Saura t-on la vérité sur le Bugaled Breizh?
Posté : 27 novembre 2009 08:05
La chambre d'instruction de la cour d'appel de Rennes va dire aujourd'hui si elle ordonne ou pas la poursuite de l'enquête sur le naufrage du Bugaled Breizh. Une réponse attendue de pied ferme par les marins bretons. Le naufrage du chalutier, dans une zone où se déroulaient des exercices impliquant notamment des sous-marins appartenant à des pays de l'Otan, avait fait cinq morts en janvier 2004. Le navire avait été retrouvé sous l'eau avec 140 m de câbles supplémentaires côté bâbord, élément qui, selon certains experts et les parties civiles, aurait pour origine une collision avec un sous-marin. Mais, selon d'autres experts, l'accident pourrait également provenir d'un problème technique ou d'une croche notamment dans le sable.
Sans attendre le résultat de cet appel formulé par des parties civiles côté victimes, des parties civiles, côté armateur, ont eux aussi le 12 novembre dernier demandé des investigations complémentaires au juge d'instruction de Quimper Sophie Sourzac. Les parties civiles côté armateur réclament aussi à nouveau l'audition de la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, du ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin, du chef d'état major de la Marine et du préfet maritime de Brest, ces personnes étant en poste à l'époque des faits. Par ailleurs, une plainte a été déposée auprès du TGI de Quimper contre un plongeur des "coast guards" britanniques pour disparition d'indice ou de preuve après la disparition d'un radeau de survie "volontairement coulé" peu après le naufrage du chalutier.
Mardi, le ministre de la Défense, Hervé Morin, a annoncé qu'il recevrait "d'ici quelques jours" les familles parties civiles dans l'affaire du Bugaled Breizh. Le ministre s'est engagé début novembre à recevoir 40 maires bretons qui ont demandé au président de la République la levée du secret défense dans cette affaire. Ce sera l'occasion selon lui "qu'on leur mette tout sur la table". "Je les recevrai", avait-il déclaré, tout en assurant que "tout a déjà été fourni là-dessus".