Hommes femmes mariés, un petit quart d'heure à boucher?
Posté : 30 septembre 2009 09:32
Ils sont déjà 2 000 en France à s’être préinscrits sur Gleeden.com. Ce site de rencontres, qui ouvrira fin novembre, est le premier réservé aux femmes et hommes mariés. Choquant ?
Envie d’un cinq à sept clandestin ou d’un week-end romantique illégitime ? Grâce à Internet, le désir d’une relation cachée est désormais affaire d’un clic : le site Gleeden.com, qui sera actif le 30 novembre, propose de mettre en relation les amateurs de rencontres extra-conjugales. Ouverte aux préinscriptions depuis une semaine, l’adresse a déjà recueilli l’adhésion de 3 800 membres en Europe et 2 000 en France, surtout des 30-40 ans et à 60 % des hommes.
« Aujourd’hui, il y a d’un côté la rencontre normale sur Amoureux.com et, à 180 degrés, la rencontre érotique. Entre les deux : rien. Sur notre site, les gens mariés peuvent déclarer leur statut et leur quête de sensations hors du couple », résume sans état d’âme Teddy Truchot, 27 ans, l’un des directeurs de la société américaine BlackDivine, qui propulse le projet dans sept pays européens et aux Etats-Unis. « On ne pousse pas à l’infidélité, on ne fait que répondre à un besoin. Sur les sites pour célibataires, un inscrit sur trois est déjà un marié qui ne se déclare pas. Sur les 12 millions de membres de Meetic, ils seraient 4 millions. »
«Notre service n’est qu’un facilitateur »
Le chiffre ne s’embarrasse ni de scrupules ni de questions morales. « Avant, quand les gens étaient infidèles, ils se quittaient. Maintenant, ils veulent gagner sur tous les fronts, tenir leur couple mais s’offrir des frissons. Notre service n’est qu’un facilitateur, poursuit l’ingénieur. En France, tous les magazines parlent d’adultère, c’est devenu une façon de vivre, une soupape de sécurité au mariage, qui conduit une fois sur deux au divorce. Même si la place de l’Eglise est encore forte, l’infidélité se banalise. »
Sur Gleeden, si le profil âge, sexe, profession est visible, l’anonymat est garanti : la photo n’apparaît que si on le souhaite. L’équipe du site comprendra des modérateurs chargés de traquer les propos qui dérapent et les faux membres, escort-girls ou gigolos. Les célibataires « qui cherchent une relation sans attache à travers une personne mariée » seront acceptés. On pourra aussi se contacter si on est du même sexe.
« Ça lève l’hypocrisie de ceux qui vendent de la romance »
« Notre cible, ce sont les 25-45 ans qui veulent aller voir ailleurs parce qu’ils aiment le risque et l’amusement ou que le mariage ne comble plus, détaille encore le dirigeant. Ce sera une communauté. Quand on est infidèle, on se sent rassuré de ne pas être seul dans ce cas. » On pourra viser un adultère avec un compatriote ou prévoir un extra avec un New-Yorkais ou une Espagnole et ce à partir de 7 € pour quelques échanges jusqu’à 20 € par mois voire un abonnement à vie. Au sein des sites de rencontres, lancés en France voici dix ans et qui comptent des millions de membres, le lancement est inédit.
« L’adultère technologiquement assisté et revendiqué lève l’hypocrisie des sites qui vendent de la romance. Il consacre les pratiques des réseaux sociaux comme Facebook, où les membres se livrent à l’infidélité, observe Pascal Lardellier, sociologue spécialiste du couple. Le site confirme une vie de couple plus flexible. On passe de la monogamie au polygaming, un modèle postmoderne où avoir une liaison, même si ça n’est pas officiel, devient plus simple. L’évolution de l’espérance de vie et le fait qu’Internet multiplie les possibilités de rencontres vont accroître cette évolution des mœurs. »