............................................Pendant ce temps-là, au Sénat, la droite vote contre le voile........................................
Un amendement proposé par LR sur les accompagnatrices de sorties scolaires a été adopté mardi par la Haute Assemblée.
Pas question pour Les Républicains (LR) de céder à l’émotion après l’attaque de la mosquée de Bayonne. Le débat sur l’interdiction du port du voile pour les accompagnatrices lors des sorties scolaires a bien eu lieu mardi après-midi au Sénat. Le président du groupe LR à la Haute Assemblée, Bruno Retailleau, a donc refusé de «mettre ce texte sous le tapis. Ce serait la pire des choses». Pourtant dès lundi soir, la sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône, Samia Ghali, avait demandé son report. «Ce débat ne mène à rien, sauf un débat haineux, qui ne fait pas avancer les valeurs de la République», estimait-elle.
«Prosélytisme»:
Auteure de cet amendement à la loi sur «l’école de la confiance», la sénatrice LR du Val-d’Oise, Jacqueline Eustache-Brinio voulait ainsi donner un cadre juridique aux chefs d’établissement. Un amendement finalement adopté en première lecture par 163 voix contre 114, mais devrait être rejeté par les députés. Pour LR, l’argument juridique était simple. Les sorties font partie intégrante du temps scolaire et celui qui accompagne une classe devient de fait un auxiliaire, un acteur du service public.
Paris, le 29 octobre 2019. Pendant une visite au Sénat, avec des habitantes du quartier de la Savine de Marseille, invitées par la sénatrice Samia Ghali, à l'heure du débat sur le port du voile.Photo Denis Allard pour Libération
La loi de 2004, prohibant aux agents du service public le port de signes religieux distinctifs, s’appliquerait aux accompagnants, estiment de nombreux sénateurs de droite. Le port du voile doit être selon eux assimilé à du «prosélytisme agressif». LR a donc voulu concentrer ses interventions sur le terrain du droit en tentant d’éviter les propos de tribune par trop caricaturaux. Le rapporteur du texte, Max Brisson, a ainsi demandé que les débats se concentrent «sur l’école et elle seule».
Pour conforter leurs arguments, les sénateurs LR n’ont pas omis de s’appuyer sur un sondage Ifop publié dimanche par le JDD : 78 % des Français interrogés considèrent aujourd’hui que «la laïcité est menacée en France». A 73 %, ils se déclarent favorables à l’interdiction des signes religieux et jugent à 61 % l’islam incompatible avec les valeurs de la société française. Du pain bénit pour LR qui tente de coller avec la portion majoritaire de son électorat, même si la droite oublie de rappeler que, dans ce même sondage, la «défense de la laïcité» est une préoccupation qui arrive loin derrière la santé, la lutte contre le chômage, le pouvoir d’achat, ou la protection de l’environnement…
La seule note discordante et radicale dans ce débat est venue du sénateur (non inscrit) de la Moselle, Jean-Louis Masson, qui s’était félicité de l’action du conseiller régional du RN qui avait voulu faire sortir une mère voilée accompagnant son enfant au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. «Au milieu se tient la vertu, a répondu le ministre de l’Education nationale Jean-Louis Blanquer, opposé à l’amendement. Il est inimaginable qu’une loi vienne imposer quoi que ce soit. En matière de législation, il faut savoir se montrer sobre de nouveautés.» Le groupe communiste s’y est également opposé, tout comme les socialistes.
Parfois, le hasard se mêle à l’actualité. Mardi après-midi, quelques minutes avant le débat, Samia Ghali s’était pointée au Sénat accompagnée de quarante âmes en provenance de Marseille, des enfants et des femmes, et plusieurs d’entre elles portaient un voile sur la tête. La date de la visite avait été calée en juin. Sous les flashs, Samia Ghali et son groupe de Marseillaises ont alors répété à l’envi leur attachement à la France.
«Volonté politique»:
Un peu plus tôt, la gauche sénatoriale avait organisé une conférence de presse dans une petite salle du Sénat. Un représentant de chaque couleur derrière un bureau. Avec la sénatrice du Val-de-Marne, Sophie Taillé-Polian, à la manœuvre. Elle a évoqué le «contexte particulier» du débat après l’attaque de Bayonne. Puis l’élue Génération·s s’est interrogée : «Je me demande à quel moment va s’arrêter la surenchère, on assiste à une instrumentalisation de la laïcité aux relents racistes.» La socialiste Sylvie Robert, la communiste Laurence Cohen, l’écologiste Esther Benbassa acquiescent alors.
Pour cette dernière, «l’islam est devenu le programme central de la droite. Et c’est une volonté politique de confondre l’islam, l’islamisme, la radicalisation…» Les sénatrices ont également dénoncé le rôle de «certains médias» qui offrent une caisse de résonance aux «attaques contre les musulmans». Clémentine Autain, députée de La France insoumise, avait tenté de résumer les choses : «Franchement, ça suffit, ça va trop loin le délire sur le voile. Ces derniers jours, le débat public part en sucette.»
Source:Libération.
https://www.liberation.fr/france/2019/1 ... le_1760502
Aux mains de l'Etat,la force s'appelle Droit....Aux mains de l'individu,elle se nomme le crime....
Si tu m'as pris pour un clown tu t'es trompé de Carnaval...
..J'apprécie tellement les Chips que parfois je leurs fais des bisous...