Nicolas Sakozy à nouveau menacé par courrier
Posté : 06 août 2009 06:21
Une énième lettre, contenant une balle de gros calibre, a été envoyée au président de la République. Les enquêteurs restent perplexes quant à l’identité et à la motivation du ou des correspondants anonymes.
Le ou les corbeaux n’ont pas fini de narguer les enquêteurs. A intervalles irréguliers, des personnalités politiques reçoivent, depuis plus de dix mois, d’inquiétantes missives, une balle explicite en prime. Une lettre contenant une munition de chasse de gros calibre, adressée à Nicolas Sarkozy, a été interceptée, mardi 4 août, par les services de sécurité. Ce nouvel envoi au président de la République correspond à une série de courriers paraphés par d’obscurs « combattants de la cellule 34 » adressés à diverses personnalités politiques de droite, fin 2008 et début 2009, sans que le ou les mystérieux auteurs n’aient été pour le moment identifiés. Au printemps 2009, un homme domicilié à Montpellier avait été interpellé par la police avant d’être rapidement remis en liberté.
Selon une source judiciaire, cette nouvelle missive a justement été interceptée à Montpellier. D’après la même source, la lettre vengeresse « semble d’après les premiers éléments similaire aux précédents envois ». A savoir des courriers de menace adressés, ces derniers mois, au chef de l’Etat ainsi qu’à plusieurs responsables politiques de droite et de gauche. Intercepté mardi, l’écrit, qui contient une « grosse » cartouche de carabine de chasse, a été posté de la région montpelliéraine. Y figure un verbatim quasiment identique à la précédente lettre destinée à Nicolas Sarkozy. Selon plusieurs sources proches du dossier, comme dans les précédents courriers expédiés, le ou les mystérieux auteurs s’en prennent, entre autres, à « la vieille garde de l’UMP » menacée d’« accident ».
Le ou les correspondants anonymes avaient déjà adressé plusieurs envois quasi identiques à diverses personnalités politiques. Raymond Couderc, le sénateur maire UMP de Béziers, devait également recevoir, mercredi, le même type de lettre accompagnée d’une balle, avant qu’elle ne soit, à son tour, interceptée. L’entourage de Ségolène Royal avait confirmé, fin juillet, le même type d’envoi, parvenu au conseil régional de Poitou-Charentes présidé par l’élue socialiste. Jean-Pierre Mignard, son avocat, avait aussitôt indiqué qu’une main courante avait été déposée. Auparavant, d’autres responsables politiques, tels Alain Juppé, Christine Albanel ou encore Michèle Alliot-Marie, avaient été les destinataires de libelles farfelus d’une non moins singulière « cellule 34 ».
A nouveau piqués au vif, les enquêteurs n’ont cependant pas la moindre piste. Cosaisies des investigations, la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la Direction centrale de la police judiciaire, la section antiterroriste de la PJ parisienne et la DRPJ de Montpellier demeurent dubitatives au sujet de ces multiples lettres vengeresses qui pourraient valoir à leur(s) auteur(s) jusqu’à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende. Les limiers des différents services sont d’autant plus excédés qu’ils pensaient bien avoir mis la main, voilà cinq mois, sur un suspect. Or l’arrestation survenue, le 4 mars 2009, d’un informaticien au chômage, militaire de réserve, s’est soldée par sa remise en liberté. Aucune charge n’avait pu être retenue contre lui, dénoncé abusivement par son… épouse. Sitôt clos l’épisode fâcheux, le ou les corbeaux s’étaient même payé le luxe d’envoyer un énième courrier à Me Maryse Pechevis, l’avocate du malheureux informaticien. Une sorte de mot d’excuses dans lequel le ou les signataires se disaient sincèrement « désolé(s) » pour l’interpellation de l’infortuné militaire…
Authentification
En verve, le ou les correspondants anonymes fournissaient moult précisions afin d’authentifier leurs qualités. La lettre de deux pages contenait des précisions techniques sur les munitions accompagnant les menaces. Les données faisaient référence à des balles « de 9 mm par full metal jacket 12.4 g et 8.00 g d’ogive blindée de marque Geco ».
Fanfaron(s), le ou les auteurs y affirmaient l’imminence d’une « phase 2 de l’opération » sans en expliquer la teneur, ni le calendrier. Des revendications aussi saugrenues que définitives y étaient mentionnées, tels « l’arrêt des reconduites à la frontière, la remise en liberté de Jean-Marc Rouillan (NDLR : cofondateur d’Action directe), de Julien Coupat (soupçonné de sabotages contre des lignes SNCF, remis depuis en liberté sous strict contrôle judiciaire) » et « l’arrêt de la parodie de justice contre Yvan Colonna ».
