La police a procédé mardi 26 février à l'évacuation de deux squats à Bordeaux où étaient recensés plus de 350 occupants, principalement des ressortissants bulgares, dont 122 ont été reconduits dans leur pays, a-t-on appris auprès de la préfecture de Gironde.
L'intervention, révélée par le journal Sud-Ouest, concernait en principe 226 personnes occupant un bâtiment avenue Thiers, rive droite, et 153 autres se trouvant rue des Étrangers, a-t-on ajouté de même source en précisant que ces chiffres correspondaient à un recensement effectué avant l'évacuation. Certains occupants ont cependant quitté les lieux avant celle-ci, a-t-on précisé de même source.
122 RECONDUITES À LA FRONTIÈRE
Parmi les expulsés, 122 ont été reconduits dans leur pays, la Bulgarie, dans le cadre du dispositif de l'aide au retour volontaire. Une vingtaine se sont vu proposer une solution d'hébergement par l’État, et 40 seront intégrés dans un dispositif de la Maîtrise d'œuvre urbaine et sociale (MOUS) destiné à aider les personnes en difficulté à trouver un hébergement, a-t-on encore précisé à la préfecture.
L'immeuble situé rue des Etrangers devait être démoli, pour permettre la construction de 316 logements, dont 63 logements sociaux. Selon le docteur Laurent Seban, de Médecins du monde, association qui intervenait jusque-là auprès des occupants, aucune solution n'a cependant été trouvée pour quelque 35 personnes, dont une dizaine d'enfants, à qui seule une nuit d'hôtel a été offerte. "Nous avons été avertis très tardivement, il y a trois jours", a-t-il affirmé à l'AFP.
De ce fait, aucun "diagnostic social" n'a été réalisé, comme la loi l'impose, concernant les occupants de ce squat à la population très hétérogène. "Une partie des occupants posait des problèmes judiciaires", a-t-il déclaré en précisant qu'une "autre partie" méritait un "accompagnement social ou médico-social qui n'a pas été offert".