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les Hopitaux dans la rue

Posté : 14 novembre 2019 08:30
par Fonck1
Opérations non urgentes déprogrammées, cours reportés dans les facultés de médecine, grande manifestation à Paris… La journée de mobilisation des personnels paramédicaux, médecins, internes et étudiants en médecine, jeudi 14 novembre, pour « sauver l’hôpital public » pourrait être d’une ampleur inédite depuis une dizaine d’années. Parmi les revendications des manifestants : une augmentation immédiate de 300 euros net mensuels de tous les salaires, l’arrêt des fermetures de lits d’hospitalisation et l’abandon de la tarification majoritaire à l’activité.

Si cette journée de mobilisation fédère autant d’acteurs du monde hospitalier, réunissant aussi bien des syndicats de médecins que la Conférence des doyens de facultés de médecine, c’est parce que le malaise qui couvait depuis des années à l’hôpital public a pris ces derniers mois une ampleur nouvelle. En de nombreux endroits du territoire, le système craque.

Une ville comme Mulhouse se retrouve sous la menace d’une fermeture de ses urgences faute de médecins en nombre suffisant. La maternité de Tourcoing est contrainte de suspendre les accouchements, faute d’obstétriciens. Plus de 900 lits sur 20 000 sont fermés dans les 39 établissements franciliens de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), le « navire amiral » de l’hôpital public, parce que plus de 500 postes d’infirmiers sont vacants faute de candidats.
https://www.lemonde.fr/societe/article/ ... _3224.html

Personnellement,j'ai entendu la représentante CGT se tirer une balle dans le pied ce matin chez bourdin, elle nous dit qu'elles n'ont le temps de rien, que le métier n'est plus attractif, que tout est mieux dans le privé (temps de travail, salaires, attraction), je me pose donc la question, pourquoi garder l’hôpital public si tout est mieux ailleurs?
cela ne fera que favoriser une amélioration du déficit public.
CQFD

Re: les Hopitaux dans la rue

Posté : 14 novembre 2019 08:33
par Lion blanc
Si il y a des blessés dans les cortèges de la rue, ils iront à l'hôpital. .. :angesdemons36

Re: les Hopitaux dans la rue

Posté : 14 novembre 2019 09:19
par LOFOTEN
Hôpitaux : cela fait plus de 20 ans que cela dure ! Une honte !
Et bien sur de notre président a la classe dirigeante en passant par nos députés ou sénateurs...bref tout ce beau monde n'a jamais été affecté par la déliquescence du monde médical .....ils vont ,tous, se faire soigner ailleurs que dans les services publiques ....
Et c'est le cas de bien d'autres problèmes que rencontre notre société ..........

Re: les Hopitaux dans la rue

Posté : 14 novembre 2019 09:26
par sofasurfer
Comme pour la SNCF, EDF, les services annexes de la fonction publiques ( nettoyage, services techniques) etc, dans l’hôpital public tout est mis en œuvre pour le massacrer afin de rendre indispensable la gestion du secteur la santé par le secteur privé.

Hors la gestion par le privé, ca ne fonctionne pas toujours mieux, et quand ca fonctionne financièrement c'est que en premier lieu que des actionnaires se gavent le cul au détriment des salaires et des conditions de travail...

Re: les Hopitaux dans la rue

Posté : 14 novembre 2019 09:31
par vivarais
tout est fait pour rediriger les patients vers l'hospitalisation privée
or c'est l'hospitalisation non urgente qui rapporte une rentabilité

Re: les Hopitaux dans la rue

Posté : 14 novembre 2019 09:33
par oldeagle
LOFOTEN a écrit :
14 novembre 2019 09:19
Hôpitaux : cela fait plus de 20 ans que cela dure ! Une honte !
Et bien sur de notre président a la classe dirigeante en passant par nos députés ou sénateurs...bref tout ce beau monde n'a jamais été affecté par la déliquescence du monde médical .....ils vont ,tous, se faire soigner ailleurs que dans les services publiques ....
Et c'est le cas de bien d'autres problèmes que rencontre notre société ..........
Il y a pourtant des médecins parmi les parlementaires. Ils sont donc censés connaître le problème.

Le problème est multiple en réalité. Les jeunes étudiants en médecine, ils veulent quoi ? Ils veulent des horaires de fonctionnaires. Ils ne veulent plus faire de garde, ils ne veulent plus être généralistes parce qu'ils ne veulent pas se retrouver en zone rurale (manque d'équipements, et peur de ne pas avoir de patientèle), la profession se féminise également donc pour les femelles médecins, il leur faut tout le confort. Ils veulent également une vie de famille !

Moi, mon grand-père était généraliste, mon oncle a été généraliste et a repris le cabinet de son père ! Est ce que cela a empêché mon grand-père et mon oncle d'avoir une vie de famille ? La réponse est non !

Pourquoi les jeunes choisissent-ils de faire médecine si c'est le fric qui les intéressent ? Si ils font médecine pour ça, ils n'ont rien compris au métier de médecin !

Quand on fait médecine, il faut en accepter les contraintes, sinon on fait pas ce métier là !

Pour les hôpitaux, le drame, c'est que vu que les médecins ne font plus de garde, qu'est ce qu'il se passe ? Et bien les gens vont aux urgences ! Parfois pour une petite égratignure ! Il y a même des vieux qui vont aux urgences pour une visite de contrôle !!!!!!!!! C'est scandaleux. Donc, il faut sanctionner les médecins qui ne veulent pas faire de garde. Il faut aussi sanctionner les gens qui se rendent aux urgences pour la bobologie. Il faut faire payer la bobologie aux urgences ! Et 200 euros, non remboursable par la sécu ! Plus ça fera mal au portefeuille, plus ça fera réfléchir les gens !

Si l'hôpital est en déperdition, c'est parce qu'on a aussi créer l'ARS qui ferme au moindre incident, des services et des hôpitaux ! Ceux-ci sont également très mal gérés ! L'Etat est un très mauvais gestionnaire. Afin de faire des économies, et bien il faut faire des hôpitaux des cliniques !!!! Tout simplement !

Re: les Hopitaux dans la rue

Posté : 14 novembre 2019 09:40
par vivarais
sofasurfer a écrit :
14 novembre 2019 09:26
Comme pour la SNCF, EDF, les services annexes de la fonction publiques ( nettoyage, services techniques) etc, dans l’hôpital public tout est mis en œuvre pour le massacrer afin de rendre indispensable la gestion du secteur la santé par le secteur privé.

Hors la gestion par le privé, ca ne fonctionne pas toujours mieux, et quand ca fonctionne financièrement c'est que en premier lieu que des actionnaires se gavent le cul au détriment des salaires et des conditions de travail...

l'hospitalisation dans le privé (chirurgie de base) a le même barème de remboursement
pour avoir ces soins de base dans l'hospitalisation publique c'est le parcours du combattant et la prise en charge aux calendes grecques
or c'est ce type de soins qui fait qu'un hôpital ou une clinique soit viable financièrement
[align]c'est que en premier lieu que des actionnaires se gavent le cul au détriment des salaires et des conditions de travail[/align]...
là vous avez tout faux car pour attirer les clients (patients) tout est misé sur les conditions de service (personnel , chambre , choix du repas etc)
une clinique qui ne ferait pas cela serait vite dans le même état financier que l'hôpital public

Re: les Hopitaux dans la rue

Posté : 14 novembre 2019 16:12
par Fonck1
vivarais a écrit :
14 novembre 2019 09:31
tout est fait pour rediriger les patients vers l'hospitalisation privée
or c'est l'hospitalisation non urgente qui rapporte une rentabilité
ben elle au moins, elle fonctionne.
même les gens syndiqués du public le disent.

Re: les Hopitaux dans la rue

Posté : 14 novembre 2019 17:01
par Yann Begervil
oldeagle a écrit :
14 novembre 2019 09:33

Il y a pourtant des médecins parmi les parlementaires. Ils sont donc censés connaître le problème.

Le problème est multiple en réalité. Les jeunes étudiants en médecine, ils veulent quoi ? Ils veulent des horaires de fonctionnaires. Ils ne veulent plus faire de garde, ils ne veulent plus être généralistes parce qu'ils ne veulent pas se retrouver en zone rurale (manque d'équipements, et peur de ne pas avoir de patientèle), la profession se féminise également donc pour les femelles médecins, il leur faut tout le confort. Ils veulent également une vie de famille !

Moi, mon grand-père était généraliste, mon oncle a été généraliste et a repris le cabinet de son père ! Est ce que cela a empêché mon grand-père et mon oncle d'avoir une vie de famille ? La réponse est non !

Pourquoi les jeunes choisissent-ils de faire médecine si c'est le fric qui les intéressent ? Si ils font médecine pour ça, ils n'ont rien compris au métier de médecin !

Quand on fait médecine, il faut en accepter les contraintes, sinon on fait pas ce métier là !

Pour les hôpitaux, le drame, c'est que vu que les médecins ne font plus de garde, qu'est ce qu'il se passe ? Et bien les gens vont aux urgences ! Parfois pour une petite égratignure ! Il y a même des vieux qui vont aux urgences pour une visite de contrôle !!!!!!!!! C'est scandaleux. Donc, il faut sanctionner les médecins qui ne veulent pas faire de garde. Il faut aussi sanctionner les gens qui se rendent aux urgences pour la bobologie. Il faut faire payer la bobologie aux urgences ! Et 200 euros, non remboursable par la sécu ! Plus ça fera mal au portefeuille, plus ça fera réfléchir les gens !

Si l'hôpital est en déperdition, c'est parce qu'on a aussi créer l'ARS qui ferme au moindre incident, des services et des hôpitaux ! Ceux-ci sont également très mal gérés ! L'Etat est un très mauvais gestionnaire. Afin de faire des économies, et bien il faut faire des hôpitaux des cliniques !!!! Tout simplement !
Les medecins généralistes font déjà en moyenne 54h/semaine... pour les internes, mon fils fait plus de 70h par semaine et les repos de garde ne sont même plus octroyés (parfois 36h de service), alors dire qu'ils font ça pour le fric, c'est quand même gonflé. :?
La pénurie de médecin a été mise en place en espérant que ça ferait baisser les dépenses de santé, c’était une erreur, au contraire elles ont explosées! Maintenant il faut faire avec.

Re: les Hopitaux dans la rue

Posté : 14 novembre 2019 17:28
par lotus95
Les hôpitaux publics meurent à petit feu parce qu'on les asphyxie ; les politiques menées contribuent à creuser le trou de la Sécu pour des intérêts privés, et donc couper dans les moyens octroyés aux hôpitaux. Cela induit des conditions de travail épouvantables pour le personnel hospitalier, il ne faut donc pas s'étonner que ces métiers attirent de moins en moins.

De plus, la tarification à l'activité est une grosse connerie qui fait qu'on va dans le sens de la surenchère aux examens et actes inutiles, pourvu qu'ils rapportent ... :]

Tous les citoyens (sauf bien sûr ceux qui peuvent se permettre des soins dans le privé) devraient être parties prenantes dans ce combat parce qu'ils ont payé et paient toujours pour bénéficier de services de soins de qualité ; il ne faut pas prendre ce sujet comme une simple lutte corporatiste ...

Re: les Hopitaux dans la rue

Posté : 14 novembre 2019 18:33
par AAAgora
Fonck1 a écrit :
14 novembre 2019 16:12
vivarais a écrit :
14 novembre 2019 09:31
tout est fait pour rediriger les patients vers l'hospitalisation privée
or c'est l'hospitalisation non urgente qui rapporte une rentabilité
.
ben elle au moins, elle fonctionne.
même les gens syndiqués du public le disent.
.
Il y a en France environs 1100 cliniques et hôpitaux privés a but lucratif.
Seulement 150 disposent d'un service d'urgence, pourquoi ne pas solliciter les autres pour participer à l'effort collectif ?

Re: les Hopitaux dans la rue

Posté : 14 novembre 2019 19:54
par ailleurs
sofasurfer a écrit :
14 novembre 2019 09:26
Comme pour la SNCF, EDF, les services annexes de la fonction publiques ( nettoyage, services techniques) etc, dans l’hôpital public tout est mis en œuvre pour le massacrer afin de rendre indispensable la gestion du secteur la santé par le secteur privé.
Oui enfin, est-ce vraiment nécessaire que ce soit des fonctionnaires qui nettoient les lieux communs, qui réparent les chauffages ou les fenêtres ou même qui préparent les repas à la cantine ? Je ne crois pas perso.

Tout ce qui est d'importance capitale à la HP, c'est tout ce qui concerne les soins : médecins, chirurgiens, aides-soignantes, pharmaciens, etc... Le mec qui change les ampoules, bah, n'importe qui peut le faire, puis ça évite que les ampoules de la FPH n'éclairent des appartements à moindre coût.

Re: les Hopitaux dans la rue

Posté : 14 novembre 2019 20:35
par ailleurs
oldeagle a écrit :
14 novembre 2019 09:33
Pour les hôpitaux, le drame, c'est que vu que les médecins ne font plus de garde, qu'est ce qu'il se passe ? Et bien les gens vont aux urgences ! Parfois pour une petite égratignure ! Il y a même des vieux qui vont aux urgences pour une visite de contrôle !!!!!!!!! C'est scandaleux.

L'Etat est un très mauvais gestionnaire.
Tiens d’ailleurs, on reproche ci et ça au Gvt en exercice, mais curieusement je n'entends jamais parler des responsabilités des Gvts précédents dans cette crise que traverse la santé en France ! Par exemple, ils sont où les Marie-Sol Touraine, les Roselyne Bachelot et autres qui depuis 15 ou 20 ans n'ont rien fait pour empêcher que la situation ne dégénère pour en arriver aux points de crispation actuels. Me semble pourtant que ces ex-ministres touchent encore des revenus des fonctions qu'ils ont occupées quelques années avec, peut-être, encore quelques menus avantages.

Ce qui est fabuleux dans notre si beau pays, c'est qu'on ne demande jamais de compte aux gens qui avaient la charge d’anticiper les problèmes, d'avoir l'ambition d’œuvrer pour le pays et d'en faire les projections, et qu'il se trouve même parmi eux des gens qui ne cessent de donner des leçons de bonne gouvernance.

Une Bachelot, par exemple, elle qui a grillé des M€ en vaccin contre la grippe aviaire qui a dû tuer 10 personnes au monde, elle en pense quoi de la situation de la santé actuelle, hum ?!

Re: les Hopitaux dans la rue

Posté : 14 novembre 2019 20:41
par jabar
Un excellent article sur ce qui se passe:
https://www.monde-diplomatique.fr/2019/10/PIERRU/60490
Cependant, dès lors que cette concurrence se déroule dans un cadre budgétaire de plus en plus contraint, le financement devient très pervers. Tout d’abord, chaque établissement a intérêt à maximiser son activité, y compris en trichant : on saucissonne un séjour en plusieurs, on « optimise » son codage grâce aux compétences de sociétés privées qui ne sont pas soumises au secret médical — comme l’a dénoncé, au prix de sa mise au placard, M. Jean-Jacques Tanquerel, directeur de l’information médicale au centre hospitalier de Saint-Malo (3) —, etc. En un mot, avec la T2A, on fait dans le business plan, pas dans le service public.

Mais, comme il faut tenir l’enveloppe budgétaire générale, les pouvoirs publics décident unilatéralement de baisser les tarifs lorsque l’activité globale augmente. Ainsi, la T2A transforme les hospitaliers en hamsters : ils sont condamnés à courir de plus en plus vite dans leur roue, sans pour autant que la situation financière des hôpitaux s’améliore, au contraire.

De fait, la productivité des hospitaliers a beaucoup augmenté (le volume de soins dispensés a augmenté de 3 % annuellement jusqu’en 2010, puis de 2 % à partir de 2015). Sur le terrain, cela correspond à une intensification du travail. Cela n’empêche pas la dégradation de la qualité des soins : allongement des temps d’attente, accroissement du nombre de malades revenant à l’hôpital après avoir été pris en charge une première fois, fuite des patients vers le secteur 2 dit à « honoraires libres » et les cliniques, etc.

Re: les Hopitaux dans la rue

Posté : 14 novembre 2019 22:28
par lotus95
Jean de Meung a écrit :
14 novembre 2019 20:35
Tiens d’ailleurs, on reproche ci et ça au Gvt en exercice, mais curieusement je n'entends jamais parler des responsabilités des Gvts précédents dans cette crise que traverse la santé en France ! Par exemple, ils sont où les Marie-Sol Touraine, les Roselyne Bachelot et autres qui depuis 15 ou 20 ans n'ont rien fait pour empêcher que la situation ne dégénère pour en arriver aux points de crispation actuels. Me semble pourtant que ces ex-ministres touchent encore des revenus des fonctions qu'ils ont occupées quelques années avec, peut-être, encore quelques menus avantages.
tous les gouvernements sont responsables depuis 2004 concernant la tarification par activité, dont les travers sont nombreux et connus, et sur lesquels on ne se penche que maintenant en 2019, soit 15 ans plus tard ; et quand je dis se pencher, rien ne dit qu'il en sortira quelque chose de concret avant un moment

ce qu'on peut reprocher à ce gouvernement, c'est de contribuer fortement à enfoncer le clou sur les recettes de la Sécu à travers des mesures qu'on a présentées comme des plus, mais qui constituent en réalité des avancées à double tranchant :
- la suppression des cotisations salariales d'assurance maladie
- les allègements de charges sociales entreprises à hauteur de 6% évaluées à environ 25 Mds par an
- les mesures Gilets Jaunes (Exonération HS, prime fin d'année exonérée ...) évaluées à 3 Mds par an
C'est aussi sous ce quinquennat qu'il a été mis fin à la loi Veil (1994) qui obligeait l'Etat à compenser systématiquement et intégralement les mesures d'exonérations de charges

Pour les deux premiers points, s'il est prévu de compenser ces pertes de recettes en 2019 par des fractions de TVA et de CSG, ce ne sera plus le cas en 2020 où elles seront prises en charge pour moitié par la Sécu : on parle de 23 Mds au total donc de 11.5 Mds de perte à partir de 2020 qui obligera à des économies drastiques ... on n'est donc pas dans une tendance positive et le pire reste à venir
http://www.senat.fr/rap/a18-108/a18-10813.html

Pour les mesures Gilets Jaunes, pas de compensation prévue a priori ; on avait la possibilité pour les financer de reporter les allègements de charges entreprises, dont on sait qu'au moins la moitié est captée par les grandes entreprises qui sont loin d'en avoir besoin ... on a préféré plomber encore davantage le Sécu ... il y a donc au moins responsabilité partagée entre ce gouvernement et les précédents