Accord US/UE sur le boeuf, le roquefort échappe aux 300%
Posté : 07 mai 2009 07:47
Les Etats-Unis et l'Union européenne sont parvenus mercredi à un accord préliminaire visant à mettre fin à un contentieux les opposant depuis plus de 20 ans au sujet du boeuf aux hormones américain.
Cet accord permet, entre autres, au roquefort français d'échapper à une taxation de 300% aux USA.
"A la suite d'une très bonne séance de discussions aujourd'hui, nous sommes parvenus à un accord qui, de façon pragmatique, trace la voie d'une résolution du long différend sur le boeuf", déclare la commissaire au Commerce Catherine Ashton, citée dans un communiqué.
Washington avait donné jusqu'au 9 mai à Bruxelles pour définir les modalités d'une levée de l'interdiction par l'Union européenne du boeuf aux hormones américain en vigueur depuis 1988.
En guise de protestation contre le maintien de cette interdiction, les Etats-Unis avaient annoncé une forte hausse des droits de douanes sur une série de produits européens, dont notamment le roquefort et l'eau minérale italienne.
Par cet accord, les USA renoncent à terme aux sanctions appliquées actuellement.
En échange, l'Union européenne autorise l'importation de quantités supplémentaires de viandes américaines sans hormones, pour 20.000 tonnes dans un premier temps, et 45.000 tonnes à l'issue d'une période de trois ans.
Elle suspend également pour 18 mois la procédure contentieuse engagée devant l'Organisation mondiale du commerce contre les États-Unis pour faire reconnaître l'illégalité des sanctions subies.
Pour la France, cet accord signifie que les Etats-Unis acceptent de ne plus taxer la moutarde et de ne pas augmenter la taxation du foie gras, précise le ministère de l'Agriculture.
L'accord écarte également la menace d'une taxation de 300% sur le roquefort, devenu l'un des symboles du bras de fer commercial des deux côtés de l'Atlantique.
Dans un communiqué, Michel Barnier souligne qu'il restera attentif aux conditions de mise en oeuvre de cet accord.
"Nous nous sommes mobilisés pour éviter ces sanctions injustifiées, qui visaient tout particulièrement le roquefort français. L'accord que nous avons obtenu préserve le modèle et la sécurité alimentaire européenne, qui ne sont pas négociables", souligne le ministre de l'Agriculture.