Taha Bouhafs Complément d' enquéte

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vincent
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Taha Bouhafs Complément d' enquéte

Message par vincent » 21 mai 2022 17:44

Le point.fr/societe/taha-bouhafs-les-vraies-raisons-d-une-mise-a-l-ecart-19-05-2022-2476270_23.php?M_BT=110352496790#xtor=EPR-6-[Newsletter-abonnes-perso]-20220521-[Article_3]

Taha Bouhafs, les vraies raisons d’une mise à l’écart
LFI invoque des soupçons de violences à caractère sexuel, mais la crainte de perdre une circonscription très disputée du Grand Lyon a manifestement joué.


Investi aux législatives par La France insoumise dans la 14e circonscription du Rhône, le journaliste et influenceur Taha Bouhafs, 25 ans, a jeté l'éponge le 11 mai, officiellement parce qu'il était sous le coup d'une enquête interne au parti, pour une affaire d'ordre privé. Le comité de suivi contre les violences sexistes sexuelles (CVSS) de LFI dit avoir reçu le 7 mai un signalement concernant une agression dont se serait rendu coupable Taha Bouhafs. Ce dernier, qui n'a pas souhaité parler au Point, a précisé à Mediapart que son ex-petite amie était concernée.

« Le signalement qu'on a reçu samedi est d'une gravité que nous n'avons jamais rencontrée. On est bouleversés par ce qu'on a lu et entendu », a tweeté la députée Insoumise Clémentine Autain le 11 mai.

Proche de LFI, Caroline De Haas a renchéri sur France Info le même jour, évoquant des « faits pouvant être caractérisés de viol ». Soit, potentiellement, les assises.

Plusieurs problèmes se posent, néanmoins.


Le premier est l'absence de plainte.
La victime présumée n'en a pas déposé.

Plus surprenant, la députée Clémentine Autain, qui connaît manifestement le dossier, n'a pas alerté le procureur de la République, alors que l'article 40 du Code de procédure pénale impose à « toute autorité constituée » (et les parlementaires en font a priori partie) de signaler les crimes ou délits dont elle aurait connaissance. Contactée par Le Point pour savoir si elle allait le faire, Clémentine Autain n'a pas répondu.

Ne pas juger les « masculinités indigènes »
Question supplémentaire, les assertions de la CVSS doivent-elles être prises pour argent comptant ? En 2019, le politologue Thomas Guénolé a été accusé lui aussi de harcèlement sexuel par les instances de LFI. Vide de tout élément concret, l'accusation reposait sur des rumeurs, concernant une personne extérieure au parti. Il n'y a eu ni plainte ni procès. L'affaire est rapidement retombée. Selon le politologue, elle avait été montée de toutes pièces, dans le but de l'écarter. Les avis de Caroline De Haas sur les violences sexuelles sont également à prendre avec précaution, comme l'a révélé une enquête du Point en juin 2019.


Thomas Guénolé poursuit La France insoumise en justice

Contrairement à Thomas Guénolé, toutefois, Taha Bouhafs s'est à peine défendu. Sans attendre les conclusions de l'enquête interne lancée par la CVSS, il a jeté l'éponge, déclarant dans un communiqué que « toute personne faisant l'objet d'accusation doit se retirer de la vie publique dans l'attente de la vérification de cette parole ».
Selon un cadre Insoumis, d'autres signalements le concernant sont à l'étude. Passée par LFI, la militante féministe Fatima Benomar a dénoncé, dans Marianne, « son comportement violent et toxique », tout en admettant « avoir eu un scrupule à l'attaquer publiquement, vu qu'il est régulièrement visé par la fachosphère ». Dans une série de tweets visant à défendre Taha Bouhafs, le militant indigéniste Wissam Xelka, de son côté, a appelé à suspendre tout jugement de valeur sur son camarade de lutte, au nom de la complexité des « masculinités indigènes ».

Dans une famille politique qui se veut à la pointe du combat féministe, certains égarements auraient été délibérément ignorés, pour préserver un militant que Jean-Luc Mélenchon jugeait très prometteur. Des sympathisants Insoumis, interrogés par Le Point (avant le signalement à la CVSS), avaient eux aussi des réticences à témoigner, pour ne pas faire le jeu d'adversaires politiques. « Concrètement, résume un journaliste passé par Le Media [chaîne Web proche des Insoumis où travaille Taha Bouhafs, NDLR], quand Taha a dit qu'il ne voulait pas s'isoler en salle de montage avec un collègue parce que ce dernier était gay, on a fait comme si on n'avait rien entendu. »

Arrière-pensées électorales
Bref, le réveil du CVSS est vigoureux mais tardif. Il a aussi une visée tactique. La campagne du jeune homme dans la 14e circonscription était très mal engagée. La maire PCF de Vénissieux, Michèle Picard, refusait catégoriquement de s'effacer devant lui. Une division de la gauche exposait clairement LFI à une élimination dès le premier tour, au profit du RN et surtout du candidat de la majorité présidentielle : Yves Blein, vétéran socialiste de la politique rhodanienne, député sortant.

À la suite du retrait de Taha Bouhafs, LFI a donc investi le suppléant de ce dernier, Idir Boumertit. Il connaît très bien Michèle Picard, puisqu'il est son adjoint à la politique de la ville à Vénissieux. Les discussions à la mairie ont été rapides et fructueuses. Michèle Picard a retiré sa candidature dès le 17 mai. Elle soutiendra son adjoint aux législatives. La Nupes montera unie à l'assaut de la 14e, qu'elle a tenue pendant des décennies et où plus de 15 candidats étaient en lice au premier tour en 2017.


Jean-Luc Mélenchon en personne s'est mêlé à la campagne locale, en instrumentalisant le précédent Bouhafs. Le 13 mai, il a suggéré à Yves Blein de se retirer, au motif que le député est visé, lui aussi, par une plainte pour harcèlement sexuel ! « Cette plainte a été déposée à l'automne dernier, explique Yves Blein au Point. J'ai appris son existence par la presse. Je n'ai jamais été entendu, je ne sais pas où en est l'enquête, on ne m'a même pas communiqué officiellement le nom de la plaignante. J'ai des raisons de penser que c'était une manœuvre visant à me nuire. » Le député, qui connaît Jean-Luc Mélenchon depuis des décennies, a très mal pris l'attaque de son ex-collègue socialiste : « Je vais porter plainte contre Jean-Luc Mélenchon dans les jours qui viennent, soit pour diffamation soit pour atteinte à la présomption d'innocence. On verra ce qui est le plus approprié, mais je ne laisserai pas passer. »

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