Dernier message de la page précédente :
L'ancien juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, qui a quitté la magistrature en 2007, est accusé par l'avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi, Me Olivier Morice, de ne pas avoir coté au dossier d'instruction des pièces essentielles, notamment le rapport rédigé suite à l'autopsie de l'homme soupçonné d'avoir fait sauter un bus de la direction des constructions navales le 8 mai 2002.
Vendredi 10 juin, Me Morice, s'appuyant sur un nouvel élément apparu dans l'enquête, a déposé plainte à Paris contre l'ex-magistrat pour "faux témoignage" et "entrave à l'exercice de la justice". Il a également saisi le ministère de la justice, à qui il avait déjà demandé le 27 avril l'ouverture d'une enquête disciplinaire.
Le 25 mars, la patronne de l'Institut médico-légal de Paris (IML), Dominique Lecomte, avait assuré devant le juge Marc Trévidic – qui a succédé à M. Bruguière pour conduire l'enquête sur l'attentat – avoir remis le 7 juillet 2002 le rapport à M. Bruguière, qui le lui aurait réclamé "avec insistance". M. Bruguière, entendu à son tour comme témoin le 16 mai, n'a pu expliquer pourquoi le rapport ne figurait pas au dossier. "Je n'ai pas obtenu le rapport de Mme Lecomte ", avait-il affirmé.
Or, un nouveau témoignage, recueilli le 8 juin par M. Trévidic, semble contredire cette version. Il émane du Dr Walter Vorhauer, l'expert qui avait accompagné Mme Lecomte à Karachi pour l'autopsie. M. Vorhauer a assuré que le rapport d'autopsie lui avait bien été demandé par M. Bruguière. "L'original de notre rapport avec les signatures a été déposé au secrétariat de M. Bruguière le 2 juillet 2002 à 14 heures par le coursier", a révélé M. Vorhauer, qui a donné à M. Trévidic le justificatif établissant la remise du pli.