A ce prix là,il manquerait plus qu'il tombe à l'eau!
Posté : 14 décembre 2009 17:10
Actuellement en chantier à Bordeaux, le futur avion présidentiel de Nicolas Sarkozy - un ancien A330-200 d'Air Caraïbes - a été victime d'une panne d'informations de vitesse au début du mois de septembre 2008, une avarie qui s'apparente à celle qui aurait causé le crash de l'Air France 447 Rio-Paris.
Les sondes anémométriques - ou sondes Pitot - , qui mesurent la vitesse et l'altitude de l'appareil, ont bien sûr été changées sur le futur Airbus élyséen.
À l'automne 2008, les deux Airbus d'Air Caraïbes - le F-OPTP et le F-OFDF - ont connu des incidents majeurs avec les sondes Pitot. Si à chaque fois, les problèmes ont pu être réglés sans encombre, grâce notamment à la maîtrise de l'équipage, ces avions qui revenaient des Antilles avec plus de trois cents passagers à bord sont passés tout près de la perte de contrôle.
Trente-huit problèmes de sondes Pitot relevés par Air France
Ces informations apparaissent dans le deuxième rapport complémentaire sur le crash de l'AF447, qui sera publié jeudi prochain au Bourget par le Bureau d'enquête et d'analyses pour l'aviation civile.
lepoint.fr a pu consulter le rapport de synthèse effectué à l'époque par l'officier de sécurité d'Air Caraïbes, document qui avait alors été immédiatement transmis à Airbus pour diffusion aux autres compagnies.
Au total, trente-huit incidents auraient été répertoriés par Air France, des pertes d'informations anémométriques d'inégale gravité, certaines n'excédant pas quelques fractions de secondes.
Le 12 septembre 2008, XL Airways, autre transporteur français exploitant des A330, a connu un incident majeur de perte d'indication de vitesse. Un incident d'une très longue durée : quinze minutes furent nécessaires pour que l'avion retrouve tous ses paramètres de vol.
Leurres antimissiles
Le futur A330-200 de Nicolas Sarkozy, immatriculé F-OPTP, portant le numéro de série Airbus 240, est arrivé à la fin du mois de mai à Bordeaux pour y subir d'importants travaux intérieurs.
Racheté par l'État français au loueur américain ILFC, ré-immatriculé F-GRTP, exploité par l'armée de l'air, le futur avion présidentiel de Nicolas Sarkozy offre une autonomie de 11.000 km, soit presque le double des A319 actuels. La cabine, qui pouvait accueillir 324 passagers en partance vers les Antilles, est en cours de réaménagement par les techniciens de Sabena Technics (ex-Sogerma). Ces spécialistes - ébénistes, électriciens, décorateurs - des avions VIP ont déjà personnalisé, entre autres, l'A340-500 de l'émir du Qatar.
À l'avant de l'A330 portant la cocarde tricolore, l'espace privatif présidentiel comportera une chambre à coucher, une salle de bains, un bureau et une salle de réunion pour une douzaine de personnes. À bord également, un minibloc médical, des équipements de télécommunications perfectionnés. À l'arrière, dans la cabine aux tons beiges, une soixantaine de sièges-lits sont du même standard que ceux des classes affaires récentes des compagnies aériennes. Enfin, un dispositif de contre-mesures et de leurres sera chargé de déjouer un éventuel tir de missile, un équipement initialement réservé aux appareils militaires et à quelques avions d'affaires. Livraison à la fin de l'été 2010.