Irak : Nouri Al-Maliki grand vainqueur des élections
Posté : 06 février 2009 10:16
Le premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, a triomphé aux élections provinciales et bénéficie désormais de la légitimité populaire qui lui manquait depuis son arrivée au pouvoir il y a trois ans. Les partisans de M. Maliki ont notamment remporté des victoires écrasantes à Bagdad, la capitale, et à Bassora, deuxième ville du pays, selon des résultats officiels portant sur 90 % des suffrages publiés jeudi 5 février.
La liste "Coalition pour l'Etat de droit" du premier ministre est également sortie victorieuse dans huit des neuf provinces chiites du sud de l'Irak. Le scrutin, qui visait au renouvellement des conseils régionaux dans 14 des 18 provinces du pays, a eu lieu fin janvier. Il s'agissait du premier depuis 2005 et le plus paisible depuis le renversement de Saddam Hussein en 2003.
A Bagdad, la "Coalition pour l'Etat de droit" recueille 38 % des suffrages, devant la formation soutenue par le chef religieux chiite Moqtada Al-Sadr, qui récolte 11,6 % des voix. A Bassora, les candidats de M. Maliki arrivent en tête (37 %) devant le Conseil suprême islamique irakien (CSII), jusqu'à présent le parti chiite le plus puissant du pays.
M. MALIKI EN POSITION DE FORCE POUR LES LÉGISLATIVES
Ce dernier, grand perdant du scrutin, est également devancé par la coalition des pro-Maliki dans l'un de ses fiefs, la province de Nadjaf. Il perd la haute main sur les sept provinces chiites et Bagdad, qu'il contrôlait depuis 2003. Il arrive ainsi en deuxième position à Babylone, Nadjaf, Bassora, Diwaniya, Mouthana et Wassit, et est largement distancé dans le reste des régions chiites.
Ce succès permet à Nouri Al-Maliki, considéré autrefois comme un dirigeant faible installé par des partis chiites plus puissants, d'élargir sa base dans les provinces et d'aborder en position de force les élections législatives prévues cette année. "Maliki est dans une position bien plus forte qu'avant. C'est lui et personne d'autre qui déterminera les prochaines alliances", a indiqué à l'AFP Tarek Al-Maamouri, un analyste politique irakien. "Les autres partis devront le convaincre qu'ils sont les meilleurs partenaires", a-t-il ajouté.
Le premier ministre a appuyé sa campagne sur un discours laïque et sécuritaire, et appelé à l'unité nationale, un message qui semble avoir porté auprès des électeurs. Le CSII s'appuie sur des finances et un réseau solides, mais beaucoup d'électeurs lui reprochent de n'avoir guère vu d'amélioration dans les provinces qu'il contrôle depuis quatre ans dans le sud du pays.