrait néanmoins l’obliger à y consacrer 2 000 de ses effectifs. Se pose enfin la question de l’équipement de ces réservistes.
Tout un travail sur l’attractivité de la réserve est par ailleurs engagé depuis plusieurs années par la garde nationale, l’organisme méconnu chargé de fédérer l’ensemble des réservistes opérationnels des armées, de la gendarmerie et de la police. Des conventions sont signées régulièrement avec des entreprises pour faciliter le détachement d’employés, idéalement un mois par an. Une aide fiscale existe. Car les besoins sont aujourd’hui forts dans le cyber, la logistique, la santé, les travaux publics. La garde nationale travaille aussi à se rapprocher de l’agroalimentaire et de l’énergie.
L’ampleur des « forces morales » dépend également beaucoup du sort qui sera réservé au service national universel (SNU). pendant douze jours, Seuls 32 000 adolescents, sur 800 000 jeunes concernés par la tranche d’âge, ont tenté l’expérience en 2022. L’exécutif réfléchit donc à rendre le SNU obligatoire. Mais comme le financement du SNU pourrait, là encore, être pioché dans la loi de programmation militaire, les discussions s’avèrent serrées avec les armées. »
- La durée de résilience [de la population] a été ramenée à une journée, voire une demi-journée » en cas de coupure d’eau, d’électricité ou de réseau téléphonique, s’est inquiétée Angélique Palle, chercheuse associée à l’institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 7 décembre 2022. Actuellement, l’exécutif travaille à rehausser cette résilience à au moins trois jours. le SGDSN a accouché d’une « stratégie nationale de résilience », en avril 2022. « Les principes de base ont été posés, y explique-t-on. On entre maintenant dans la déclinaison, notamment avec les collectivités locales. » Hasard du calendrier, un tout premier « comité interministériel à la résilience nationale » s’est tenu, le 1er février »
