La CIA accusée d'avoir utilisé des pistolets et des perceuse
Posté : 24 août 2009 11:29
Barack Obama poursuit son combat contre la torture. Le président américain a donné son accord dimanche à la création d'une unité d'élite chargée d'interroger les principaux suspects liés au terrorisme, annonce le Washington Post . Cette nouvelle unité, baptisée High-Value Detainee Interrogation Group (HIG), sera composée d'experts issus de différentes agences de renseignement et organismes chargés de veiller au respect de la loi et sera installée dans les locaux du FBI (sûreté fédérale). Citant, sans les nommer, de hauts responsables de l'administration, le quotidien américain a souligné que cette décision avait été prise dans le cadre d'efforts plus larges visant à réaménager la politique américaine sur la détention et l'interrogatoire de suspects.
Les méthodes d'interrogatoires de la CIA sous l'administration Bush ont en effet régulièrement été mises en cause depuis l'arrivée au pouvoir de Barack Obama. Ainsi, après les révélations que des techniques de " simulation de noyade " (ou waterboarding) ont été utilisées, notamment contre 33 prisonniers en tout après les attentats du 11 septembre 2001, le Washington Post révèle que des agents de la CIA ont employé des pistolets et des perceuses électriques pour tenter de faire parler un membre du réseau Al-Qaeda qu'ils avaient capturé.
Le journal, qui cite un rapport d'un haut responsable de l'agence de renseignement américaine, ainsi que d'anciens et actuels responsables américains, indique que ces méthodes d'interrogatoires ont été employées sur le Saoudien Abd al-Rahim al-Nashiri. Celui-ci est le principal suspect de l'attentat contre le navire américain USS Cole, le 12 octobre 2000, au Yémen, qui a tué 17 Américains et a fait 50 blessés. Capturé en novembre 2002 et détenu pendant quatre ans dans une des prisons secrètes de la CIA, avant d'être transféré à Guantanamo, il a aussi été soumis à la technique de la simulation de noyade, considérée comme de la torture, tout comme deux autres membres du réseau terroriste, comme l'a reconnu la CIA. La loi fédérale sur la torture interdit aux Américains de menacer de mort imminente quiconque serait sous sa responsabilité, souligne le quotidien.