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.............................................Voiture électrique: En aura-t-on vraiment fini avec le moteur thermique en 2035?...2035 sonnera le glas des moteurs thermiques, ouvrant ainsi la voie aux véhicules électriques. Objectif : atteindre un parc neutre en carbone àl’horizon 2050. Si le projet semble louable et ambitieux, sa mise en pratique risque de se heurter à plusieurs obstacles.
Source:La Dépêche.
Les moteurs thermiques ne ronronneront plus à partir de 2035… ou presque. Le mardi 14 février, le Parlement européen a voté favorablement (340 pour et 279 contre) le projet de réglementation mettant fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035.
De quoi accélérer le mouvement en France qui avait déjà acté pour 2040 la fin de la commercialisation des voitures thermiques, c’est-à-dire diesel, essence et autres hybrides.
Et pour cause, le transport routier représente aujourd’hui près de 20 % des émissions globales de CO2. L’objectif affiché serait donc d’atteindre un parc automobile neutre en carbone d’ici 2050. Si sur papier le projet semble louable et ambitieux, sa mise en pratique risque de se heurter à quelques obstacles.
35 % du parc électrifié en 2035:
" À partir de 2035 voire 2030, les constructeurs n’afficheront plus dans leur catalogue neuf que des véhicules électriques à batterie. En revanche, les concessionnaires auront toujours le droit de vendre des véhicules d’occasions thermiques ", rappelle Bernard Jullien, économiste spécialiste de l’industrie automobile.
Aujourd’hui, seul 1,5 % du parc automobile est électrique. Un chiffre qui devrait augmenter progressivement. "L’année dernière, les voitures électriques ont représenté à peu près 15 % des immatriculations, soit près de 200 000 voitures achetées ", décrypte le spécialiste.
Un rythme qui reste pourtant insuffisant pour atteindre la neutralité carbone du parc d’ici 2050. "Selon les projections, si on garde le rythme de croisière actuel, en ayant un taux d’immatriculation de 100 % de voitures électriques vendues en 2035, on aurait alors près de 35 % du parc roulant français qui serait électrique", avance l’économiste.
Un défi de taille:
En prolongeant l’analyse jusqu’à l’horizon 2050, les spécialistes restent sceptiques quant à un parc exempt de véhicules thermiques à cette date-là.
"Si nous voulons vraiment que le parc soit propre en 2050, il faudrait arrêter d’immatriculer des véhicules thermiques bien avant 2035", poursuit-il. Un défi de taille qui ne semble pas effrayer le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, qui assume le rythme en place :
"J’assume pleinement le fait qu’il y a des inquiétudes et qu’une transition, par définition, ça veut dire des changements de comportement, de normes, de pratiques, mais on n’a pas le choix. J’assume que ce soit trop lent pour certains activistes et trop rapide pour une partie des conservateurs."
Une clause de revoyure en 2026:
Et pour rassurer certains industriels qui voient le calendrier s’emballer, à leur grand dam, une clause de revoyure en 2026 serait en effet intégrée au projet.
"Les industriels sont, lorsqu’ils sont de petits fournisseurs de l’industrie auto, très dépendants et demandeurs de cette clause. En revanche, même si les constructeurs et les grands équipementiers ne le disent pas forcément, ils n’y sont guère favorables. L’échéance 2035 a donc le mérite de mettre un terme aux atermoiements, car laisser planer un doute est perçu comme dommageable", complète l’expert.
Une infrastructure insuffisante ?
Si le prix des véhicules reste aujourd’hui le principal écueil qui empêche les ménages d’adopter ce nouveau mode de transport, créant de ce fait "une fracture sociale" en matière de mobilité, les infrastructures en place sont également pointées du doigt comme frein à l’objectif 2050.
Mais pour Bernard Jullien, c’est un faux problème : "Aujourd’hui seul 1,5 % du parc est électrique, sans compter que près de 90 % des recharges se font à domicile ou au travail. Donc, dans l’état actuel des choses, les équipements sont suffisants pour enclencher la première".
Pour l’économiste, le principal problème lié au déploiement des bornes de recharge publiques est leur coût exorbitant. "Aujourd’hui, on est face à un problème colossal. Il n’y a pas de modèle économique qui permette à un opérateur d’installer et d’assurer la maintenance d’une borne sur la voie publique de manière rentable. La seule solution est de les subventionner", s’inquiète-t-il.
Une production électrique qui devra répondre présente:
Concrètement, pour atteindre les objectifs de déploiement réclamés par les constructeurs, il faut que le contribuable mette la main à la poche. Une politique publique difficile à faire accepter du fait que pour encore quelques années, les véhicules électriques seront encore réservés aux plus aisés.
Autre enjeu, une production électrique qui devra répondre présente. "Les scénarios de RTE sont plutôt rassurants à ce sujet mais on sait que les transports ne constituent pas la seule activité qui doit électrifier sa conso d'énergie pour se décarboner", conclut Bernard Jullien.
https://www.ladepeche.fr/2023/02/28/dos ... 026734.php