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Une alternative au nucléaire: la filière du thorium

Posté : 30 mai 2011 19:05
par flow7
La technologie des réacteurs au thorium a été écartée dans les années 70 car cette filière ne permet pas de fabriquer d’armes nucléaires. Elle présente toutefois moult avantages sur la filière classique de l’uranium, notamment un gain de sécurité élevé. La Suisse ne peut pas ignorer cette option à l’heure des discussions sur la sortie du nucléaire, estime le physicien Jean Christophe de Mestral.

La catastrophe nucléaire de Fukushima a provoqué de fortes réactions émotionnelles, visant en particulier à un rejet sans nuance de l’énergie nucléaire. Or, autant la peur que la précipitation sont mauvaises conseillères et il serait irresponsable, pour des motifs psychologiques ou politiques, d’écarter du débat de notre avenir énergétique l’étude de l’ensemble des technologies du nucléaire, et en particulier la filière du thorium.

La technologie des réacteurs au thorium, qui présente un grand nombre d’avantages par rapport aux centrales actuelles à l’uranium, a été largement étudiée et développée dans les années 50 à 70. Le thorium a cependant cédé la place à l’uranium pour une raison militaire: la filière thorium ne permet pas, ou très difficilement, de fabriquer des armes nucléaires. Elle ne produit en particulier pas de plutonium. Cette approche a donc été temporairement mise au rancart mais redevient d’actualité, notamment en Inde et en Chine.

Car, en plus d’être un frein efficace à la prolifération nucléaire, la filière thorium présente un grand nombre d’autres avantages.

Tout d’abord le thorium est trois fois plus abondant que l’uranium et est relativement bien réparti sur la surface du globe. Les gisements principaux se trouvent en Australie, aux Etats-Unis, en Turquie, en Inde, en Amérique du Sud, en Norvège et en Egypte et contribuent ainsi à un équilibre géostratégique. Ce métal n’a pas besoin d’être enrichi et est utilisable quasiment à 100% dans un réacteur, contrairement à l’uranium naturel dans lequel l’isotope U235 ne représente que 0,7% de ce qui est extrait du sol. Au taux de consommation actuel, notre réserve planétaire d’uranium est de 80 ans, celle de thorium de 1000 ans.

Le thorium, au départ très peu radioactif, produit considérablement moins de déchets, dû à la combustion complète du métal dans le processus de génération de chaleur.

En ce qui concerne la sécurité, la caractéristique la plus marquante de ces réacteurs est l’absence d’un risque de fusion du cœur. En effet, l’amorçage et le maintien d’une réaction de fission alimentée par le thorium, au départ non fissile, nécessite un apport de neutrons. Cette source, un petit accélérateur de particules, doit être continue; le cycle thorium ne peut pas continuer seul. Lorsque la source de neutrons s’arrête, que l’on tire la prise, les réactions de fission s’arrêtent également. Ce type de réacteur, appelé «sous-critique», a été imaginé par Carlo Rubbia, ancien directeur général du CERN. L’énergie ainsi récoltée est 60 fois supérieure à celle nécessaire à sa génération.

Re: Une alternative au nucléaire: la filière du thorium

Posté : 30 mai 2011 19:25
par flow7
Je ne suis pas un spécialiste du sujet
Mais l'idée à l'air intéressante . . .

Re: Une alternative au nucléaire: la filière du thorium

Posté : 31 mai 2011 01:38
par supprimé 1
Selon les spécialistes, il y a des soucis avec le thorium néanmoins par un réacteur nucléaire piloté par accélérateur :
- le coût élevé de l'accélérateur et des infrastructures constituant la source de neutrons externe ;

- des problèmes sévères pour la résistance des matériaux soumis à des flux intenses de particules ;

- des problèmes techniques dans le retraitement et dans le recyclage non encore résolus de façon satisfaisante, en raison du thorium 228 hautement radioactif (qui n'est pas transformé en Uranium 233 et s'accumule au fil des cycles) ;

- un caractère proliférant éventuel de 233U (ce qui est le cas de toutes les matières fissibles), mais il serait toutefois difficile de le purifier suffisamment pour qu'il puisse servir à la fabrication d'armes nucléaires (ce point là étant, comme tu l'as dis, plutôt positif dans la volonté de diminuer la prolifération nucléaire).
Cependant, voici une info utile qui va dans le sens de tes propos et qui semble très prometteur, vu l'utilité d'un tel produit :
L'exploitation du thorium par des réacteurs nucléaires à sels fondus paraît néanmoins aujourd'hui être la voie la plus prometteuse ; elle est à l'étude dans plusieurs pays comme la France, les États-Unis, la Chine, l'Inde et le Japon. A l'exception de la France, tous ces pays ont récemment décidé d'engager des efforts industriels significatifs dans cette direction. En France, des scénarios théoriques prometteurs ont été étudiés intensivement par le CNRS depuis le début des années 2000. En particulier, le Laboratoire de Physique Subatomique et de Cosmologie de Grenoble a développé un concept de réacteur à sels fondus "non modéré", dit MSFR (pour "Molten Salt Fast Reactor"), qui paraît susceptible d'offrir des caractéristiques de fonctionnement très favorables remplissant tous les critères des réacteurs de quatrième génération :

- utilisation optimale du thorium comme matériau fertile abondant, permettant de faire de la surgénération - compte tenu des réserves connues, les ressources énergétiques disponibles seraient au moins 500 fois supérieures à celles que peuvent procurer les réacteurs actuels de deuxième génération (PWR, filière canadienne CANDU à uranium naturel, RBMK russes, ...). Au rythme actuel de production d'énergie nucléaire, les réserves potentielles se chiffrent en dizaines de milliers d'années.

- le cycle du combustible ne crée que peu de plutonium et d'actinides mineurs et génère par conséquent des déchets radioactifs beaucoup plus faciles à gérer ; certains groupes de promotion de la technologie qualifient même cette voie "d'énergie nucléaire verte", dans la mesure où elle pourrait contribuer significativement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre sans présenter les inconvénients des réacteurs nucléaires actuels.

- une grande sûreté intrinsèque de fonctionnement, du fait de coefficients de vide et de contre-réaction thermiques très négatifs empêchant la réaction de s'emballer d'elle-même, et ce malgré l'absence de modérateur ;

- le circuit primaire du réacteur à sels fondus opère à la pression atmosphérique ambiante et ne met en oeuvre que des substances chimiquement stables ; le risque de contamination radioactive ou d'incendie en cas de fuite est donc très faible ;

- l'utilisation de combustibles nucléaires liquides permet d'envisager un traitement chimique in situ des matières fissiles ; on éviterait ainsi d'avoir à décharger le coeur et à effectuer un retraitement externe, avec comme corollaire la nécessité du transport des matières radioactives ;

- la contamination inévitable de la matière fissile uranium 233 par des traces d'uranium 232, émetteur de rayonnement gamma très énergétique, rend celle-ci très délicate à exploiter pour des armes nucléaires ; en même temps de tels émetteurs gamma sont facilement détectables, ce qui facilite le contrôle de la non-prolifération nucléaire ;

- en fonction des schémas retenus et de la composition du mélange de sels d'actinides utilisés comme combustible, le réacteur à sel fondu est capable d'offrir une vaste plage de modes de fonctionnement ; il serait donc susceptible de valoriser comme combustible les matières nucléaires issues des centrales actuelles, alors qu'une partie importante de ces matières aboutit aujourd'hui en bout de chaîne de retraitement sous la forme de déchets de haute activité à vie longue (HAVL), difficiles à gérer. Le fonctionnement d'une fraction des réacteurs comme incinérateurs de déchets est envisageable, ce qui réduirait encore considérablement la quantité de déchets produite par l'ensemble du parc.

Re: Une alternative au nucléaire: la filière du thorium

Posté : 01 juin 2011 10:46
par GEORGES
Tu aurais mis le lien Wiki sur le thorium cela aurait été plus simple.
Voilà:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Thorium

Re: Une alternative au nucléaire: la filière du thorium

Posté : 01 juin 2011 11:10
par Jarod1
Putain, c'est trop long vos articles les gars, on est sur un forum, pas à la bibliothèque municipale.

Un peu d'esprit de synthèse, d'analyse et de percussion.

Re: Une alternative au nucléaire: la filière du thorium

Posté : 01 juin 2011 17:30
par flow7
Faut bien laisser découvrir le principe ...
C'est technique ces petites choses là :shock:

Re: Une alternative au nucléaire: la filière du thorium

Posté : 01 juin 2011 18:01
par Fonck1
Jarod1 a écrit : Putain, c'est trop long vos articles les gars, on est sur un forum, pas à la bibliothèque municipale.

Un peu d'esprit de synthèse, d'analyse et de percussion.


:amen: :amen: :amen: :amen:
:super:

c'est pour ca qu'il est animateur :lol:

Re: Une alternative au nucléaire: la filière du thorium

Posté : 01 juin 2011 21:46
par flow7
Et qu'il ne parle pas du tout du sujet ...
Qui est peut être important pour l'avenir de notre planète il me semble :content36

Re: Une alternative au nucléaire: la filière du thorium

Posté : 01 juin 2011 22:51
par tisiphoné
flow7 a écrit : Et qu'il ne parle pas du tout du sujet ...
Qui est peut être important pour l'avenir de notre planète il me semble :content36
pour intéresser faut être plus roboratif ;)

Re: Une alternative au nucléaire: la filière du thorium

Posté : 02 juin 2011 15:30
par flow7
tisiphoné a écrit : pour intéresser faut être plus roboratif ;)
C'est noté ;-)

Re: Une alternative au nucléaire: la filière du thorium

Posté : 02 juin 2011 15:45
par miragen
Cà a l'air super ce Thorium, mais il n'y en a pas dans le sous-sol français .
Vous avez pensé au pauvre AREVA ?
Si vous m'en croyez, ce n'est pas chez nous que çà va être utilisé dans l'immédiat, le nucléaire a encore de beaux jours devant lui .

Re: Une alternative au nucléaire: la filière du thorium

Posté : 02 juin 2011 16:00
par flow7
miragen a écrit : Cà a l'air super ce Thorium, mais il n'y en a pas dans le sous-sol français .
Vous avez pensé au pauvre AREVA ?
Si vous m'en croyez, ce n'est pas chez nous que çà va être utilisé dans l'immédiat, le nucléaire a encore de beaux jours devant lui .
Buisness is Buisness ...
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