Emploi et réduction des déficits publics
Posté : 01 février 2010 12:39
(from lemonde.fr le 01/002/10)
Barack Obama propose un budget dédié à l'emploi et à la maîtrise des déficits
"Deux priorités: l'emploi et la réduction du déficit. Le projet de budget 2011 (qui va, aux Etats-Unis, du début octobre précédent au 30 septembre), que le président Barack Obama devait présenter lundi 1er février, reflète le nouvel état d'esprit qui domine la Maison Blanche.
L'emploi est devenu une évidence. Samedi, M. Obama avait aussi jugé "primordialde maîtriser les déficits budgétaires accumulés depuis trop longtemps". Ne pas le faire, avait-il ajouté, pourrait "mettre en péril le rétablissement économique" du pays.
Un récent sondage assure que 63% de la population y est désormais favorable. La dette cumulée des Etats-Unis atteint 12 300 milliards de dollars (8 859 milliards d'euros), soit 85 % du produit intérieur brut (PIB). Ce budget se monte à 3 700 milliards de dollars et inclut un déficit de 1 300 milliards, alors que l'année en cours pourrait se terminer avec un déficit avoisinant 1600milliards (à son accession au pouvoir, M. Obama avait déjà hérité d'un budget déficitaire de 1 420 milliards de dollars).
GEL DES DÉPENSES PUBLIQUES SUR TROIS ANS
Plus globalement, ce budget s'insère dans une ambition de réduire le train de vie de l'Etat de 250 milliards de dollars sur dixans. Cet objectif serait atteint grâce à une réduction des dépenses de 447 milliards sur un grand nombre de postes. Sa première phase consisterait en un gel des dépenses publiques sur trois ans, qui épargnerait cependant la défense et la sécurité intérieure, l'assurance-chômage et la part prise par l'Etat fédéral dans la couverture santé des retraités et des enfants les plus défavorisés.
Parmi les coupes prévues, 120 programmes fédéraux devraient être supprimés ou très réduits. Lors de son premier budget rectificatif après son élection, M. Obama avait déjà proposé d'annuler 121 postes de dépenses (pour une économie de 17milliards de dollars), mais le Congrès n'avait avalisé qu'une partie de ces demandes. Cette fois, il est prévu de rogner sur les dépenses dans l'éducation grâce à un meilleur contrôle des subventions dont bénéficient les établissements scolaires. D'autres postes seraient touchés, comme les grands parcs nationaux. Le cas le plus spectaculaire est la suspension du projet Constellation de la NASA, qui visait à renvoyer des hommes sur la Lune.
La liste des postes augmentés est plus précise. Selon le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, le soutien à l'emploi devrait atteindre "environ 100 milliards". Vendredi, M. Obama avait déjà annoncé un programme d'aide à l'embauche dans les PME à hauteur de 33milliards de dollars. Aux Etats en difficulté, le Trésor prévoit une aide de 25 milliards pour des projets "innovants" (dans l'énergie en particulier). Les programmes civils de recherche augmenteraient de 6 %. L'assurance chômage devrait bénéficier d'une dotation exceptionnelle de 250 milliards de dollars. Enfin les classes moyennes, autre sujet brûlant de préoccupation politique, devraient voir les remises d'impôts, de 400 dollars par individu et 800 par couple, être renouvelées en 2011.
Ce budget devrait aussi inclure plusieurs milliards de dollars de garantie publique au nucléaire civil. Les analystes américains estiment que M. Obama amorce là un tournant, après être longtemps resté très réservé sur la relance de l'électricité nucléaire au Etats-Unis, où aucune nouvelle centrale n'a été construite depuis l'accident de Three Miles Island, en 1979. Financièrement plus anecdotique mais politiquement symbolique, 200 millions de dollars sont destinés à améliorer la sécurité des municipalités qui accepteront de voir juger chez elles des détenus de Guantanamo suspectés d'activités terroristes.
METTRE LES RÉPUBLICAINS EN DIFFICULTÉ
Les républicains jugent les restrictions budgétaires annoncées "insuffisantes". Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre, a estimé que "tout le monde doit faire des sacrifices", évoquant la possibilité de retrancher 5 % des moyens alloués à la défense, en particulier à ses services administratifs. A l'évidence, le budget proposé par M. Obama n'est pas destiné qu'à regagner la confiance des salariés, mais aussi à mettre ses adversaires républicains en difficulté.
Ainsi y a-t-il inscrit l'impôt spécial à hauteur de 90 milliards de dollars sur dixans imposé aux grandes banques pour leur "responsabilité" dans la crise financière, dont elles ne veulent pas entendre parler. "Dire non à tout est peut-être politiquement intéressant à court terme, mais ce n'est pas un signe de leadership", avait déclaré le président dans son discours sur l'état de l'Union. Son budget constitue une manière de demander aux républicains: qu'allez-vous faire quant aux mesures sur l'emploi, à la taxation des banques ? Dire non à nouveau ?"
Original de se dire que dans d'autres pays que la France, faire des efforts pour l'emploi rime avec réduction du nombre de fonctionnaires, des programmes publics et des déficits publics !!!
Barack Obama propose un budget dédié à l'emploi et à la maîtrise des déficits
"Deux priorités: l'emploi et la réduction du déficit. Le projet de budget 2011 (qui va, aux Etats-Unis, du début octobre précédent au 30 septembre), que le président Barack Obama devait présenter lundi 1er février, reflète le nouvel état d'esprit qui domine la Maison Blanche.
L'emploi est devenu une évidence. Samedi, M. Obama avait aussi jugé "primordialde maîtriser les déficits budgétaires accumulés depuis trop longtemps". Ne pas le faire, avait-il ajouté, pourrait "mettre en péril le rétablissement économique" du pays.
Un récent sondage assure que 63% de la population y est désormais favorable. La dette cumulée des Etats-Unis atteint 12 300 milliards de dollars (8 859 milliards d'euros), soit 85 % du produit intérieur brut (PIB). Ce budget se monte à 3 700 milliards de dollars et inclut un déficit de 1 300 milliards, alors que l'année en cours pourrait se terminer avec un déficit avoisinant 1600milliards (à son accession au pouvoir, M. Obama avait déjà hérité d'un budget déficitaire de 1 420 milliards de dollars).
GEL DES DÉPENSES PUBLIQUES SUR TROIS ANS
Plus globalement, ce budget s'insère dans une ambition de réduire le train de vie de l'Etat de 250 milliards de dollars sur dixans. Cet objectif serait atteint grâce à une réduction des dépenses de 447 milliards sur un grand nombre de postes. Sa première phase consisterait en un gel des dépenses publiques sur trois ans, qui épargnerait cependant la défense et la sécurité intérieure, l'assurance-chômage et la part prise par l'Etat fédéral dans la couverture santé des retraités et des enfants les plus défavorisés.
Parmi les coupes prévues, 120 programmes fédéraux devraient être supprimés ou très réduits. Lors de son premier budget rectificatif après son élection, M. Obama avait déjà proposé d'annuler 121 postes de dépenses (pour une économie de 17milliards de dollars), mais le Congrès n'avait avalisé qu'une partie de ces demandes. Cette fois, il est prévu de rogner sur les dépenses dans l'éducation grâce à un meilleur contrôle des subventions dont bénéficient les établissements scolaires. D'autres postes seraient touchés, comme les grands parcs nationaux. Le cas le plus spectaculaire est la suspension du projet Constellation de la NASA, qui visait à renvoyer des hommes sur la Lune.
La liste des postes augmentés est plus précise. Selon le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, le soutien à l'emploi devrait atteindre "environ 100 milliards". Vendredi, M. Obama avait déjà annoncé un programme d'aide à l'embauche dans les PME à hauteur de 33milliards de dollars. Aux Etats en difficulté, le Trésor prévoit une aide de 25 milliards pour des projets "innovants" (dans l'énergie en particulier). Les programmes civils de recherche augmenteraient de 6 %. L'assurance chômage devrait bénéficier d'une dotation exceptionnelle de 250 milliards de dollars. Enfin les classes moyennes, autre sujet brûlant de préoccupation politique, devraient voir les remises d'impôts, de 400 dollars par individu et 800 par couple, être renouvelées en 2011.
Ce budget devrait aussi inclure plusieurs milliards de dollars de garantie publique au nucléaire civil. Les analystes américains estiment que M. Obama amorce là un tournant, après être longtemps resté très réservé sur la relance de l'électricité nucléaire au Etats-Unis, où aucune nouvelle centrale n'a été construite depuis l'accident de Three Miles Island, en 1979. Financièrement plus anecdotique mais politiquement symbolique, 200 millions de dollars sont destinés à améliorer la sécurité des municipalités qui accepteront de voir juger chez elles des détenus de Guantanamo suspectés d'activités terroristes.
METTRE LES RÉPUBLICAINS EN DIFFICULTÉ
Les républicains jugent les restrictions budgétaires annoncées "insuffisantes". Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre, a estimé que "tout le monde doit faire des sacrifices", évoquant la possibilité de retrancher 5 % des moyens alloués à la défense, en particulier à ses services administratifs. A l'évidence, le budget proposé par M. Obama n'est pas destiné qu'à regagner la confiance des salariés, mais aussi à mettre ses adversaires républicains en difficulté.
Ainsi y a-t-il inscrit l'impôt spécial à hauteur de 90 milliards de dollars sur dixans imposé aux grandes banques pour leur "responsabilité" dans la crise financière, dont elles ne veulent pas entendre parler. "Dire non à tout est peut-être politiquement intéressant à court terme, mais ce n'est pas un signe de leadership", avait déclaré le président dans son discours sur l'état de l'Union. Son budget constitue une manière de demander aux républicains: qu'allez-vous faire quant aux mesures sur l'emploi, à la taxation des banques ? Dire non à nouveau ?"
Original de se dire que dans d'autres pays que la France, faire des efforts pour l'emploi rime avec réduction du nombre de fonctionnaires, des programmes publics et des déficits publics !!!