Hébergement obligatoire des SDF :le tollé boutin!
Posté : 27 novembre 2008 07:58
La proposition de Christine Boutin de recourir à l'hébergement obligatoire des sans-abri quand la température descend sous -6 degrés suscite un tollé chez les associations, qui s'emploient depuis des années à tenter d'amortir la crise du logement.
Christine Boutin a notamment fait valoir qu'aucune des 66 personnes installées durablement dans le bois de Vincennes «vues personnellement cette nuit» n'avait accepté de venir dans un centre d'hébergement. Selon elle, il restait 40 places libres en hébergement d'urgence, le week-end dernier dans le 12e arrondissement, limitrophe du Bois.
«L'exclusion, ce n'est pas une question d'hiver»
L'hébergement forcé «serait une grave régression», a immédiatement jugé Xavier Emmanuelli, fondateur du Samu social, évoquant «le délit de vagabondage» en vigueur jusqu'en 1994. «Elle n'y arrivera pas, dit-il, elle n'a de toute façon pas les moyens légaux de porter ainsi atteinte aux droits de la personne.»
Pour lui, «l'exclusion, ce n'est pas une question d'hiver: elle est là pour longtemps, c'est structurel.»
Une idée «bête»
Les associations rappellent inlassablement la promesse du candidat Sarkozy, le 18 décembre 2006. «D'ici deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid», avait-il dit.
«Nous sommes furieux», a déclaré Patrick Doutreligne, secrétaire général de la Fondation Abbé Pierre. «Quelques jours à peine après le jugement contre le Dal et les Enfants de Don Quichotte qu'elle a approuvé, Christine Boutin sort cette idée bête. Une idée qui n'a de réalité que parce que la société a peur d'être accusée de laisser ses pauvres mourir de froid...»
«Allez au centre Yves Garrel, dans le 11e, vous comprendrez...»
«En Allemagne, où la police embarque de force les SDF, les autorités se sont donné les moyens d'avoir des places d'hébergement dignes, des chambres individuelles. Ici, on prend les choses à l'envers!», a-t-il estimé.
Jean-Baptiste Legrand, président des Enfants de Don Quichotte, a quant à lui exprimé son «ras-le-bol»: «Chaque année, on pose cette même question de la mise à l'abri. Catherine Vautrin (ministre déléguée à la Cohésion sociale à l'époque, NDLR) la posait déjà il y a deux ans sur le canal Saint-Martin... C'est compliqué de comprendre pourquoi les gens ne veulent pas aller dans les gymnases? Allez au centre Yves Garrel, dans le 11e, vous comprendrez...»
Christine Boutin a notamment fait valoir qu'aucune des 66 personnes installées durablement dans le bois de Vincennes «vues personnellement cette nuit» n'avait accepté de venir dans un centre d'hébergement. Selon elle, il restait 40 places libres en hébergement d'urgence, le week-end dernier dans le 12e arrondissement, limitrophe du Bois.
«L'exclusion, ce n'est pas une question d'hiver»
L'hébergement forcé «serait une grave régression», a immédiatement jugé Xavier Emmanuelli, fondateur du Samu social, évoquant «le délit de vagabondage» en vigueur jusqu'en 1994. «Elle n'y arrivera pas, dit-il, elle n'a de toute façon pas les moyens légaux de porter ainsi atteinte aux droits de la personne.»
Pour lui, «l'exclusion, ce n'est pas une question d'hiver: elle est là pour longtemps, c'est structurel.»
Une idée «bête»
Les associations rappellent inlassablement la promesse du candidat Sarkozy, le 18 décembre 2006. «D'ici deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid», avait-il dit.
«Nous sommes furieux», a déclaré Patrick Doutreligne, secrétaire général de la Fondation Abbé Pierre. «Quelques jours à peine après le jugement contre le Dal et les Enfants de Don Quichotte qu'elle a approuvé, Christine Boutin sort cette idée bête. Une idée qui n'a de réalité que parce que la société a peur d'être accusée de laisser ses pauvres mourir de froid...»
«Allez au centre Yves Garrel, dans le 11e, vous comprendrez...»
«En Allemagne, où la police embarque de force les SDF, les autorités se sont donné les moyens d'avoir des places d'hébergement dignes, des chambres individuelles. Ici, on prend les choses à l'envers!», a-t-il estimé.
Jean-Baptiste Legrand, président des Enfants de Don Quichotte, a quant à lui exprimé son «ras-le-bol»: «Chaque année, on pose cette même question de la mise à l'abri. Catherine Vautrin (ministre déléguée à la Cohésion sociale à l'époque, NDLR) la posait déjà il y a deux ans sur le canal Saint-Martin... C'est compliqué de comprendre pourquoi les gens ne veulent pas aller dans les gymnases? Allez au centre Yves Garrel, dans le 11e, vous comprendrez...»