Tweets racistes et montages porno : Louis Bopéa, un militant RN aux deux visages
Posté : 25 mars 2025 12:17
Un, comme on les aime au RN...bien beau personnage que ce Louis Bopéa.
Louis Bopéa, ancien cadre du RN dans l’Aveyron, a d’un côté le profil d’un militant toujours prêt à se rendre disponible et auquel des responsabilités ont été confiées. Et de l’autre, celui beaucoup plus trash, de troll raciste sur les réseaux sociaux.
Sur les réseaux sociaux, ses publications se suivent et se répètent. «Toujours eux», «le problème en France c’est les arbres» – un code de la fachosphère pour désigner les «Arabes» – quantité de vidéos pointant du doigt les personnes issues de l’immigration, parfois simplement coupables d’être là… Louis Bopéa est un authentique propagandiste d’extrême droite, hyperactif notamment sur X, avec des comptes intitulés «Radio Roma», où il donne à ses messages de haine le couvert d’une activité de «journaliste». En parallèle, sur son compte Facebook notamment, il affiche son militantisme pour le Rassemblement national, où il a eu des responsabilités au niveau local et joué un rôle dans les dernières campagnes.
Lorsque ce ne sont pas des images de bagarre ou d’agressions dans la rue, accompagnées de légendes comme «toujours les mêmes», Louis Bopéa poste sur X, pour s’en indigner, des vidéos de personnes non-blanches qui marchent dans la rue ou y dansent, à Paris ou ailleurs. «L’Afrique comme si vous y étiez», écrit-il par exemple le 13 janvier. «France has fallen» («la France est tombée»), «London has fallen», «la Grande-Bretagne est cuite», commente-t-il d’autres tweets dans une allusion transparente à la thèse raciste, du grand remplacement, qui présente les immigrés comme des envahisseurs. Il verse aussi, à l’occasion, dans les délires complotistes sur la prétendue transidentité «secrète» de Brigitte Macron. Plus récemment, il décrivait les signataires de la tribune annonçant la marche du 22 mars contre les idées d’extrême droite parue dans Libé comme : «La liste des 150 croqueurs de merguez adeptes de la sodomie.»
Il pose avec Jordan Bardella et Marine Le Pen
Le même passe aussi beaucoup de temps à insulter les élus qui lui déplaisent, LFI en tête, mais pas seulement. Le 22 décembre, Bopéa écrit que l’insoumis Aymeric Caron «sucer (ait) des merguez […] h24». Le député du parti présidentiel Eric Bothorel en a par exemple aussi fait les frais : pour avoir critiqué Elon Musk, il est qualifié de «pédophile», le 4 janvier. Quelques jours plus tard, le 9 janvier, le militant publie encore un «trait d’humour» bien à lui : reprenant un fait divers crapoteux partagé par le blog identitaire Fdesouche à propos d’un «voleur de légumes récidiviste retrouvé ligoté, tabassé, une courgette enfoncée dans l’anus», il partage une photo d’un jeune homme posant devant le drapeau arc-en-ciel symbole de la communauté LGBT. Commentaire : «Ce monsieur demande l’adresse du magasin.»
En ligne, ce quasi-quinquagénaire qui revendique ses origines asiatiques, peau mate et calvitie avancée, se met aussi en scène, souriant, vêtu du K-Way officiel du parti siglé «vivement le 9 juin avec Jordan Bardella». On l’y voit tracter, remplir des boîtes aux lettres et coller des affiches pour le mouvement d’extrême droite pendant la campagne des élections européennes 2024, mais aussi poser avec les huiles lepénistes dans les travées d’un meeting. Le 1er mai, lors de l’un des grands meetings du RN de cette campagne, il partage à ses 7 800 abonnés sur Facebook (contre un peu plus de 7 000 sur X), des clichés où il pose avec Jordan Bardella, Marine Le Pen, la députée du Var Julie Lechanteux et l’eurodéputé Matthieu Valet.
Actif dans la «cellule riposte» du parti
Au RN, Bopéa a été délégué départemental adjoint de la fédération de l’Aveyron, mentionnait en 2022 un article de la Dépêche, ce que confirme à Libération un ancien cadre RN du département. La même année, il a été rémunéré 1 000 euros par le conseiller régional lepéniste d’Occitanie Cédric Delapierre, candidat malheureux dans la 8e circonscription de l’Hérault aux élections législatives. Une facture que nous nous sommes procurée mentionne ses missions : «communication numérique et réseaux sociaux de campagne», «animation et création de comptes» ou encore «création de visuel» (au singulier). Avant, Louis Bopéa avait aussi œuvré au sein de la «cellule riposte» du parti lors de la dernière présidentielle. Mission dont il s’est vanté en ligne – sous un pseudonyme auquel Libé a pu le rattacher –, et que confirment plusieurs sources dans l’équipe de campagne de Marine Le Pen. Contacté à ce sujet, le parti n’a pas souhaité commenter.
En parallèle, le même homme entretenait, et entretient toujours, des comptes sur X baptisés «Radio Roma» (noms déclinés sous plusieurs formes), où il déverse en grande quantité des saillies racistes et des insultes à l’égard des adversaires politiques du RN, très loin de l’aspect policé et respectable que voudrait se donner la formation lepéniste. Outre leur propre contenu, ces tweets encouragent, parmi les commentaires qu’ils suscitent, un racisme des plus débridés, sans la moindre réaction apparente de Bopéa. Qui, à ses messages haineux, ajoute parfois cette petite marque de fabrique : des photos de jeunes femmes dénudées, voire pour certaines carrément pornographiques. Contacté par Libération, Louis Bopéa n’a pas donné suite.
https://www.liberation.fr/politique/twe ... Q7XYX2GIY/
Louis Bopéa, ancien cadre du RN dans l’Aveyron, a d’un côté le profil d’un militant toujours prêt à se rendre disponible et auquel des responsabilités ont été confiées. Et de l’autre, celui beaucoup plus trash, de troll raciste sur les réseaux sociaux.
Sur les réseaux sociaux, ses publications se suivent et se répètent. «Toujours eux», «le problème en France c’est les arbres» – un code de la fachosphère pour désigner les «Arabes» – quantité de vidéos pointant du doigt les personnes issues de l’immigration, parfois simplement coupables d’être là… Louis Bopéa est un authentique propagandiste d’extrême droite, hyperactif notamment sur X, avec des comptes intitulés «Radio Roma», où il donne à ses messages de haine le couvert d’une activité de «journaliste». En parallèle, sur son compte Facebook notamment, il affiche son militantisme pour le Rassemblement national, où il a eu des responsabilités au niveau local et joué un rôle dans les dernières campagnes.
Lorsque ce ne sont pas des images de bagarre ou d’agressions dans la rue, accompagnées de légendes comme «toujours les mêmes», Louis Bopéa poste sur X, pour s’en indigner, des vidéos de personnes non-blanches qui marchent dans la rue ou y dansent, à Paris ou ailleurs. «L’Afrique comme si vous y étiez», écrit-il par exemple le 13 janvier. «France has fallen» («la France est tombée»), «London has fallen», «la Grande-Bretagne est cuite», commente-t-il d’autres tweets dans une allusion transparente à la thèse raciste, du grand remplacement, qui présente les immigrés comme des envahisseurs. Il verse aussi, à l’occasion, dans les délires complotistes sur la prétendue transidentité «secrète» de Brigitte Macron. Plus récemment, il décrivait les signataires de la tribune annonçant la marche du 22 mars contre les idées d’extrême droite parue dans Libé comme : «La liste des 150 croqueurs de merguez adeptes de la sodomie.»
Il pose avec Jordan Bardella et Marine Le Pen
Le même passe aussi beaucoup de temps à insulter les élus qui lui déplaisent, LFI en tête, mais pas seulement. Le 22 décembre, Bopéa écrit que l’insoumis Aymeric Caron «sucer (ait) des merguez […] h24». Le député du parti présidentiel Eric Bothorel en a par exemple aussi fait les frais : pour avoir critiqué Elon Musk, il est qualifié de «pédophile», le 4 janvier. Quelques jours plus tard, le 9 janvier, le militant publie encore un «trait d’humour» bien à lui : reprenant un fait divers crapoteux partagé par le blog identitaire Fdesouche à propos d’un «voleur de légumes récidiviste retrouvé ligoté, tabassé, une courgette enfoncée dans l’anus», il partage une photo d’un jeune homme posant devant le drapeau arc-en-ciel symbole de la communauté LGBT. Commentaire : «Ce monsieur demande l’adresse du magasin.»
En ligne, ce quasi-quinquagénaire qui revendique ses origines asiatiques, peau mate et calvitie avancée, se met aussi en scène, souriant, vêtu du K-Way officiel du parti siglé «vivement le 9 juin avec Jordan Bardella». On l’y voit tracter, remplir des boîtes aux lettres et coller des affiches pour le mouvement d’extrême droite pendant la campagne des élections européennes 2024, mais aussi poser avec les huiles lepénistes dans les travées d’un meeting. Le 1er mai, lors de l’un des grands meetings du RN de cette campagne, il partage à ses 7 800 abonnés sur Facebook (contre un peu plus de 7 000 sur X), des clichés où il pose avec Jordan Bardella, Marine Le Pen, la députée du Var Julie Lechanteux et l’eurodéputé Matthieu Valet.
Actif dans la «cellule riposte» du parti
Au RN, Bopéa a été délégué départemental adjoint de la fédération de l’Aveyron, mentionnait en 2022 un article de la Dépêche, ce que confirme à Libération un ancien cadre RN du département. La même année, il a été rémunéré 1 000 euros par le conseiller régional lepéniste d’Occitanie Cédric Delapierre, candidat malheureux dans la 8e circonscription de l’Hérault aux élections législatives. Une facture que nous nous sommes procurée mentionne ses missions : «communication numérique et réseaux sociaux de campagne», «animation et création de comptes» ou encore «création de visuel» (au singulier). Avant, Louis Bopéa avait aussi œuvré au sein de la «cellule riposte» du parti lors de la dernière présidentielle. Mission dont il s’est vanté en ligne – sous un pseudonyme auquel Libé a pu le rattacher –, et que confirment plusieurs sources dans l’équipe de campagne de Marine Le Pen. Contacté à ce sujet, le parti n’a pas souhaité commenter.
En parallèle, le même homme entretenait, et entretient toujours, des comptes sur X baptisés «Radio Roma» (noms déclinés sous plusieurs formes), où il déverse en grande quantité des saillies racistes et des insultes à l’égard des adversaires politiques du RN, très loin de l’aspect policé et respectable que voudrait se donner la formation lepéniste. Outre leur propre contenu, ces tweets encouragent, parmi les commentaires qu’ils suscitent, un racisme des plus débridés, sans la moindre réaction apparente de Bopéa. Qui, à ses messages haineux, ajoute parfois cette petite marque de fabrique : des photos de jeunes femmes dénudées, voire pour certaines carrément pornographiques. Contacté par Libération, Louis Bopéa n’a pas donné suite.
https://www.liberation.fr/politique/twe ... Q7XYX2GIY/