Le métier de fossoyeur dans certains cimetières ne se cantonnent pas seulement à exhumer et inhumer, parfois il y a tout un contact avec les familles, les personnes qui viennent régulièrement, il y a une cohésion. Ce trait chaleureux commence à être en contradiction avec une certaine industrialisation des maîtres de cérémonies qui ne prennent plus la peine de personnaliser les cérémonies, elles deviennent banales, sans goût. Avec le temps les fossoyeurs seront privatisés et tout le contact avec le public sera perdu (ça commence déjà hélas). Les entreprises privées veulent se faire du fric délaissant l'aspect relationnel.
Personnellement je trouve ça dommage, le cimetière est un peu la dernière maison, et si les professionnels ne peuvent plus guider les familles, ce sont elles-même qui vont s'organiser ou abandonner des traditions, des rites, etc.
Re: Privatisation dans les cimetierres
Posté : 08 mai 2010 13:56
par tisiphoné
c'est surtout que certains cimetières sont des blocs de béton, complètement déshumanisés.
Re: Privatisation dans les cimetierres
Posté : 08 mai 2010 14:00
par Sov Strochnis
Ben justement, si en plus de ça on privatise...autant revenir aux fosses communes.
Re: Privatisation dans les cimetierres
Posté : 08 mai 2010 14:05
par Barbapoutre
Je ne comprends pas bien ce sujet. Je ne vois pas pourquoi des privés seraient moins amènes avec leurs clients!
Très sincèrement je suis surpris mais bon on est en France aussi.
Sans doute que chez nous, tout ce qui est privé est mauvais, et tout ce qui est public est généreux, amène, prévenant.
Mais on ne veut pas se rappeler de la postière qui vous dit "qu'est ce que c'est?" du téléphone où vous n'êtes qu'un usager, ou même encore du train où on ne s'est pas fait à l'idée que l'on n'est pas usager du transport mais client et de tous les guichets où l'on vous regarde comme un "usager" tout simplement.
Re: Privatisation dans les cimetierres
Posté : 08 mai 2010 14:07
par Sov Strochnis
Parce que si les fossoyeurs sont privés, ils ne seront pas 7/7 sur le cimetière, on le voit déjà pour les maître de cérémonies privés, ce sont presque jamais les mêmes...donc, bon. Qui dit privé, dit aussi industrialisation des gestes et contacts, c'est un phénomène qui va avec la privatisation pour certaines entreprises qui veulent se faire du fric.
Re: Privatisation dans les cimetierres
Posté : 08 mai 2010 14:10
par Barbapoutre
Sov Strochnis a écrit : Parce que si les fossoyeurs sont privés, ils ne seront pas 7/7 sur le cimetière, on le voit déjà pour les maître de cérémonies privés, ce sont presque jamais les mêmes...donc, bon. Qui dit privé, dit aussi industrialisation des gestes et contacts, c'est un phénomène qui va avec la privatisation pour certaines entreprises qui veulent se faire du fric.
Se faire du fric n'est pas pour autant faire du travail salopé,ou être inefficace surtout lorsqu'il y a la concurrence qui offre mieux pour le même prix. A mon sens ce qui est le plus à craindre ce sont les monopoles ou les passages obligés, et au frais du contribuable en plus.
Re: Privatisation dans les cimetierres
Posté : 08 mai 2010 14:30
par Sov Strochnis
Barbapoutre a écrit :
Se faire du fric n'est pas pour autant faire du travail salopé,ou être inefficace surtout lorsqu'il y a la concurrence qui offre mieux pour le même prix. A mon sens ce qui est le plus à craindre ce sont les monopoles ou les passages obligés, et au frais du contribuable en plus.
Je suis d'accord avec ce que tu dis, mais c'est aussi parce que les privés se multiplient qu'ils deviennent des requins. Il suffit de regarder des convois fait par des maître de cérémonie privatisé pour se rendre compte qu'il n'y a aucune trace de relationnel même si le travail est plus ou moins bien fait sans être salopé.
Un gars tend des fleurs machinalement, le maître sort ses phrases habituelles, et rien de personnalisé pour les familles, ou alors faut raquer, mais bien sûr il y a des bons parmi les privés. Mais sont rares.
Des fossoyeurs privés, déjà ça voudrait dire pas là 24/24 7/7, donc pas forcement là comment Madame Dupont aurait aimé parler, ensuite une complicité s'installe entre le conservateur et eux. Bref, tu as raison de dire que la privatisation n'est pas une preuve d'un travail salopé, mais c'est un facteur qui permet souvent de perdre du relationnel.
Re: Privatisation dans les cimetierres
Posté : 08 mai 2010 14:33
par tisiphoné
mais tu crois que dans les grandes villes les fossoyeurs privés ou pas sont là pour tenir la main des familles?
Re: Privatisation dans les cimetierres
Posté : 08 mai 2010 14:34
par Sov Strochnis
tisiphoné a écrit : mais tu crois que dans les grandes villes les fossoyeurs privés ou pas sont là pour tenir la main des familles?
Nan c'est plutôt un truc de banlieues, ou campagnes...mais si on perd ça même en campagne et banlieue...
Re: Privatisation dans les cimetierres
Posté : 08 mai 2010 14:38
par tisiphoné
bah, franchement, je désacralise assez les cérémonies funéraires, c'est pas une forme d'irrespect, mais le mort est déjà loin pour moi, et quand je dois y assister, j'irais bien une fois que tout le monde est parti, juste le mort, à qui je dirai aurevoir.
Re: Privatisation dans les cimetierres
Posté : 08 mai 2010 14:42
par Sov Strochnis
tisiphoné a écrit : bah, franchement, je désacralise assez les cérémonies funéraires, c'est pas une forme d'irrespect, mais le mort est déjà loin pour moi, et quand je dois y assister, j'irais bien une fois que tout le monde est parti, juste le mort, à qui je dirai aurevoir.
Moi pareil, mais quand tu vois une cérémonie faite par des gens du cirque pour un clown mort, ça change de ces cérémonies nazes
Ou des guitaristes qui s'organisent une cérémonie improvisées...franchement je trouve que ça claque.
Mais ouais, pour le reste, je préfère être en intimité plutôt que de partager ça avec une foule.
Re: Privatisation dans les cimetierres
Posté : 08 mai 2010 17:05
par Barbapoutre
Sov Strochnis a écrit :
Nan c'est plutôt un truc de banlieues, ou campagnes...mais si on perd ça même en campagne et banlieue...
Et tenir compagnie à la veuve?
La veuve et l'orphelin, quoi de plus émouvant ?
Un vieux copain d'école étant mort sans enfants,
Abandonnant au monde une épouse épatante,
J'allai rendre visite à la désespérée.
Et puis, ne sachant plus où finir ma soirée,
Je lui tins compagnie dans la chapelle ardente.
Pour endiguer ses pleurs, pour apaiser ses maux,
Je me mis à blaguer, à sortir des bons mots,
Tous les moyens sont bons au médecin de l'âme...
Bientôt, par la vertu de quelques facéties,
La veuve se tenait les côtes, Dieu merci !
Ainsi que des bossus, tous deux nous rigolâmes.
Ma pipe dépassait un peu de mon veston.
Aimable, elle m'encouragea : " Bourrez-la donc,
Qu'aucun impératif moral ne vous arrête,
Si mon pauvre mari détestait le tabac,
Maintenant la fumée ne le dérange pas !
Mais où diantre ai-je mis mon porte-cigarettes ? "
A minuit, d'une voix douce de séraphin,
Elle me demanda si je n'avais pas faim.
" Ça le ferait-il revenir, ajouta-t-elle,
De pousser la piété jusqu'à l'inanition :
Que diriez-vous d'une frugale collation ? "
Et nous fîmes un petit souper aux chandelles.
" Regardez s'il est beau ! Dirait-on point qu'il dort.
Ce n'est certes pas lui qui me donnerait tort
De noyer mon chagrin dans un flot de champagne. "
Quand nous eûmes vidé le deuxième magnum,
La veuve était émue, nom d'un petit bonhomm' !
Et son esprit se mit à battre la campagne...
" Mon Dieu, ce que c'est tout de même que de nous ! "
Soupira-t-elle, en s'asseyant sur mes genoux.
Et puis, ayant collé sa lèvre sur ma lèvre,
" Me voilà rassurée, fit-elle, j'avais peur
Que, sous votre moustache en tablier d'sapeur,
Vous ne cachiez coquettement un bec-de-lièvre... "
Un tablier d'sapeur, ma moustache, pensez !
Cette comparaison méritait la fessée.
Retroussant l'insolente avec nulle tendresse,
Conscient d'accomplir, somme toute, un devoir,
Mais en fermant les yeux pour ne pas trop en voir,
Paf ! j'abattis sur elle une main vengeresse !
" Aïe ! vous m'avez fêlé le postérieur en deux ! "
Se plaignit-elle, et je baissai le front, piteux,
Craignant avoir frappé de façon trop brutale.
Mais j'appris, par la suite, et j'en fus bien content,
Que cet état de chos's durait depuis longtemps :
Menteuse ! la fêlure était congénitale.
Quand je levai la main pour la deuxième fois,
Le cœur n'y était plus, j'avais perdu la foi,
Surtout qu'elle s'était enquise, la bougresse :
" Avez-vous remarqué que j'avais un beau cul ?
Et ma main vengeresse est retombée, vaincue!
Et le troisième coup ne fut qu'une caresse...
Georges Brassens, La fessée.
Re: Privatisation dans les cimetierres
Posté : 08 mai 2010 17:11
par Sov Strochnis
Beau texte en tout cas, ils n'iront pas jusque là
Re: Privatisation dans les cimetierres
Posté : 08 mai 2010 17:28
par Eve
Privé ou Public les pompes funèbres c'est 24h/24. Après qu'il ait des personnes qui sont plus proches des familles, ça ne dépend pas de public ou privé, mais du sens relationnel, où on l'a ou on ne l'a pas.
Re: Privatisation dans les cimetierres
Posté : 08 mai 2010 17:45
par Sov Strochnis
Eve a écrit : Privé ou Public les pompes funèbres c'est 24h/24. Après qu'il ait des personnes qui sont plus proches des familles, ça ne dépend pas de public ou privé, mais du sens relationnel, où on l'a ou on ne l'a pas.
Ben en fait je vois ce que tu veux dire, mais dans la réalité ce sont de véritables requins aux pompes funèbres, ça doit faire du chiffre, je généralise pas mais dans le privé ça craint enfin cela dit les pompes funèbres c'étaient pas les visés du sujet, je parle bien des foss.
