Les impacts de balles encerclent le portrait du candidat depuis ce week-end. Dans la nuit de samedi à dimanche 20 octobre, des coups de feu ont été tirés sur la vitrine de la permanence de Malik Benakcha, 30 ans, entrepreneur et candidat Les Républicains (LR) investi pour les prochaines élections municipales à Blois.
Source:Le Monde.« Il n’y a pas eu de blessés et je pense que ce n’était pas l’intention, mais on a retrouvé des bouts de verre jusqu’au fond de notre local de campagne », explique M. Benakcha, debout face à la devanture. Une enquête policière est en cours. Quarante-deux impacts ont été comptabilisés : deux cartouches de chevrotine remplies de plomb ont vraisemblablement été tirées depuis un véhicule.
Dimanche, en début de soirée, le maire socialiste de la ville, Marc Gricourt, candidat pour un troisième mandat, a fermement condamné des « actes de dégradation ». Son communiqué, jugé euphémique par certains commentaires, a été rapidement retiré de la plate-forme Facebook. « Ce n’était pas un simple graffiti tout de même ! J’ai failli répondre que ce n’était pas loin d’être un attentat », a réagi l’un des sept bénévoles de la permanence LR présents lundi midi, affairés à remplir des centaines d’enveloppes de leur prochain tract.
« Actes barbares »:
Un nouveau message a été publié par le maire, lundi matin de bonne heure, où le mot « dégradation » était remplacé par « tir à arme à feu » et où l’expression « condamne fermement » laissait place à « condamne très fermement ». Dans un tweet, la fédération PS du Loir-et-Cher a « condamné fermement ces actes barbares » et apporté à M. Benakcha son « soutien républicain ».
Le 20 août, des tags avaient été découverts sur la permanence blésoise du Parti socialiste. En février, une trentaine de croix gammées et symboles nazis avaient été peints dans un immeuble de logements sociaux en construction, suscitant alors l’émoi parmi toutes les formations politiques. Un petit commerçant de la rue où se sont produits les tirs se demande ainsi si cette vitrine criblée de balles n’est pas un nouvel acte xénophobe.
« Il y a sans doute des gens à Blois qui ne sont pas très heureux d’être représentés par quelqu’un qui n’a pas les mêmes origines », soupire-t-il avant de rappeler que les partisans de Nicolas Sarkozy avaient été chahutés, le soir de la victoire de François Hollande en 2012 : « Je me souviens de voitures dont les pneus crissaient devant leur local de campagne, des jeunes qui klaxonnaient et hurlaient pour effrayer les gens à l’intérieur. La politique ici, c’est toujours un peu électrique. »
M. Benakcha estime qu’il s’agit uniquement d’un acte d’intimidation politique. « Cela ne fait que renforcer ma détermination. Il faut faire de Blois une ville en ordre », répète-t-il. Son programme pour les prochaines élections est particulièrement axé sur la sécurité. Le candidat souhaite multiplier par trois le nombre de caméras de surveillance dans la ville, armer les policiers municipaux et faire instaurer des peines plancher de travail d’intérêt général pour les actes de délinquance.
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