les comptes au japon de Chirac : la DGSE auditionnée ?
Posté : 04 août 2009 20:54
Dans l'affaire de la disparition du journaliste enquêtant sur les présumés comptes bancaires japonais de Jacques Chirac, la DGSE pourra être auditionnée si Hervé Morin décide de déclassifier certains documents.
La Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a estimé que les "auteurs et les destinataires" de documents de la DGSE déclassifiés pouvaient être entendus par le magistrat chargé du dossier de la disparition d'un journaliste travaillant sur un présumé compte de Jacques Chirac au Japon, d'après une publication de mardi 4 août du Journal officiel.
Le ministre de la Défense Hervé Morin avait saisi la CCSDN le 6 juillet suite à la demande du juge de Papeete Jean-François Redonnet qui enquête sur la disparition d'un journaliste indépendant Jean-Pascal Couraud. Le magistrat souhaite entendre la vingtaine d'agents de la DGSE concernés.
Le choix d'Hervé Morin
Dans son avis, la CCSDN considère que le "juge est fondé à demander à entendre les auteurs et destinataires des documents relatifs aux informations précédemment déclassifiées". La commission "estime qu'il appartient à la DSGE de rendre ces auditions possibles mais émet un avis défavorable à la communication des coordonnées des personnels en cause".
Dans cette affaire, la CCSDN a déjà émis trois avis (2 octobre et 4 décembre 2008, 18 juin 2009), dont deux favorables à la déclassification d'une trentaine de documents.
Il revient maintenant à Hervé Morin de suivre ou non l'avis du 16 juillet de la CCSDN. La quasi-totalité des quelque 140 avis de la CCSDN ont toujours été suivis par les autorités concernées (Elysée, Matignon, ministères).
Jacques Chirac, la Polynésie, et le Japon
Jean-Pascal Couraud travaillait sur d'éventuels transferts de fonds entre une grosse entreprise de Polynésie française et un compte qu'aurait détenu Jacques Chirac. Le journaliste a disparu mystérieusement le 15 décembre 1997. Le tribunal de Papeete avait d'abord conclu au suicide et prononcé un non-lieu en octobre 2002.
Mais l'enquête avait été rouverte en 2004 après le témoignage d'un ancien membre du Groupe d'intervention de la Polynésie (GIP, service d'ordre personnel de l'ancien président de la Polynésie française Gaston Flosse), affirmant avoir assisté à l'assassinat de Jean-Pascal Couraud par des membres du GIP, avant de se rétracter.
En décembre 2004, la famille du journaliste a déposé plainte contre X avec constitution de partie civile pour assassinat et complicité.
En mai 2006, Jacques Chirac avait démenti "catégoriquement" avoir jamais possédé un compte au Japon, estimant que ces "allégations" étaient "à rattacher à une campagne de calomnies" lancée avant la présidentielle de 2002."