Chirac, ses mémoires, tome 1
Posté : 04 novembre 2009 07:54
C'est un livre attendu. Attendu parce que Jacques Chirac est rattrapé par l'affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris, dans laquelle il a été renvoyé en correctionnelle vendredi. Attendu aussi parce que celui qui est aujourd'hui l'un des hommes politiques les plus populaires a été un témoin privilégié de la Ve République. Le tirage du premier tome de ses mémoires, Chaque pas doit être un but, est d'ailleurs impressionnant : 230 000 exemplaires en librairie demain. Lecture sélective.
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Les piques Lorsqu'il croque Valéry Giscard d'Estaing, avec lequel il reconnaît que ses relations n'ont jamais été faciles, Jacques Chirac ne mâche pas ses mots : « J'ai très vite compris que dans son échelle des valeurs, il y avait lui-même tout en haut, puis plus rien et enfin moi très en dessous. » Le cas d'Edouard Balladur, « l'ami de trente ans », est quasiment expédié en une phrase, en tête du chapitre consacré à la présidentielle de 1995 : « J'avais confiance en Edouard Balladur. » En revanche, Chirac ne déroge pas à la discipline à laquelle il s'astreint depuis deux ans : rien ou presque sur Nicolas Sarkozy, qu'il décrit « nerveux, empressé, avide d'agir ».
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Les hommages Parmi ceux que l'ancien chef d'Etat entend saluer, il y a le « père » qui l'a lancé en politique, Georges Pompidou, « un maître en esprit », « en sagesse », « en courage » et « en action ». Il y a l'épouse, Bernadette, dont « l'intuition, (la) capacité d'écoute et (le) sens politique lui valent souvent d'avoir raison avant tout le monde, moi y compris ». Et puis il y a l'ancien rival, François Mitterrand, dont l'auteur loue « la finesse de jugement ».
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Le mea-culpa La formule lui colle encore à la peau. En meeting à Orléans en 1991, Jacques Chirac parle d'immigration et dérape sur « le bruit et l'odeur ». Il le reconnaît aujourd'hui, la formule, « inutilement provocante », ne pouvait qu'être « mal interprétée ».