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Et si on supprimait l'histoire pour faire des économies?

Posté : 07 décembre 2009 08:34
par Fonck1
L'objectif de la réforme est de rééquilibrer les filières générales en les spécialisant davantage.
Historiens et philosophes s'élèvent contre l'«utilitarisme à courte vue» de cette mesure, prévue par la réforme du lycée.

Des tables rondes, des rencontres dans la France entière… tout avait été fait pour éviter que la réforme du lycée version Luc Chatel ne connaisse le même sort que celle de son prédécesseur. Et les pièges semblaient évités, le mauvais sort conjuré. Jusqu'à la fronde des historiens.

Dans une pétition relayée par Le Journal du dimanche, les grands noms de l'histoire en France, auxquels se sont adjoints des politiques et des artistes, dénoncent la suppression de l'histoire-géographie des enseignements de tronc commun de terminale S et son remplacement par un enseignement optionnel. Une «décision inspirée par un utilitarisme à courte vue» accuse le texte, qui y voit une contradiction avec l'intérêt de Nicolas Sarkozy pour les références à l'histoire, de Guy Môquet au débat sur l'identité nationale.

Niche élitiste


L'objectif de la réforme est en fait de rééquilibrer les filières générales en les spécialisant davantage. Une façon de limiter la suprématie de la filière S (scientifique), actuellement filière généraliste d'élite, qui donne accès aussi bien aux prépas scientifiques qu'à Sciences Po ou aux prépas littéraires, alors que la filière L (littéraire) joue comme une orientation par défaut. D'où le fait que les syndicats considérés comme les plus férus de pédagogies innovantes, le SE-Unsa et le Sgen, militent pour la suppression de l'option histoire-géographie annoncée par Luc Chatel.

Pour Richard Descoings, directeur de Sciences Po et auteur du rapport qui sert de base à la réforme, la pétition - qu'ont signée nombre de ses professeurs - relève du malentendu. «Je comprends la crainte exprimée, concède-t-il, et je connais la sincérité des signataires, mais je ne crois pas que la défense des humanités soit en jeu. En revanche, cette réforme est la dernière chance pour la filière L, qui accueillera bientôt moins de 10 % des élèves de bac général.» Pour le directeur de Sciences Po, le maintien d'une filière S généraliste perpétue une niche élitiste à usage des nostalgiques de l'avant collège unique. Ce qu'une terminale S plus spécialisée pourrait éviter.

Du côté de l'Association des professeurs d'histoire-géographie (APHG), qui fut la première à alerter l'opinion par une pétition en ligne, on insiste surtout sur le fait que des élèves qui se destinent à l'enseignement supérieur, et pas seulement scientifique, pourraient ne pas faire d'histoire pendant un an. «80 % des élèves de Sciences Po ont fait un bac scientifique, rappelle Sylvie Rachet, membre de l'APHG. Deux heures d'option avec un enseignement thématique, puisque c'est ce qui se dessine, cela ne cassera pas la suprématie de la filière S. Simplement, cela favorisera ceux qui pourront compléter leur formation par des cours privés.» D'autant que le recentrage des filières sur leurs spécificités ne convainc pas. «Un élève de série S à la fin de son lycée, calcule Claire Mazeron, professeur d'histoire-géographie et vice-présidente du Snalc, syndicat attaché aux enseignements disciplinaires, aura perdu 54 heures d'histoire-géo. Mais il aura surtout perdu 198 heures de disciplines scientifiques, au profit d'heures d'accompagnement et d'orientation. Ce qui veut dire que ces heures, dans les bons lycées, serviront à transmettre du savoir, alors qu'ailleurs, on y fera de l'orientation. C'est ça, l'autonomie.»

Par-delà le symbole que constitue une filière de lycée général sans histoire-géographie obligatoire, le problème est donc bien celui de la philosophie d'une réforme qui s'appuie sur l'accompagnement, le soutien individualisé et la méthodologie plutôt que sur la transmission des savoirs. C'est ce qui a poussé Alain Finkielkraut à signer une pétition dont pourtant le texte ne lui convient pas tout à fait. «La pétition parle d'une “approche scientifique et critique” des problèmes», regrette le philosophe, qui aurait préféré une approche «modeste et savante car le rôle de l'histoire est avant tout d'assurer la transmission d'un héritage. Et c'est bien ce que l'on peut reprocher au président de la République à travers cette réforme : il cite Marc Bloch et donne carte blanche à Richard Descoings. Dès lors qu'on prend les deux, il y a mystification.»

Le combat des historiens concerne leur discipline précise. Mais il s'attaque à l'architecture globale de la réforme, à son esprit plus qu'à sa lettre.

Re: Et si on supprimait l'histoire pour faire des économies?

Posté : 07 décembre 2009 08:49
par dinosaure
L'histoire c'est caca. Ca fait réfléchir.
Et les "élites de la nation" doivent être formées pour gagner du pognon sans se laisser arrêter par des considérations morales superflues.
Imaginez un peu qu'un trader en matières premières hésite à réduire à la famine un pays entier sous prétexte que "c'est mal".
C'est tout l'édifice de notre si belle société ultra-libérale qui s'effondrerait.

Heureusement le gouvernement veille. La relève de ceux qui voient dans la fonte des glaces polaires une merveilleuse opportunité de forer pour trouver du pétrole ou du gaz dans ces zones sera assurée.

Re: Et si on supprimait l'histoire pour faire des économies?

Posté : 07 décembre 2009 09:02
par Barbapoutre
dinosaure a écrit : L'histoire c'est caca. Ca fait réfléchir.
Et les "élites de la nation" doivent être formées pour gagner du pognon sans se laisser arrêter par des considérations morales superflues.
Imaginez un peu qu'un trader en matières premières hésite à réduire à la famine un pays entier sous prétexte que "c'est mal".
C'est tout l'édifice de notre si belle société ultra-libérale qui s'effondrerait.

Heureusement le gouvernement veille. La relève de ceux qui voient dans la fonte des glaces polaires une merveilleuse opportunité de forer pour trouver du pétrole ou du gaz dans ces zones sera assurée.
Réchauffement ou pas il aurait quand même fallu aller le chercher!

Re: Et si on supprimait l'histoire pour faire des économies?

Posté : 07 décembre 2009 10:19
par 95D
L'objectif de la réforme est de rééquilibrer les filières générales en les spécialisant davantage.
Historiens et philosophes s'élèvent contre l'«utilitarisme à courte vue» de cette mesure, prévue par la réforme du lycée.
Il faut savoir ce qu'on veut.

Toute l'éducation nationale a toujours été vent debout contre la supprématie de la voie S, mais quand il s'âgit de la dévaloriser pour remonter les autres voies, nos enseignants ont peur de perdre leurs prérogatives élitistes et de ne plus pouvoir placer leurs gosses en S. Dans les faits, les profs n'aiment pas qu'on touche aux filières d'élite !!!

Jusqu'à maintenant, le bac S est un bac généraliste où on met les meilleurs même si in fine ils font de l'économie ou des lettres. De fait, l'organisation actuelle fait des bac L et ES, des voies secondaires et de moindre qualité.

Renforcer le caractère scientifique de la voie S pour pousser les meilleurs literaires et économistes dans des voies ES et L (revalorisées par la présence de bons élèves) semble assez cohérent avec le choix de revaloriser les filières autres que S.

C'est un moyen de dire aux élèves : "si tu fais S, il faudra vraiment être bon en maths et en physique, tu ne pourras pas l'avoir en compensant en français, en langues et en hist-gé".

Re: Et si on supprimait l'histoire pour faire des économies?

Posté : 07 décembre 2009 12:47
par Alogos
Les historiens se plaignent depuis plusieurs années que leur discipline est verrouillée.
D'autre part, l'Educ-Nat propose de développer l'enseignement de l'Eco, matière qui existe en ES, mais l'éco est devenue le nec plus ultra - surtout ultra en matière de politique ("on sauve l'économie ! en re-capitalisant les banques, dirigées pourtant par les cadors de l'économie- on n'en est plus à une sottise près)
Donc l'Educ-Nat préfère supprimer les soi-disants improductifs alors que le gouvt organise un "grand déballage" sur l'identité nationale......une logique à toutes épreuves ; la raison s'y perd...
Les penseurs sont des dangers pour l'Etat ; voir tous les affreux qui ont réfléchi auparavant : Montesquieu, Rousseau -quoique- , Montaigne, Marx (on pense en M-...) et tant d'autres qui doivent disparaitre afin que désormais on cesse de réfléchir - c'est pas bon pour le cerveau (citation Shadock).
Les analphabètes de la catégorie de Luc Chatel, voir sa lettre- directive grêlée de fautes, n'aiment pas ces gens-là. Finkie est un peu outé sur ce coup, lui qui est conservateur comme pas un ; ça fait des années qu'il tourne sur place sans avancer. Bien sur qu'en faisant référence à son cas, on ne peut que voir les limites de l'enseignement de l'histoire-géo et de la philo. Dessèchement intérieur, paralysie de l'esprit.....
Faudrait introduire des cours de Game Boy : c'est en prise avec la société telle qu'elle est :divers125 :divers125 :divers125
Quand donc pensera-t-on à ces matières couteuses qui en option permettent de "passer" ; info-graphie, graphisme industriel...On doit reproduire et on a 20/20 - dans la vraie vie, il faut créer..
Passons sur les "sportifs de haut niveau"...... leur intellect est à l'abri de toute pensée.. :content116 :content79 :content85 :content79 :content85

Re: Et si on supprimait l'histoire pour faire des économies?

Posté : 07 décembre 2009 12:49
par Alogos
Ah ! j'oubliai la VAE......pour enseigner en secteur pro. Un progrès....discutable

Re: Et si on supprimait l'histoire pour faire des économies?

Posté : 07 décembre 2009 12:52
par Jarod1
J'ai entendu ces débats ce matin.

S'il ne s'agit comme le prétend le gouvernement que de déplacer des heures de cours de la terminale vers la première, y a pas de quoi en chier une pendule.

S'il s'agit de faire de l'histoire-géo une sous-sous-matière, ce serait une grosse bêtise.

Re: Et si on supprimait l'histoire pour faire des économies?

Posté : 07 décembre 2009 13:20
par Fonck1
ben il vont perdre une heure de cours par semaine,ce qui a juste pour but de l'aligner sur la suppression des postes.je ne le dirais jamais assez:la gestion de non reconduction du nombre de fonctionnaires de façon unilatérale poussera irrémédiablement a des problèmes dans certaines filiales,au détriment des enfants! aujourd'hui c'est l'histoire,demain,ce sera le français ou les maths!

Re: Et si on supprimait l'histoire pour faire des économies?

Posté : 07 décembre 2009 15:14
par Alogos
Fonck tu as du retard !
Le français sert dans toutes les disciplines : CQFD.....Pareil pour l'anglais, Mistress Theguard dit que l'anglais n'est plus une langue étrangère ......
Les enseignements dans le Sup. ( tu sais la Recherche qu'on va flatter lorsqu'il y a besoin....) sont déjà pour certains déposés "dans un pool", ouais une réserve commune où piocher .......
Les rectorats ont trouvé DZE solutzion : les vacataires. Les parents s'indignent que les profs se barrent pour un oui pour un non ; en fait, les vacataires cessent d'enseigner avant d'atteindre les 200 heures -après il faudrait les titulariser. ça marche comme ça chez McDonald's.
Si on supprimait les Co-Psy ???

Re: Et si on supprimait l'histoire pour faire des économies?

Posté : 07 décembre 2009 16:22
par Patrick_NL
L'opposition a la reforme des programmes du lyce depassent les clivages politiques.Une petission est encours et reunit des gens de tous bords.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html

Re: Et si on supprimait l'histoire pour faire des économies?

Posté : 07 décembre 2009 16:27
par 95D
Patrick_NL a écrit : L'opposition a la reforme des programmes du lyce depassent les clivages politiques.Une petission est encours et reunit des gens de tous bords.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html
De nos jours, toute décision gouvernementale (de quelque bord qu'il soit) fait péter.

Ca ne prouve ni que cette décision soit bonne ni quelle soit mauvaise. Juste qu'on trouve toujours une frange (plus ou moins grande) d'immobilistes dont le but est que rien ne change jamais.

Re: Et si on supprimait l'histoire pour faire des économies?

Posté : 07 décembre 2009 16:31
par Patrick_NL
95D a écrit : De nos jours, toute décision gouvernementale (de quelque bord qu'il soit) fait péter.

Ca ne prouve ni que cette décision soit bonne ni quelle soit mauvaise. Juste qu'on trouve toujours une frange (plus ou moins grande) d'immobilistes dont le but est que rien ne change jamais.
C'est pas faux mais la il y a vraiment du monde de chaque bord, on ne saurait parler d'opposition systematique.

Re: Et si on supprimait l'histoire pour faire des économies?

Posté : 07 décembre 2009 18:29
par Fonck1
Patrick_NL a écrit : C'est pas faux mais la il y a vraiment du monde de chaque bord, on ne saurait parler d'opposition systematique.
je dirais que si les choses étaient traitées dans le détail et le bon sens,tout le monde unanimement serait d'accord.maintenant,on est loin du compte.

Re: Et si on supprimait l'histoire pour faire des économies?

Posté : 08 décembre 2009 09:46
par 95D
Fonck1 a écrit :,tout le monde unanimement serait d'accord.
Tiens, elle est bien bonne celle-là !!! :D

Même si on ne tient pas compte du pléonasme.

Re: Et si on supprimait l'histoire pour faire des économies?

Posté : 08 décembre 2009 10:08
par Fonck1
95D a écrit : Tiens, elle est bien bonne celle-là !!! :D

Même si on ne tient pas compte du pléonasme.
ben oui,faire les choses dans le bon sens,c'est le bon sens,vous allez me dire c'est subjectif,non ca ne l'est pas: quand il y a des postes qui servent a rien,on les déplace ou on les supprime,ou surtout,on les mets la ou il y en a besoin.c'est pas très compliqué.
Tout le monde et pour supprimer des emplois qui servent a rien,ya pas besoin d'être intelligent pour comprendre cela.

maintenant,ce n'est pas ce que fait la politique depuis 10 ans.