c'est le chaos en Libye ?

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tisiphoné
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c'est le chaos en Libye ?

Message par tisiphoné » 22 janvier 2012 20:59

Ce dimanche aurait dû être, pour les nouvelles autorités libyennes, le jour de l'annonce de l'adoption de la loi électorale. Mais la réunion du Conseil national de transition a dû se faire dans un lieu tenu secret, quelque part à Benghazi, après l'attaque de ses locaux la veille par des manifestants en colère. Réunion à l'issue de laquelle a été annoncé le report à la semaine prochaine de l'adoption de ce texte censé régir l'élection d'une assemblée constituante en juin. Surtout, le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, conspué la veille lors des troubles, a lancé une mise en garde : la Libye, a-t-il averti, risque d'être entraînée dans "un puits sans fond" si la contestation violente des nouvelles autorités se poursuit.
Peu après, le numéro deux du CNT, Abdoul Hafiz Ghoga, présentait sa démission.
Les troubles qui ont poussé le président du CNT à brandir cette image d'un "puits sans fond" vers lequel se dirigerait la Libye avaient eu lieu dans la soirée de samedi : une foule en colère réclamant la démission du gouvernement avait alors envahi le siège du CNT à Benghazi. Lorsque Moustapha Abdeljalil est sorti pour haranguer la foule, des manifestants lui ont lancé des bouteilles en plastique vides, obligeant les forces de l'ordre à tirer des grenades lacrymogènes. "Dégage, dégage !", scandaient les protestataires lorsque le chef du CNT a pris la parole avant de se replier à l'intérieur du bâtiment. Un incident qui n'était pas une première : jeudi soir, c'est le vice-président du CNT qui avait été pris à partie par des étudiants à l'université de la ville. Abdoul Hafiz Ghoga avait été entouré et bousculé par une foule de manifestants en colère, avant d'être secouru et mis à l'abri.

"Une atmosphère de haine s'est installée"

Ces incidents illustrent le mécontentement d'une partie de la population qui exige la révocation des personnalités liées à l'ancien régime encore à des postes de responsabilités. Les manifestants de Benghazi (berceau de l'insurrection anti-Kadhafi l'an dernier) exigent également une totale transparence sur les dépenses publiques, notamment sur la destination des fonds libyens gelés à l'étranger pendant la guerre civile et dont une partie a été débloquée après la chute de Mouammar Kadhafi.

C'est donc ce mécontentement exprimé de plus en plus violemment qui a poussé Abdoul Hafiz Ghoga à annoncer dimanche sur Al Jazira sa démission "pour le bien de la nation". "Malheureusement, le consensus en vue de défendre les intérêts de la nation n'existe plus. Une atmosphère de haine s'est installée (...) Je ne veux pas que cette atmosphère perdure et contrarie les efforts du Conseil national de transition", a lancé le numéro deux du CNT.

S'adressant pour sa part à des journalistes dans un hôtel de Benghazi, Moustapha Abdeljalil a souligné la gravité de la situation. "Derrière ces manifestations, il y a quelque chose de néfaste pour le pays. Il faut laisser plus de temps au gouvernement et il faut que ce gouvernement ait l'argent pour conduire les réformes. Il y a des retards, peut-être, mais nous ne sommes au travail que depuis deux mois. Il faut laisser sa chance au gouvernement, il faut lui donner au moins deux mois." Moustapha Abdeljalil a précisé qu'il avait rencontré des dirigeants religieux et des manifestants pour discuter de leurs revendications. Il a ajouté avoir accepté la démission du numéro un du conseil municipal de Benghazi, Saleh el Ghazal, dont le successeur, a-t-il dit, ne sera plus désigné par les autorités mais sera élu.

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