Boutin dénonce la religiophobie
Posté : 18 novembre 2011 11:58
C'est la goutte d'eau, pas du tout bénite, qui a fait déborder le vase. Christine Boutin, candidate à la présidentielle, s'est déclarée «choquée», jeudi, par la campagne de Benetton qui représente le pape embrassant l'imam de la mosquée Al-Azhar du Caire. Et le retrait du visuel annoncé dès mercredi n'y change rien: la présidente du Parti chrétien démocrate appelle au boycott de la marque italienne.
Une «injure inacceptable»
La veille, elle a estimé que la pièce de théâtre Golgota Picnic, jouée à Toulouse et prochainement à Paris, conspuée par les intégristes, est une «injure inacceptable aux chrétiens» et a demandé aux collectivités de retirer tout soutien public à cette pièce. Il y a deux semaines, pourtant, la même Christine Boutin avait pris la défense d'une autre pièce de théâtre –Sur le concept du visage du fils de Dieu– ciblée elle aussi par les intégristes. Celle-ci portait, assurait-elle, «un message sur la compassion, loin de la provocation sacrilège».
Désormais, Christine Boutin préfère pointer du doigt une «accumulation de provocations». Une radicalisation de son discours? «Il y a un moment où l'on doit dire stop», répond-elle. D'autant que «la position de l'Eglise n'est pas facile car il y a beaucoup de sensibilités». Et de fait, l'Eglise ne semble pas aussi catégorique sur la question des pièces de théâtre que la candidate.
Si le porte-parole de la conférence des évêques, Mgr Bernard Podvin, a parlé de Golgota Picnic comme d'une pièce «inacceptable» qu'aucun euro ne devrait financer, l'évêque de Toulouse, Mgr Robert Le Gall, a mis en garde contre «les manipulations politiques et intégristes». Des mot que «n'aiment pas» Christine Boutin, qui refuse toutefois de manifester avec eux. Elle sera, en revanche, présente le 8 décembre, premier jour de représentation de Golgota Picnic à Paris, à une veillée de prière organisée par l'archevêché de Paris.