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Une fois n'est pas coutume le raconteur "d'histoire" ment.« Moi je suis totalement français »
Ce même garçon a évoqué devant Eric Zemmour « la société multiculturelle qui fait la richesse de la France ». « Tu sais sous Louis XIV il n’y avait pas de société multiculturelle et pourtant la France dominait l’Europe […] Donc ce n’est pas vrai, ce n’est pas ça qui fait la richesse de la France. Au contraire, c’est ce qui fait la richesse des immigrés », répond-il, avant de supposer que ses parents sont immigrés. « Regarde, pourquoi tes parents sont venus en France ? Parce que justement c’est le plus beau pays du monde et c’est le pays le plus généreux du monde », lance le candidat d’extrême droite. Réponse immédiate du jeune garçon : « Mais moi, mes parents ils ne sont pas venus en France hein. Moi, ce sont mes arrières-arrières-grands-parents, moi je suis totalement Français ». « Moi aussi, comme toi, tu as raison mais c’est pareil ! », rétorque Eric Zemmour avant de donner la parole à une autre élève.
https://www.sudouest.fr/elections/presi ... 292656.php
Sauf que...
Le pouvoir royal et "les étrangers"
L'accueil des ressortissants de pays étrangers, en France, fut un article de propagande monarchique dont profitèrent les réfugiés, qu'il s'agisse, par exemple, des 3 000 réfugiés messinois chassés par la répression espagnole ou des 30 000 à 40 000 jacobites restés fidèles à Jacques II ; des artistes ou des scientifiques, traditionnellement attirés et reçus, pour la plus grande gloire du Roi-Soleil ; des marchands, des négociants, des manufacturiers et des marins, plus ou moins tolérés, mais néanmoins privilégiés, parce que nécessaires et utiles au développement économique du royaume ; sans compter les populations étrangères qui participèrent au repeuplement de la France ; sans compter les mercenaires du roi.
Ces populations, et particulièrement les marchands étrangers, nombreux sous l'Ancien Régime, appartenaient à la France moderne, à la France qui bouge : elles bénéficièrent, de la part de la monarchie, d'une politique de privilèges délibérée. Jusqu'en 1697, c'était le droit d'aubaine (enjeu absolutiste) qui, fiscalement, désignait l'étranger, mais les auteurs montrent bien que l'application du droit d'aubaine avait, au fil des temps, connu des fortunes et des pratiques inégales, lesquelles avaient dilué son efficacité et soulevé des questions de réciprocité entre pays dans le cadre d'un droit international naissant. L'invention de la taxe de 1697 résolvait en partie la question du droit d'aubaine car son paiement permettait d'échapper à l'aubaine. En 1697, une nouvelle machinerie fiscale se mit en branle : traitants, adjudicataires, commis se répartissent le travail et se mettent à la "recherche de l'étranger".
http://barthes.enssib.fr/clio/revues/AH ... hlins.html