Les sénateurs centristes ne veulent pas être des godillots
Posté : 13 janvier 2009 09:35
TELEVISION - Furieux d'être peu entendus, malmenés par Jean-François Copé, ils font pression. Un problème pour le gouvernement qui a besoin de leurs voix pour faire passer la réforme audiovisuelle au Sénat...
Ça chauffe autour de la réforme de l’audiovisuel, examinée au Sénat ce lundi. Ça chauffe surtout dans les rangs de la majorité. Les tensions, déjà tangibles la semaine dernière, ont explosé à propos de la redevance télévisuelle.
Les sénateurs centristes ont proposé une augmentation de deux euros de cette redevance — ce qui la monterait à 121 euros en 2010. Soit «10 euros par mois, ce qui représente trois fois moins qu’un abonnement à un opérateur satellitaire proposant quelques chaînes supplémentaires», a ajouté Catherine Morin-Desailly (NC).
Une proposition qui a fait hurler Jean-François Copé depuis son bureau de l'Assemblée. Le patron des députés UMP a refusé, au nom du gouvernement, toute augmentation de la redevance, sauf indexée sur l’inflation. «Je ne vois pas ce qui pourrait justifier ce changement de pied de dernière minute pour complaire à tel ou tel sénateur centriste», a-t-il lâché lundi, sur le site du Point. «Après, on nous dira: pourquoi pas 10 euros, c’est-à-dire x centimes par jour? Et puis pourquoi pas 15 euros, soit 1,25 euro par mois? C’est rien, 15 euros pour une belle télé publique…»
A deux euros près
Furieux, l’orateur du groupe centriste du Sénat sur le projet de loi sur l’audiovisuel, Hervé Maurey, a voulu minimiser le rôle de Copé. «Je ne crois pas que ce soit M. Copé qui soit en charge de la Culture ou du gouvernement, je ne donne donc pas plus d’importance à cette déclaration que ce qu’elle mérite».
Ambiance glaciale, donc, entre UMP et Nouveau Centre. Et entre députés UMP et sénateurs UMP. Même le sénateur Michel Thiollière, le rapporteur UMP du projet de loi sur l’audiovisuel au Sénat, a condamné la «pression» de son confrère Copé, jugeant que «ce n’est pas très convenable d’en rajouter maintenant […] alors que tout a été dit à l’Assemblée et qu’il faut laisser maintenant parler le Sénat».
Le Sénat n’est pas là pour faire plante verte
Car c’est bien ça le problème: le Sénat ne se sent plus exister depuis que le projet de loi sur la télé publique est arrivé dans son hémicycle le 7 janvier alors que la mesure phare, la suppression de la pub, était déjà effective sur France Télévisions depuis le… 5 janvier.
Dès le premier jour des débats, les centristes avaient prévenu: «Nous avons à cœur d’apporter notre soutien au gouvernement et nous souhaitons réellement pouvoir voter en faveur de ce projet de loi. Mais il faudra pour cela que vous acceptiez de nous entendre et que vous preniez en compte nos remarques et nos propositions.» A plusieurs reprises, Hervé Maurey l’a martelé: «Nous sommes vos partenaires […]. Mais être dans la majorité ne signifie pas être des godillots.»
Or les voix centristes sont indispensables à l’UMP pour faire passer le texte au Sénat. Les centristes le savent bien. Pour faire eux aussi pression, ils ont adopté lundi plusieurs amendements… socialistes, dont l'un stipule que «la principale source de financement de la société France Télévisions est constituée par le produit de la redevance télévisuelle».
Voyant le vent tourner, Christine Albanel, la ministre de la Culture et de la Communication, s’est radoucie, s'en remettant à «la sagesse» des élus. Elle a aussi proposé de changer le mot de «redevance», source de conflits, en «contribution à l’audiovisuel public».
Ça chauffe autour de la réforme de l’audiovisuel, examinée au Sénat ce lundi. Ça chauffe surtout dans les rangs de la majorité. Les tensions, déjà tangibles la semaine dernière, ont explosé à propos de la redevance télévisuelle.
Les sénateurs centristes ont proposé une augmentation de deux euros de cette redevance — ce qui la monterait à 121 euros en 2010. Soit «10 euros par mois, ce qui représente trois fois moins qu’un abonnement à un opérateur satellitaire proposant quelques chaînes supplémentaires», a ajouté Catherine Morin-Desailly (NC).
Une proposition qui a fait hurler Jean-François Copé depuis son bureau de l'Assemblée. Le patron des députés UMP a refusé, au nom du gouvernement, toute augmentation de la redevance, sauf indexée sur l’inflation. «Je ne vois pas ce qui pourrait justifier ce changement de pied de dernière minute pour complaire à tel ou tel sénateur centriste», a-t-il lâché lundi, sur le site du Point. «Après, on nous dira: pourquoi pas 10 euros, c’est-à-dire x centimes par jour? Et puis pourquoi pas 15 euros, soit 1,25 euro par mois? C’est rien, 15 euros pour une belle télé publique…»
A deux euros près
Furieux, l’orateur du groupe centriste du Sénat sur le projet de loi sur l’audiovisuel, Hervé Maurey, a voulu minimiser le rôle de Copé. «Je ne crois pas que ce soit M. Copé qui soit en charge de la Culture ou du gouvernement, je ne donne donc pas plus d’importance à cette déclaration que ce qu’elle mérite».
Ambiance glaciale, donc, entre UMP et Nouveau Centre. Et entre députés UMP et sénateurs UMP. Même le sénateur Michel Thiollière, le rapporteur UMP du projet de loi sur l’audiovisuel au Sénat, a condamné la «pression» de son confrère Copé, jugeant que «ce n’est pas très convenable d’en rajouter maintenant […] alors que tout a été dit à l’Assemblée et qu’il faut laisser maintenant parler le Sénat».
Le Sénat n’est pas là pour faire plante verte
Car c’est bien ça le problème: le Sénat ne se sent plus exister depuis que le projet de loi sur la télé publique est arrivé dans son hémicycle le 7 janvier alors que la mesure phare, la suppression de la pub, était déjà effective sur France Télévisions depuis le… 5 janvier.
Dès le premier jour des débats, les centristes avaient prévenu: «Nous avons à cœur d’apporter notre soutien au gouvernement et nous souhaitons réellement pouvoir voter en faveur de ce projet de loi. Mais il faudra pour cela que vous acceptiez de nous entendre et que vous preniez en compte nos remarques et nos propositions.» A plusieurs reprises, Hervé Maurey l’a martelé: «Nous sommes vos partenaires […]. Mais être dans la majorité ne signifie pas être des godillots.»
Or les voix centristes sont indispensables à l’UMP pour faire passer le texte au Sénat. Les centristes le savent bien. Pour faire eux aussi pression, ils ont adopté lundi plusieurs amendements… socialistes, dont l'un stipule que «la principale source de financement de la société France Télévisions est constituée par le produit de la redevance télévisuelle».
Voyant le vent tourner, Christine Albanel, la ministre de la Culture et de la Communication, s’est radoucie, s'en remettant à «la sagesse» des élus. Elle a aussi proposé de changer le mot de «redevance», source de conflits, en «contribution à l’audiovisuel public».