Témoignage attendu de Tony Blair sur la guerre d'Irak
Posté : 29 janvier 2010 08:09
LONDRES (Reuters) - L'ancien Premier ministre Tony Blair est entendu ce vendredi par la commission d'enquête britannique sur l'invasion de l'Irak en 2003, une audition très attendue en Grande-Bretagne qui mettra en jeu tant sa propre réputation que celle du Parti travailliste.
La décision d'envoyer en Irak 45.000 britanniques aux côtés des forces américaines afin de renverser le régime de Saddam Hussein a été la plus controversée de ses dix années de mandat, entre mai 1997 et juin 2007, provoquant de grandes manifestations et des dissensions au sein de son parti.
Tony Blair a été accusé d'avoir trompé l'opinion publique sur les raisons de cet engagement militaire. Sept ans après l'invasion du 20 mars 2003, la question continue de provoquer des remous.
Les proches de certains des 179 soldats britanniques tués en Irak comptent se rendre à une manifestation pacifiste organisée devant le bâtiment de la commission. Ils réclament que Blair soit considéré comme un criminel de guerre.
Certains dirigeants du Labour redoutent pour leur part que l'enquête, et en particulier l'audition de Tony Blair, ravive des sentiments hostiles aux travaillistes, déjà largement distancés par les conservateurs en vue des prochaines élections législatives, qui doivent avoir lieu d'ici juin.
"C'est un jour crucial pour lui, pour l'opinion britannique et pour l'autorité morale de la Grande-Bretagne sur le monde", va jusqu'à déclarer Anthony Seldon, biographe de Blair.
La commission devrait se focaliser sur les éléments de justification de la guerre portés à la connaissance du public, en particulier le "dossier suspect" de septembre 2002.
Blair y déclarait que les services de renseignements établissaient "sans l'ombre d'un doute" que Saddam Hussein possédait des armements de destruction massive. La présence de ces armes, que le gouvernement de George W. Bush a également brandie comme motif de l'invasion, n'a jamais été prouvée.