Les infirmières libérales ne s'installeront plus librement
Posté : 20 avril 2009 07:03
Une disposition entrée en vigueur samedi vise à corriger l’inégale répartition des infirmières libérales sur le territoire.
Pour Isabelle, infirmière libérale dans une petite ville de Bretagne depuis dix-huit ans, « c’est une mesure juste ». A l’image d’une grande partie de ses collègues, elle est favorable à la limitation de la liberté d’installation des infirmières libérales, effective depuis samedi. Dans la petite ville de 2.000 habitants où elle exerce, six de ses collègues sont en activité, alors que d’autres zones en manquent cruellement. Pour la première fois en France, des professionnels de la santé ne pourront plus exercer où bon leur semble. L’objectif est de corriger les disparités territoriales entre les zones surdotées (Bretagne, Bouches-du-Rhône par exemple) et sous-dotées. L’accord signé en septembre 2008 entre l’assurance maladie et les syndicats infirmiers vise à mieux répartir les infirmières (90 % de la profession est féminine), dont la densité varie de 1 à 7 selon les régions. Selon Les Echos, on compte jusqu’à 330 professionnels pour 100.000 habitants dans les départements du pourtour méditerranéen, contre moins de 70 en banlieue parisienne ou dans la Marne.
Compenser le départ d’un collègue
En contrepartie de cette entrave à leur liberté d’installation, les syndicats ont obtenu des revalorisations tarifaires, avec une hausse des honoraires en 2009 correspondant en année pleine à + 5,33 %. Dans les zones surdotées (sur le pourtour méditerranéen, en Corse ou en Bretagne), les infirmières ne pourront s’installer qu’à condition de compenser un départ d’une de leur collègues, par exemple à la retraite. Dans ces mêmes zones, elles pourront bénéficier d’aides pour s’installer ou rester. L’assurance maladie subventionnera l’équipement du cabinet, dans la limite de 3.000 euros par an pendant trois ans. « Il est important d’aider les jeunes à démarrer, d’autant plus que les infirmiers libéraux doivent engager des frais lors de leur installation : il faut par exemple un local, et du matériel informatique », note Marie-Claude, une ancienne libérale de Seine-et-Marne (77), un département sous-doté. Selon la Fédération nationale des infirmiers (FNI), ces aides pourront aller jusqu’à 18.000 euros. Une évaluation sera faite en 2011 pour vérifier si ces dispositions sont suffisantes.