GB: Des détecteurs de mensonge pour les allocataires sociaux
Posté : 18 décembre 2008 08:49
A l’écran, la courbe forme des creux et des pics, dessine la voix à l’autre bout du fil, capte ses changements de tonalité et trahit le stress de l’interlocuteur. Le dispositif informatique est un détecteur de mensonge. Ni plus, ni moins. Mais celui-là n’est pas destiné à démasquer un criminel ou un traître à la nation. Non. Installé sur les ordinateurs du district d’Harrow au Nord-Ouest de Londres, il sert à repérer les tricheurs, ceux qui touchent des allocations au logement ou sont exemptés d’impôts locaux, sans fondement. Un dispositif voué à se répandre à travers tout le pays, a annoncé le gouvernement début décembre.
Paul Osborn, conseiller municipal d’Harrow se félicite du système: «Nous avons économisé 700.000 livres [780.000 euros] , notamment grâce à l’aspect dissuasif du système. Sur 1.600 personnes testées depuis mai 2007, 500 (36%) ont déclaré spontanément un changement de situation dès les premières minutes de communication.
«Ce n'est pas le système qui décide»
Le fonctionnement du dispositif est simple. Au début de la conversation téléphonique, un officier pose des questions générales à son interlocuteur: nom, adresse, date de naissance. Le système enregistre alors le ton et la voix en situation normale et établit une mesure de base. A partir de celle-ci, le logiciel peut mesurer les modulations vocales si l’interrogé vient à mentir sur des questions plus délicates – salaire, nombre de comptes en banques, situation familiale...
«Certes, il arrive que quelqu‘un apparaisse stressé en parlant d’une situation réelle, qu’un homme manifeste de l’émotion en évoquant le cancer de son épouse qui ne travaille plus, par exemple, souligne Keith Brace John, opérateur du système. Mais nous sommes formés pour faire la part des choses.» «Ce n’est pas le système qui prend des décisions mais l’opérateur, martèle Paul Osborn. Ceci n’est qu’un outil pour nous aider à évaluer le risque.»
Nouvel outil à la Big Brother
Pour les 10% de personnes jugées «à haut risque», il faudra fournir de nouveaux documents pour appuyer la demande d’allocations ou venir plaider son cas à la mairie lors d’un entretien. «Mais ça ne veut pas dire qu’ils n’auront pas leur argent, juste que nous allons examiner leur cas de plus près», se défend encore Osborn. Sur 1.600 personnes testées depuis mai 2007, 118 ont été classées «à haut risque» et seules 24 (20%) ont vu leurs allocations baisser.
Pourtant, au départ, le système s’était attiré des réticences. Qualifié de nouvel outil à la Big Brother, il avait notamment entraîné les critiques des Conservateurs. Mais aujourd’hui, lorsqu’on leur signale que la conversation va être «enregistrée et analysée», seuls 10% des interrogés mettent fin à l’appel, affirme la municipalité. Les autres semblent s’être résignés: «Ils savent qu’ils devront désormais en passer par là pour toucher leurs alloc», assure Keith.
Mieux, pour Paul Osborn, la technologie est un avantage pour les 90% de bénéficiaires sincères. «Pour ceux qui sont évalués à bas risque par l’ordinateur, la procédure est accélérée. Nous pouvons désormais tout faire au téléphone.»
http://www.dailymotion.com/video/k2sxLuaOc5NR9bSDpH
Paul Osborn, conseiller municipal d’Harrow se félicite du système: «Nous avons économisé 700.000 livres [780.000 euros] , notamment grâce à l’aspect dissuasif du système. Sur 1.600 personnes testées depuis mai 2007, 500 (36%) ont déclaré spontanément un changement de situation dès les premières minutes de communication.
«Ce n'est pas le système qui décide»
Le fonctionnement du dispositif est simple. Au début de la conversation téléphonique, un officier pose des questions générales à son interlocuteur: nom, adresse, date de naissance. Le système enregistre alors le ton et la voix en situation normale et établit une mesure de base. A partir de celle-ci, le logiciel peut mesurer les modulations vocales si l’interrogé vient à mentir sur des questions plus délicates – salaire, nombre de comptes en banques, situation familiale...
«Certes, il arrive que quelqu‘un apparaisse stressé en parlant d’une situation réelle, qu’un homme manifeste de l’émotion en évoquant le cancer de son épouse qui ne travaille plus, par exemple, souligne Keith Brace John, opérateur du système. Mais nous sommes formés pour faire la part des choses.» «Ce n’est pas le système qui prend des décisions mais l’opérateur, martèle Paul Osborn. Ceci n’est qu’un outil pour nous aider à évaluer le risque.»
Nouvel outil à la Big Brother
Pour les 10% de personnes jugées «à haut risque», il faudra fournir de nouveaux documents pour appuyer la demande d’allocations ou venir plaider son cas à la mairie lors d’un entretien. «Mais ça ne veut pas dire qu’ils n’auront pas leur argent, juste que nous allons examiner leur cas de plus près», se défend encore Osborn. Sur 1.600 personnes testées depuis mai 2007, 118 ont été classées «à haut risque» et seules 24 (20%) ont vu leurs allocations baisser.
Pourtant, au départ, le système s’était attiré des réticences. Qualifié de nouvel outil à la Big Brother, il avait notamment entraîné les critiques des Conservateurs. Mais aujourd’hui, lorsqu’on leur signale que la conversation va être «enregistrée et analysée», seuls 10% des interrogés mettent fin à l’appel, affirme la municipalité. Les autres semblent s’être résignés: «Ils savent qu’ils devront désormais en passer par là pour toucher leurs alloc», assure Keith.
Mieux, pour Paul Osborn, la technologie est un avantage pour les 90% de bénéficiaires sincères. «Pour ceux qui sont évalués à bas risque par l’ordinateur, la procédure est accélérée. Nous pouvons désormais tout faire au téléphone.»
http://www.dailymotion.com/video/k2sxLuaOc5NR9bSDpH