Le Plan Sarko
Posté : 04 décembre 2008 17:12
Nicolas Sarkozy a présenté jeudi un plan de relance de 26 milliards d'euros axé essentiellement sur l'investissement pour tenter d'éviter que l'économie française ne sombre dans la récession en 2009.
UN PLAN DE RELANCE DE 26 MILLIARDS D'EUROS
Le président français, qui s'exprimait à Douai, dans le nord de la France, a estimé que ce plan, qui représente l'équivalent de 1,3 point du produit intérieur brut de la France (PIB), avait pour but de "surmonter la crise pour ne pas la subir".
"Cette crise est une épreuve, une épreuve douloureuse, une épreuve redoutable, mais nous devons garder la foi en l'avenir", a-t-il lancé avec son volontarisme habituel.
Le gouvernement attend de ce plan 0,6 point de croissance supplémentaire en 2009, et même 0,8 en incluant des mesures a annoncées précédemment, alors que l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et le Fonds monétaire international (FMI) tablent dans leurs dernières prévisions sur un recul de 0,4% ou 0,5% du PIB français en 2009.
Pour sortir du trou, Nicolas Sarkozy met surtout l'accent sur l'investissement, "parce que c'est la meilleure manière de soutenir l'activité pour sauver les emplois d'aujourd'hui, parce que c'est la seule manière de préparer les emplois de demain".
"RETARDS CONSIDÉRABLES"
Pour rattraper "les retards considérables" de la France dans ce domaine, l'Etat donnera l'exemple en mobilisant directement quatre milliards d'euros, notamment dans l'accélération de projets d'infrastructures ou de programmes militaires, et quatre milliards supplémentaires via les entreprises publiques.
S'y ajouteront 2,5 milliards au niveau des collectivités locales grâce à des remboursements anticipés de TVA, mais il n'est pas question de réduire cet impôt, comme l'a fait le Royaume-Uni, où le plan de relance insiste sur la consommation.
L'Etat accélèrera aussi ses remboursements de TVA, de trop perçu d'impôts sur les sociétés ou de crédit impôt recherche aux entreprises, ce qui devrait augmenter leur trésorerie de 11,5 milliards d'euros à bref délai.
De même, le président français n'oublie pas l'emploi avec une compensation par l'Etat des charges sociales pour les nouvelles embauches dans les petites entreprises (moins de dix salariés) en 2009, une annonce ovationnée par la salle.
Ces dernières mesures apparaissent surtout défensives dans l'environnement de crise actuel et seront complétées, comme attendu, par des aides au logement et à l'automobile, deux secteurs en panne qui pèsent d'un poids important, en production comme en emplois, dans l'économie française.
Un total de 1,8 milliard d'euros sera consacré à la construction de 100.000 logements supplémentaires et au doublement de l'enveloppe du prêt à taux zéro, qui permet de financer l'accès à la propriété pour les ménages démunis.
Outre le versement d'une "prime à la casse" de 1.000 euros pour les véhicules de plus de dix ans en échange de l'acquisition de voitures peu polluantes, en supplément du "bonus-malus" existant, l'automobile devrait bénéficier d'aides à la restructuration et de garanties publiques sur les financements des filiales de crédit des constructeurs français.
Les aides à la restructuration seront versées dans un fonds d'un montant initial de 300 millions d'euros destiné en priorité aux sous-traitants du secteur.
LA POLITIQUE EUROPÉENNE DE LA CONCURRENCE ÉPINGLÉE
Tout en soulignant que l'Etat était "prêt à tout" pour sauver l'automobile, Nicolas Sarkozy a mis en garde les groupes "qui continueraient de délocaliser leurs activités à l'étranger ou qui pousseraient leurs fournisseurs à se délocaliser".
De même, il n'a pas exclu d'augmenter les aides au secteur en fonction de ce que feront les Etats-Unis pour sauver leurs constructeurs, estimant que les groupes français ne devaient pas être pénalisés par rapport à leurs concurrents.
Au passage, le chef de l'Etat a critiqué la politique européenne en matière de concurrence qui, a-t-il dit, ne permet pas à l'UE de "jouer à armes égales avec le reste du monde".
Il faudra aussi, selon lui, poser la question du régime européen des aides d'Etat ou de celui des concentrations, trop strictement encadré selon lui, sachant qu'"on ne pourra plus y répondre après la crise comme on y répondait avant."
L'Elysée a chiffré à 15 milliards d'euros l'impact budgétaire de ce plan de relance, avec pour conséquence que le déficit public de la France, prévu jusqu'ici à 3,1% du PIB en 2009, devrait atteindre désormais 3,9%.
Dans l'entourage du président, on fait valoir que la quasi-totalité des dépenses sera engagée l'an prochain, qu'elles seront non récurrentes et que l'impact sera négligeable (0,1 point de PIB) sur le déficit public 2010.
On souligne encore que le fait d'accélérer des programmes qui étaient de toutes façons prévus aura des conséquences positives dans le temps puisque le déficit 2012, prévu jusqu'ici à 1,2% du PIB, ne devrait plus être que de 1%.
"Nous n'abandonnons pas l'objectif d'assainir le plus vite possible nos finances publiques," a assuré Nicolas Sarkozy.
UN PLAN DE RELANCE DE 26 MILLIARDS D'EUROS
Le président français, qui s'exprimait à Douai, dans le nord de la France, a estimé que ce plan, qui représente l'équivalent de 1,3 point du produit intérieur brut de la France (PIB), avait pour but de "surmonter la crise pour ne pas la subir".
"Cette crise est une épreuve, une épreuve douloureuse, une épreuve redoutable, mais nous devons garder la foi en l'avenir", a-t-il lancé avec son volontarisme habituel.
Le gouvernement attend de ce plan 0,6 point de croissance supplémentaire en 2009, et même 0,8 en incluant des mesures a annoncées précédemment, alors que l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et le Fonds monétaire international (FMI) tablent dans leurs dernières prévisions sur un recul de 0,4% ou 0,5% du PIB français en 2009.
Pour sortir du trou, Nicolas Sarkozy met surtout l'accent sur l'investissement, "parce que c'est la meilleure manière de soutenir l'activité pour sauver les emplois d'aujourd'hui, parce que c'est la seule manière de préparer les emplois de demain".
"RETARDS CONSIDÉRABLES"
Pour rattraper "les retards considérables" de la France dans ce domaine, l'Etat donnera l'exemple en mobilisant directement quatre milliards d'euros, notamment dans l'accélération de projets d'infrastructures ou de programmes militaires, et quatre milliards supplémentaires via les entreprises publiques.
S'y ajouteront 2,5 milliards au niveau des collectivités locales grâce à des remboursements anticipés de TVA, mais il n'est pas question de réduire cet impôt, comme l'a fait le Royaume-Uni, où le plan de relance insiste sur la consommation.
L'Etat accélèrera aussi ses remboursements de TVA, de trop perçu d'impôts sur les sociétés ou de crédit impôt recherche aux entreprises, ce qui devrait augmenter leur trésorerie de 11,5 milliards d'euros à bref délai.
De même, le président français n'oublie pas l'emploi avec une compensation par l'Etat des charges sociales pour les nouvelles embauches dans les petites entreprises (moins de dix salariés) en 2009, une annonce ovationnée par la salle.
Ces dernières mesures apparaissent surtout défensives dans l'environnement de crise actuel et seront complétées, comme attendu, par des aides au logement et à l'automobile, deux secteurs en panne qui pèsent d'un poids important, en production comme en emplois, dans l'économie française.
Un total de 1,8 milliard d'euros sera consacré à la construction de 100.000 logements supplémentaires et au doublement de l'enveloppe du prêt à taux zéro, qui permet de financer l'accès à la propriété pour les ménages démunis.
Outre le versement d'une "prime à la casse" de 1.000 euros pour les véhicules de plus de dix ans en échange de l'acquisition de voitures peu polluantes, en supplément du "bonus-malus" existant, l'automobile devrait bénéficier d'aides à la restructuration et de garanties publiques sur les financements des filiales de crédit des constructeurs français.
Les aides à la restructuration seront versées dans un fonds d'un montant initial de 300 millions d'euros destiné en priorité aux sous-traitants du secteur.
LA POLITIQUE EUROPÉENNE DE LA CONCURRENCE ÉPINGLÉE
Tout en soulignant que l'Etat était "prêt à tout" pour sauver l'automobile, Nicolas Sarkozy a mis en garde les groupes "qui continueraient de délocaliser leurs activités à l'étranger ou qui pousseraient leurs fournisseurs à se délocaliser".
De même, il n'a pas exclu d'augmenter les aides au secteur en fonction de ce que feront les Etats-Unis pour sauver leurs constructeurs, estimant que les groupes français ne devaient pas être pénalisés par rapport à leurs concurrents.
Au passage, le chef de l'Etat a critiqué la politique européenne en matière de concurrence qui, a-t-il dit, ne permet pas à l'UE de "jouer à armes égales avec le reste du monde".
Il faudra aussi, selon lui, poser la question du régime européen des aides d'Etat ou de celui des concentrations, trop strictement encadré selon lui, sachant qu'"on ne pourra plus y répondre après la crise comme on y répondait avant."
L'Elysée a chiffré à 15 milliards d'euros l'impact budgétaire de ce plan de relance, avec pour conséquence que le déficit public de la France, prévu jusqu'ici à 3,1% du PIB en 2009, devrait atteindre désormais 3,9%.
Dans l'entourage du président, on fait valoir que la quasi-totalité des dépenses sera engagée l'an prochain, qu'elles seront non récurrentes et que l'impact sera négligeable (0,1 point de PIB) sur le déficit public 2010.
On souligne encore que le fait d'accélérer des programmes qui étaient de toutes façons prévus aura des conséquences positives dans le temps puisque le déficit 2012, prévu jusqu'ici à 1,2% du PIB, ne devrait plus être que de 1%.
"Nous n'abandonnons pas l'objectif d'assainir le plus vite possible nos finances publiques," a assuré Nicolas Sarkozy.