Un label «Institut français», un de plus?
Posté : 25 mars 2009 13:12
DIPLOMATIE - C'est l'une des initiatives de la réforme du Quai d'Orsay orchestrée par Bernard Kouchner...
Voilà sept mois que le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a annoncé qu’il allait réformer son ministère, le Quai d’Orsay. Une réforme d’envergure, qui comprend la redéfinition du rôle des ambassadeurs, leur rajeunissement, et une meilleure organisation administrative du ministère à Paris. Un plan dont le ministre a donné les grandes lignes ce mercredi midi.
L’un des points de cette réforme, c’est aussi le volet culturel - car c’est le quai d’Orsay qui a pour mission de faire connaître, à l’étranger, les œuvres françaises (livres, films, théâtre, etc) et qui gère le réseau des ambassades, centres culturels français et alliances françaises dans le monde.
Or jusqu’à présent, la culture n’a pas été la chouchoute de Kouchner, misant plutôt sur l’humanitaire et l’aide au développement. «Libération» rappelle que «la réorganisation du réseau culturel s’est d’abord traduite par une cure d’austérité: fermetures d’instituts français, mise en vente d’une partie du patrimoine immobilier, suppressions de postes». Et surtout, des coupes budgétaires massives, dont se sont plaints nombre d’acteurs culturels à Christine Albanel, l’année dernière.
Label France
Selon les premières informations dont on dispose, un label «Institut français» devrait être créé. Le but: mieux vendre la culture française à l'étranger, selon l’entourage de Kouchner. Concrètement, l’expression «Institut français» devrait être apposé aux centres culturels dans le monde, de manière à donner un «label» à l'exportation de la culture française à l'étranger, à l'instar de ce qui existe avec les instituts allemands Goethe, espagnols Cervantes ou anglais British council.
Une agence en plus
Là où cela se complique, c’est à Paris, où une agence devrait naître, avec des moyens renforcés débloqués par le gouvernement «à ma demande», a dit Bernard Kouchner. Cette agence devrait se charger de la politique culturelle extérieure de la France. Jusqu’alors, c’était le rôle de Cultures France, dirigé par Olivier Poivre d'Arvor, le frère de PPDA. Cultures France n’est pas promis à disparaître, mais devra bosser conjointement avec cette agence, qui s'occupera de «présence française» en général via «arts de la scène, cinéma, littérature, arts plastiques, ou encore animation du débat avec nos partenaires étrangers sur les enjeux du village planétaire (développement,climat...)», a ajouté Kouchner.
Toujours selon «Libération», Olivier Poivre d’Arvor aimerait bien chapeauter cette agence. Pour définir tout à fait le rôle de celle-ci, le Quai d’Orsay attend les recommandations d'une mission d'étude d’ici juillet, où seront organisés des Etats généraux sur le sujet, avant un projet de loi.