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Sarkozy au Brésil avec 25 chefs d'entreprise

Posté : 07 septembre 2009 08:02
par Fonck1
Le président français assistera au défilé à l'occasion de la fête nationale brésilienne.

Voilà une visite éclair qui pourrait rapporter très gros. Nicolas Sarkozy entame lundi soir à Brasilia un bref déplacement dans la capitale brésilienne. S'il n'a prévu de rester dans le pays de son ami Lula que moins de 24 heures (plus 26 heures d'avion), le chef de l'État espère en repartir avec un gros contrat militaire. Nicolas Sarkozy compte obtenir un engagement ferme de son homologue brésilien pour l'achat de 36 avions Rafale. Jamais sans doute la France n'a été aussi près de décrocher une première commande hors de l'Hexagone pour l'avion de chasse construit par le groupe Dassault (propriétaire du Figaro).

Le voyage de Nicolas Sarkozy se présente sous les meilleurs auspices. Avant son départ, ses conseillers ne cachaient pas leur optimisme. Lula a, en effet, laissé poindre sa préférence pour l'avion tricolore en vue de renouveler la chasse brésilienne. «Un pays de l'importance du Brésil ne peut acheter un produit d'un autre pays sans transfert de technologie. Or la France est le pays le plus flexible pour le transfert de technologie et, évidemment, cela est un avantage comparatif exceptionnel», a déclaré Lula dans une interview à l'Agence France Presse. Dans cette bataille féroce entre industriels de l'armement, le numéro un brésilien semble donc privilégier l'offre française à celles des Américains et des Suédois.

La situation semble d'autant plus favorable aux Français que le Brésil a déjà conclu, en décembre dernier, deux gros accords militaires. Ils concernent l'achat de cinquante et un hélicoptères de transport et la construction de quatre sous-marins conventionnels d'attaque et d'un cinquième à propulsion nucléaire. Le tout représente environ 6,1 milliards d'euros.

«De fortes affinitéset une vision commune»

Pour son second voyage au Brésil depuis son élection - et contrairement à la fois précédente -, Nicolas Sarkozy ne sera pas accompagné de son épouse Carla. Mais pas moins de sept ministres (dont Jean-Louis Borloo) et une délégation de vingt-cinq chefs d'entreprise conduite par la patronne du Medef, Laurence Parisot, sont du voyage.

Entre Sarkozy et Lula, les relations sont, dit-on à l'Élysée, «exceptionnelles». «Les deux hommes ont de fortes affinités et partagent la même vision de ce que devrait être la gouvernance mondiale. Ils sont toujours heureux de se retrouver, ils s'apprécient beaucoup», affirme un conseiller. Depuis le début de l'année, ils se sont déjà vus à cinq reprises, dont deux fois à Paris. Ils ont aussi publié, cet été, à la veille du sommet de L'Aquila, une tribune commune. Sarkozy ne cache pas son admiration devant le «phénomène Lula». «Il est à la fin de son second mandat et il bénéficie de 75 % d'opinions favorables. Il incarne son pays dans un sentiment d'unanimité assez remarquable», relève le conseiller diplomatique Jean-David Levitte.

À Brasilia, Sarkozy a prévu enfin de se rendre sur le site du futur chantier du métro de la capitale brésilienne, confié à l'entreprise française Alstom. Mais le clou de son séjour éclair sera le défilé civil et militaire à l'occasion de la fête nationale. C'est la première fois qu'un chef d'État occidental a droit à un tel honneur depuis 1822. La France a, du coup, mis le paquet en dépêchant le Bagad de Lann Bihoué, un détachement du 3e régiment étranger d'infanterie de la Légion. Sans compter la présence de la Patrouille de France. Tout un symbole.

Re: Sarkozy au Brésil avec 25 chefs d'entreprise

Posté : 19 septembre 2009 19:02
par cyrus
Nelson Jobim, le ministre de la défense brésilien, a confirmé, la préférence de son pays pour le Rafale en raison du transfert de technologie proposé par les Français. "Il y a effectivement de la part du gouvernement une option pour la France. Il suffit que la France respecte ses engagements" de transfert sans restriction de technologie et de prix équivalents à ceux payés par les forces armées françaises.
Nelson Jobim a assuré que les Etats-Unis ne donnaient pas la même assurance de transfert de technologie même si, dans le cas du F-18, ils ont affirmé qu'ils transféreraient la technologie "nécessaire". "Je suis avocat et je travaille avec la jurisprudence. Les précédents que j'ai des Etats-Unis sont mauvais", a souligné le ministre. Il a aussi reconnu que le principal problème du Rafale était son prix. Dassault doit formuler une nouvelle offre commerciale avant le 21 septembre.

Re: Sarkozy au Brésil avec 25 chefs d'entreprise

Posté : 19 septembre 2009 19:31
par capitaine
Ce marché du Rafale nécessite aussi quelques précisions non visibles à TF1.. :lol:

- le Rafale sera construit sous licence par Embraer , dont Dassault est actionanire ( délocalisation ?)
et pourra être vendu par le Brésil à d'autres pays
- il faut aussi que nous achetions le C490 d'Embraer( 10 exemplaires), un équivalent du Transall, mais avec des réacteurs, ce qui pose problème en milieu tropical...
L'armée de l'air a été surprise de savoir qu'on allait acheter ce type d'avion , qu'elle n'a pas besoin ni demandé, et surtout qui va lui couter cher en entretien, car il va y avoir création d'une nouvelel micro-flotte de C490.
Même Morin n'était pas branché sur cet achat...en dehors de toute fiche technique militaire..
-Obama est intervenu personellement pour affirmer que le Congrès Américain autoriserait le transfert de technologie ( c'est le Congrès qui décide), mais de srevers antériers avec les USA ont fait pencher la balance..

Re: Sarkozy au Brésil avec 25 chefs d'entreprise

Posté : 19 septembre 2009 20:47
par capitaine
Du complément :
La surprise KC-390
Si la victoire du Rafale au Brésil n'est qu'une demi-surprise (mais il ne faut jamais vendre la peau du gavial...), celle de l'annonce de l'achat de KC-390 d'Embraer, en contrepartie directe, est très étonnante.
On évoque pour l'instant une dizaine d'appareils pour une valeur de 500 MEUR. Si cette nouvelle devait se confirmer, elle génèrera quelques complications dont voici une rapide liste, non exaustive.
COMMENT LES PAYER ?
Il faut d'abord trouver l'argent pour les financer or aucune somme n'était prévue. L'armée de l'Air planchait sérieusement sur l'achat d'un peu moins d'une dizaine de C-130 Hercules pour rustiner les capacités d'aérotransport mises à mal par les retards de l'A400M. L'Hercules, c'était logique, de quoi renforcer la flotte de 14 machines déjà en parc. Mais la difficulté était de les trouver, puisque tout le monde en veut en même temps. Des achats de Casa 235 avaient aussi été évoqués, ce qui avait un côté pittoresque puisque la société responsable des retards de l'A400M profitait de commandes supplémentaires, dans d'autres secteurs de sa gamme.
Plus de Casa, plus d'Hercules : mais donc, des KC-390. Et toujours pas d'indication sur le moyen de régler les 500 MEUR. Sauf à dépouiller Paul...
UNE FLOTTE DE PLUS
L'arrivée du KC-390 compliquera tout. Il faudra former des équipages, créer des stocks de pièces. Alors que la tendance initiée avec l'A400M était bien de converger vers un appareil unique, avec le retrait des Transall (post 2015 pour les 10 derniers) puis des Hercules (2020-2025) et des Casa. Sans compter que la station-service, elle, est de l'autre côté de l'Atlantique. On a déjà vu avec l'entretien des Hercules, confié à Ogma, au Portugal, les dégâts de choix pareils sur la disponibilité de la flotte.
UN APPAREIL ENCORE EN DEVELOPPEMENT
On l'a vu avec l'A400M, le développement d'un ATT n'est pas une mince affaire : un bon constructeur civil peut s'y casser les dents. Le KC-390 a été lancé en 2007, et ne doit entrer en service qu'en 2015. A ce moment-là, si le calendrier est évidemment nominal, la France aura reçu ses premiers A400M. Et les KC-390 arriveront donc trop tard pour compenser le gap lié au retart du quadriturbopropulseur européen. D'autant plus qu'il faudra aussi passer le premier au CEV et au CEAM : bref, on ne verra pas de KC-390 en escadron avant mi 2016 au bas mot.
La force aérienne brésilienne commanderait une vingtaine d'appareils, mais au lancement du programme, au printemps dernier, le gouvernement recherchait d'autres pays-partenaires, pour limiter la facture : c'est donc fait.
UN CLIENT DE LANCEMENT CONTRE UN CLIENT DE LANCEMENT
Le Rafale cherchait depuis dix ans son premier client export ; le Brésil devait boucler son tour de table sur le KC-390. On peut donc dire que les deux pays confortent leur relation stratégique par ce geste de confiance, qui n'a pas la même implication pou sa force aérienne. Le Brésil se dote d'un chasseur ultra-moderne, l'armée de l'Air frnaçaise achète l'avion qu'elle n'avait pas prévu d'acheter.
Mais le client a toujours raison, surtout celui-là : le Brésil achète porte-avions et Mirage 2000 (d'occasion), sous-marins, hélicoptères (50 Caracal construits sous licence) et donc, désormais, le Rafale.