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A peine sorti du scandale immobilier concernant ses appartements de fonction, Christian Estrosi pratique ses méthodes de parrains bien connues à Nice au niveau national : avec le CSA.
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a adressé, mardi soir, un "avertissement ferme" à France Inter à propos de l'émission de Daniel Mermet, Là-bas si j'y suis. Dans son émission, Daniel Mermet diffuse des messages préenregistrés d'auditeurs après sélection éditoriale. Le 5 avril, une auditrice particulièrement remontée contre le plan social à l'usine Sodimatex (un fabricant de moquettes pour automobile) de Crépy-en-Valois en appelle au meurtre de Christian Estrosi, le ministre de l'Industrie.

Exaspérés par la situation, les représentants du personnel avait envisagé d'évacuer l'usine et de "faire péter la baraque" (sic). Christian Estrosi avait déclaré que cette intention était "inadmissible". Dans un message diffusé vers 15 heures, l'auditrice en question apporte son soutien aux salariés mais s'emporte : "Qu'il y en ait un qui fasse sauter l'usine, mais avec les patrons dedans. Et on peut même mettre Monsieur Estrosi qui trouve ça inadmissible. On ne l'a pas entendu dire, quand Joyandet a pris l'avion à je ne sais quel prix, que c'était inadmissible. Allez qu'on foute tout ça au milieu, qu'on les fasse sauter et que ces gars ne baissent pas la garde, qu'ils continuent, qu'ils fassent sauter tout le bordel."

Ni Christian Estrosi ni ses équipes n'écoutent l'émission de Daniel Mermet en ce lundi de Pâcques. Mais le ministre est renseigné sur tout ce qui se dit de lui grâce aux relevés opérés par l'institut TNS media intelligence. En découvrant les propos de l'auditrice, son sang ne fait qu'un tour. Dès le 7 avril, il rédige un courrier à Michel Boyon, le président du CSA, dans lequel il dénonce l'attitude de Daniel Mermet

Stick a écrit : Question : l'appel au meurtre est-il autorisé en France ?
Si oui, alors c'est bien de censure qu'il s'agit.
Mais si non, alors ce n'est qu'un rappel à la loi que le CSA a adressé aux responsables de l'émission.

Barbapoutre a écrit : D'après ce que j'ai lu ici je trouve que ça fait plus un coup de gueule qu'appel au meurtre.
Il semble que nous ayons des élites qui n'entendent rien, ne voient rien, alors que nous sommes dans une période où l'on va demander des sacrifices aux contribuables ils s'accrochent dur comme fer à leurs privilèges, rien ne change dans la politique industrielle. On voit toujours des charrettes de licenciement dans l'industrie, avec comme seule proposition se reconvertir dans les services à la personne ... ce qui me semble être pour l'instant que des boulots assez mal payés.
Le coup de gueule n'est cependant pas trop fin puisqu'on propose de faire sauter un ministre avec pas mal d'autres personnes.
Mais au final ne vaut il pas mieux "entendre" un bon coup de gueule plutôt qu'une colère qui s'exprimerait de manière autrement plus violente?

Filochard a écrit : C'est vraiment difficile d'entendre un tel raisonnement, mais chacun fait comme il veut, hein!