Récession historique en France
Posté : 20 mars 2009 09:32
La récession de la France en 2009 sera à graver dans les annales. La dernière note de conjoncture de l'INSEE publiée ce vendredi 20 mars table sur un recul de 1,5% du PIB français au premier trimestre et de 0,6% au deuxième trimestre 2009, portant l'acquis de croissance pour l'ensemble de l'année à -2,9%. La prévision de l'INSEE pour le premier trimestre 2009 est bien inférieure à celle de la Banque de France, publiée le 9 mars dernier, qui tablait sur un repli de 0,6%.
La contraction de l'activité serait donc bien plus forte que celle anticipée par le gouvernement et ferait voler en éclat l'une des principales hypothèses sur lesquelles s'appuie le budget du gouvernement. Si elle se confirme, la France vivra en 2009 une récession bien plus grave que celle de 1993 (-0,9%) et de 1975 (-1%). L'impact de la crise sur la croissance économique de la France est estimé à 4,3 points de PIB cette année, contre 0,8 point en 2008. Cette déflagration devrait conduire à une poursuite de la hausse du chômage.
La hausse du chômage pourrait ainsi atteindre 8,8% en France métropolitaine au deuxième trimestre 2009, contre 7,3% un an plus tôt. Le climat des affaires atteint déjà un niveau historiquement bas. Par ailleurs, La consommation des ménages résiste mieux que la construction immobilière. "Elle pourrait même croître légèrement en France", estime l'Insee. Alors que du côté de l'immobilier, les potentiels acquéreurs font preuve d'attentisme, les ventes sont en net repli et les stocks de logements neufs grossissent.
La consommation devrait cependant baisser dans d'autres pays. Cette baisse additionnée à la chute de dépenses des entreprises entraîneraient une nouvelle contraction du commerce mondial. La demande mondiale adressée à la France pourrait ainsi se replier au début 2009. "Les exportations françaises s'en ressentiraient fortement : après une baisse de 3,7 % au quatrième trimestre, elles se replieraient de 5,8 % puis de 2,5 % sur les deux premiers trimestres de 2009", note l'INSEE.
Le plan de relance gouvernemental devrait "modérer la récession dès le deuxième trimestre", estime l'Insee, mais sera insuffisant pour sortir de la récession. François Fillon, qui face à la mobilisation nationale du 19 mars, rejettait toute idée d'un nouveau plan de relance, va peut-être devoir revoir sa copie. Car plusieurs aléas demeurent quant à l'évolution attendue ces prochains mois: la stabilisation des marchés financiers et l'impact des plans de relance. Sur ce dernier point, l'Insee soulève deux incertitudes. Les Etats accélèreront-ils les délais de mise en oeuvre de l'investissement public? Et les sommes versées aux ménages seront-elles épargnées ou consommées?
Sources E24