Selon des révélations récentes de la presse internationale, l'ancien roi avait reçu 100 millions de dollars en 2008. Il avait dû abdiquer en 2014.
Source:Le Point.Les remous persistent au sein de la monarchie espagnole. Début mars, on apprenait que l'ancien roi Juan Carlos avait dissimulé une fortune à Genève. Son fils et successeur, le roi d'Espagne Felipe VI, vient d'annoncer qu'il renonçait à son héritage mais aussi qu'il lui retirait sa dotation. Une annonce faite dimanche soir par le palais royal, sur fond de soupçons de corruption de l'ex-souverain. Officiellement retiré de la vie publique depuis mai 2019, Juan Carlos est soupçonné depuis des années de détenir une fortune opaque, notamment en raison de ses liens avec les monarchies du Golfe.
Le quotidien La Tribune de Genève a notamment affirmé que Juan Carlos avait reçu, en 2008, 100 millions de dollars de la part du roi d'Arabie saoudite Abdallah sur le compte en Suisse d'une fondation panaméenne. Et le quotidien The Daily Telegraph a indiqué pour sa part que Felipe VI était bénéficiaire de cette fondation. Dans le communiqué du palais royal, Felipe VI indique avoir signifié en avril dernier devant notaire sa volonté de n'accepter « aucun bénéfice ou participation au sein de cette entité ».
Felipe VI assure par ailleurs qu'il « ignore complètement à ce jour sa supposée désignation comme bénéficiaire » d'une autre fondation qui, selon la presse, aurait financé des millions d'euros de vols en jets privés pour Juan Carlos. Dans son communiqué, le roi d'Espagne dit aussi renoncer à "tout actif, investissement ou structure financière dont l'origine, les caractéristiques ou la finalité pourraient ne pas être en accord avec la légalité, ou avec les critères de droiture et d'intégrité régissant son activité institutionnelle et privée".
Dans son communiqué, le roi d'Espagne dit aussi renoncer à "tout actif, investissement ou structure financière dont l'origine, les caractéristiques ou la finalité pourraient ne pas être en accord avec la légalité, ou avec les critères de droiture et d'intégrité régissant son activité institutionnelle et privée". Aussitôt, des réactions à gauche ont mis en cause la légitimité même du souverain. Sur Twitter, l'économiste Carlos Sanchez Mato, du parti Gauche unie, lui a demandé de renoncer à "tout l'héritage" reçu de son père, y compris le poste de chef de l'Etat...
La semaine dernière, la chambre des députés espagnole avait refusé l'ouverture d'une enquête parlementaire sur les soupçons de corruption visant l'ancien roi, protégé par son immunité durant ses années à la tête de l'État (de 1975 à 2014). Cette enquête avait été réclamée par le parti de gauche radicale Podemos - ouvertement républicain - dirigé par Pablo Iglesias, vice-président du gouvernement du socialiste Pedro Sanchez.
L'image ternie de la royauté:
Il y a deux ans, début 2018, le roi rendait encore hommage publiquement à son père qui fêtait ses 80 ans. "Félicitations, Votre Majesté, et merci aussi pour tant d'années de loyaux services à l'Espagne", disait-il à Juan Carlos, aux côtés de son épouse Sofia et de sa belle-fille, la reine Letizia. Juan Carlos Ier a régné 38 ans en Espagne, où il avait accédé au trône après la mort du dictateur Francisco Franco en 1975. Il restera notamment dans l'histoire pour avoir favorisé la transition de la dictature à la démocratie en 1977 puis stoppé un putsch militaire en 1981. Mais il avait dû abdiquer en juin 2014 en faveur de son fils, sur fond de scandales.
À peine intronisé, Felipe VI avait pris ses distances pour tenter de redorer l'image ternie de la monarchie, alors que la presse critiquait déjà les frasques de Juan Carlos parti chasser l'éléphant en Afrique en compagnie de sa maîtresse à l'époque, Corinna zu Sayn-Wittgenstein. Le Palais a aussi annoncé que Juan Carlos Ier ne pourra plus percevoir la dotation annuelle qui lui était assignée, qui était de plus de 194 000 euros selon la presse.
La monarchie espagnole avait déjà souffert d'une affaire de corruption retentissante : en 2018, le beau-frère de Felipe VI, Iñaki Urdangarin, avait été incarcéré après sa condamnation à plus de cinq ans de prison pour détournement de subventions accordées à une fondation qu'il présidait.
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