Morin hué à son propre congrès
Posté : 25 février 2012 15:41
Le fiasco de l'épisode Hervé Morin a laissé des traces au Nouveau Centre. L'ex-candidat a été accueilli sous les sifflets et les huées samedi matin (voir la vidéo ici), lors du congrès extraordinaire du parti à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). Le président du NC a tenté de se faire entendre malgré les cris « Démission! », ou « 0% » qui recouvraient sa voix, en référence à son -très- maigre score dans les sondages. « Personne ne peut nier que l'immense majorité des présidents, délégués et cadres de notre parti ainsi que nos milliers de militants souhaitaient cette campagne », a estimé l'ancien ministre de la Défense.
« Ma candidature n'a jamais été une candidature individuelle », a t-il ensuite assuré devant quelque 550 militants. « Oui, je n'ai pas réussi à créer la dynamique autour de ma candidature mais je suis loin d'être le seul dans ce cas », a plaidé le député de l'Eure en évoquant « la loi impitoyable » d'un scrutin qui impose « une élection présidentielle bipolaire comme jamais » et « un système médiatique totalement inégalitaire ».
Règlements de compte
Pas question de s'auto-flageller pour autant : malgré l'hostilité de la salle et le désaveu des ténors du parti, Morin persiste et signe, fidèle à sa ligne de conduite depuis des mois. « Je maintiens aujourd'hui que notre campagne a été utile. Avant, on nous prenait pour l'UMP ou le MoDem, maintenant, au moins, on sait qui on est », a t-il fait valoir, sous l'oeil exaspéré du numéro deux du parti Jean-Christophe Lagarde, opposant de la première heure à la candidature de son n+1, qu'il avait même traité de « chèvre ».
Sans jamais citer ses détracteurs, Hervé Morin a dénoncé au passage le manque de solidarité et d'esprit de collégialité au sein de son parti. « Quand vous avez le privilège exceptionnel de faire 6 min 45 sur Europe 1 à une heure de grande écoute, mais que vous devez passer la moitié de votre temps à répondre à la campagne de dénigrement orchestrée par quelques uns, clairement, cela n'aide pas », a t-il regretté, suscitant un tollé dans la salle.
Sarkozy, un choix ''de raison''
Revenant ensuite sur son ralliement à Nicolas Sarkozy il y a une dizaine de jours, l'ancien ministre a expliqué qu'il s'agissait à la fois d'un choix de « cohérence » et de « raison ». « Notre parti est associé historiquement et philosophiquement à un parti de droite », a rappelé le président du NC en rejetant tout rapprochement avec son ancien mentor François Bayrou.
Au total, trois motions sont soumises au vote électronique d'environ 8 000 militants : deux d'entre elles, défendues par Hervé Morin et le député NC de la Somme Olivier Jarde, appellent à voter Nicolas Sarkozy. La troisième, présentée par le président des jeunes centristes, Jeremy Coste, soutient le chef du MoDem.
