Page 1 sur 1

Affaires : la presse étrangère juge nos ministres

Posté : 22 juin 2010 11:00
par Fonck1
Nos ministres ont beaucoup de chance d'être français. Car nombre d'entre eux seraient aujourd'hui au chômage, pour cause de scandale, s'ils avaient exercé des responsabilités dans les pays anglo-saxons et en Allemagne. Nouvelobs.com a interrogé des correspondants de ces pays de tradition protestante, où le rapport à la morale est réputé plus rigoureux. Et leur verdict est sans appel : chez eux, Christian Blanc, Fadela Amara, Christian Estrosi ou autres Frédéric Mitterrand auraient plié bagage.


C'est un peu comme si les passe-droits des élus faisaient partie de l'identité nationale française... A commencer par l'utilisation abusive des logements de fonction. "On n'a jamais vu ça en Allemagne", commente Stefan Simons, chef du bureau parisien du Spiegel. Ici en France, la presse ne s'est pas attardée sur Fadela Amara ni sur Christian Estrosi, qui n'habitent pas leur logement de fonction mais en font profiter leur famille. "Aux Etats-Unis, ce serait un grand scandale", commente l'essayiste Ted Stanger. "Chez nous, le logement de fonction n'existe tout simplement pas", assène Manon Globensky, correspondante de Radio Canada.
Blanc: Les cigares de la démission

Un ministre qui profite ainsi de sa position pourrait-il rester en poste ? "Juridiquement, oui. Mais politiquement, non", considère Gero Von Randow, correspondant de l'hebdomadaire Die Zeit. "En Allemagne, les scandales sont réglés de façon beaucoup plus rapide qu'en France. Dès lors qu'il y a enrichissement privé, c'est toujours la démission. C'est arrivé par exemple lorsqu'un ministre a utilisé sa voiture de fonction à titre privé, durant ses vacances."

Boutin:

Le cumul de la retraite de parlementaire avec un salaire de ministre surprend les correspondants étrangers. "Au Canada, cela ne viendrait à l'idée de personne", selon Manon Globensky. Même point de vue en Allemagne. "Si un scandale éclatait comme pour Christine Boutin, la pression serait tellement forte que cela se traduirait normalement par une démission", commente Gero Von Randow. "En revanche, pour le cumul des rémunérations des ministres, difficile de savoir ce qui se produirait, dans la mesure où c'est tout de même légal."

"Aux Etats-Unis, la vie politique de Christine Boutin serait terminée. "

"En France, il y a une tradition de privilèges", renchérit le Britannique Charles Bremner. "Le roi, les princes et les barons sont connus pour leurs excès. Chacun profite du train de vie de l'Etat: élus, préfets, directeurs de cabinets… Il n'y a qu'à compter le nombre de véhicules de fonction ! On retrouve le parfum d'une République bananière. Cela me fait aussi penser à la Nomenklatura dans l'ex-URSS. De tradition protestante, les britanniques font davantage le lien entre les dépenses publiques et l'impôt." Charles Bremner estime cependant que le rapport des Français à la morale publique est en train de changer, avec la mise en examen de Jacques Chirac et la suppression des fonds spéciaux, en 2001, par Lionel Jospin.

"Mitterrand n'aurait jamais pu être nommé ministre"

Frédéric Mitterrand, lui, n'est pas soupçonné de profiter de sa fonction. Le ministre de la Culture a fait la une des journaux pour avoir raconté son expérience de touriste sexuel en Asie du Sud-Est, avec de jeunes garçons. "C'est bien simple, aux Etats-Unis, Frédéric Mitterrand n'aurait jamais pu être nommé ministre", estime Ted Stanger, "même Néron aurait évité de le prendre au gouvernement !" Le Britannique Charles Bremner est à l'unisson : "Mitterrand n'aurait jamais pu être nommé ministre, c'est complètement impensable." Au Canada, où l'on évite de parler de la vie privée des élus, Manon Globensky rappelle tout de même qu'un ministre a été contraint de démissionner pour avoir oublié des dossiers confidentiels chez sa maîtresse…

La petite phrase raciste de Brice Hortefeux est moins grave, selon les correspondants étrangers. "Il y a au Royaume-Uni une moindre sensibilité au politiquement correct. Ce genre de propos aurait été extrêmement gênant, mais le ministre n'aurait sans doute pas été obligé de démissionner", considère Charles Bremner. Côté allemand, on estime que le ministre serait affaibli politiquement, mais pas condamné par la justice. Et aux Etats-Unis ? Ted Stanger affirme que "les dérapages verbaux donnent lieu à une grosse campagne de presse, mais sont rarement une cause suffisante pour une démission. Cela se termine plutôt par des excuses publiques".

Jean Sarkozy ou l'esprit monarchique

L'affaire de la désignation -avortée- de Jean Sarkozy à la tête de l'Epad ne vaut pas non plus un carton rouge. "Kennedy a nommé son propre frère à la Justice, ce qui montre que le favoritisme en famille existe aussi aux Etats-Unis", rappelle Ted Stanger, "mais ce qui m'a frappé dans le cas de Jean Sarkozy, c'est le ridicule de vouloir nommer un jeune étudiant." L'affaire serait en tout cas symptomatique des mœurs politiques françaises, à en croire Charles Bremner: "L'histoire de l'Epad est très révélatrice de l'esprit monarchique de Nicolas Sarkozy et de la Ve République en général. Pistonner un membre de sa famille pour qu'il atteigne le sommet d'un établissement public, c'est totalement impensable au Royaume-Uni."


Karachi, nouveau Watergate ?

L'affaire la plus embarrassante concerne finalement le président de la République lui-même, avec l'attentat de Karachi : la justice explore la piste de rétrocommissions à des fins de financement politique. "Au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, Nicolas Sarkozy serait mort !", s'avance Charles Bremner, "ce serait un énorme scandale qui resterait à la une de la presse pendant des semaines et des semaines. Le président Nixon a démissionné pour avoir fait espionner ses adversaires démocrates. Ce n'est rien à côté d'une affaire qui a indirectement provoqué la mort."

Et dans ces pays, Nicolas Sarkozy ne serait pas protégé par l'immunité présidentielle. "Le Chancelier allemand n'est pas au dessus des lois. Il pourrait par exemple être convoqué comme témoin", relève Gero Von Randow. "Si Barack Obama était mis en cause dans une affaire de financement occulte, ce serait extrêmement dangereux pour lui", souligne Ted Stanger. "Un procureur serait nommé, et si l'enquête établissait que les soupçons sont fondés, le président ferait face à une procédure d'impeachment."
l'équipe de france à coté,ca évite d'avoir a parler de tout ca,et c'est vraiment du pipi de chat....

Re: Affaires : la presse étrangère juge nos ministres

Posté : 22 juin 2010 11:07
par tisiphoné
et le pire c'est que les médias se font l'écho des derniers cancans de l'équipe de France, quand ils les provoquent pas, mais des scandales qui touchent nos politiques, on en parle un jour et ça passe vite à la trappe.

c'est bizarre ce traitement à deux vitesses et on a le culot de dire que ce sont des sportifs qui déshonorent la France ? :roll:

Re: Affaires : la presse étrangère juge nos ministres

Posté : 22 juin 2010 11:17
par Fonck1
c'est évident: quand on voit bachelot et ce qu'elle a couté,mais que peut elle bien avoir a faire en Afrique du sud? elle devrait se bouger le fion pour trouver du fric et réparer sa couillonnerie.

Re: Affaires : la presse étrangère juge nos ministres

Posté : 22 juin 2010 12:19
par Barbapoutre
tisiphoné a écrit : et le pire c'est que les médias se font l'écho des derniers cancans de l'équipe de France, quand ils les provoquent pas, mais des scandales qui touchent nos politiques, on en parle un jour et ça passe vite à la trappe.

c'est bizarre ce traitement à deux vitesses et on a le culot de dire que ce sont des sportifs qui déshonorent la France ? :roll:
Mais ça participe du même état de notre société; elle se décompose par la tête comme les poissons, mais ça gagne ...

Re: Affaires : la presse étrangère juge nos ministres

Posté : 22 juin 2010 13:33
par dinosaure
J'ai entendu hier un éditorialiste qui expliquait que les classes dirigeantes françaises ne s'imposaient plus aucune exigence morale.
Elles ne s'intéressent qu'au fric et n'ont aucun scrupules quant aux méthodes pour le gagner.

De ce fait il est de plus en plus difficile de dire aux français qu'il faut être honnête, ne pas frauder le fisc et se serrer la ceinture quand le mauvais exemple vient d'en haut.

Il parlait, entre autres, des jeunes de banlieue qui se livrent à de petits trafics pour survivre.

Re: Affaires : la presse étrangère juge nos ministres

Posté : 22 juin 2010 14:31
par Filochard
tisiphoné a écrit : et le pire c'est que les médias se font l'écho des derniers cancans de l'équipe de France, quand ils les provoquent pas, mais des scandales qui touchent nos politiques, on en parle un jour et ça passe vite à la trappe.

c'est bizarre ce traitement à deux vitesses et on a le culot de dire que ce sont des sportifs qui déshonorent la France ? :roll:
Là, on risque de te croire sur tes interprétations douteuses.
Aller à contre courant de l'opinion générale des français à une écrasante majorité, c'est pour contredire à tout prix!
Et bien c'est raté!

Re: Affaires : la presse étrangère juge nos ministres

Posté : 22 juin 2010 14:38
par Fonck1
Filochard a écrit : Là, on risque de te croire sur tes interprétations douteuses.
Aller à contre courant de l'opinion générale des français à une écrasante majorité, c'est pour contredire à tout prix!
Et bien c'est raté!
t'as des sources,a part tes élucubrations?

Re: Affaires : la presse étrangère juge nos ministres

Posté : 22 juin 2010 14:45
par Jarod1
C'est un vrai problème qui va cruellement se faire voir dans les urnes, enfin peut-être.

Peut-on rester en place (place au demurant mystérieuse) après s'être payé 12.000 € de cigares au frais des contribuables ?

Peut-on rester en place après avoir été condamné pour injures raciales (bon certes y a appel) ?

Par contre, il est injuste d'affubler le poids de ces pratiques éternelles à "Sarkoland", ce qui n'empêche pas d'ailleurs de reprocher audit Président de ne point y mettre un terme.

Re: Affaires : la presse étrangère juge nos ministres

Posté : 22 juin 2010 17:05
par Tyler Durden
Y avait une pratique instaurée sous Balladur et reprise sous Jospin qui me semblait bien fonctionner: Un ministre impliqué dans une affaire doit être relevé de ses fonctions. Évidemment, s'il est innocent, il paye les pots cassés, mais ce sage principe éviterait de discréditer encore plus, si c'est possible, la classe politique.

Re: Affaires : la presse étrangère juge nos ministres

Posté : 22 juin 2010 19:21
par supprimé 1
Ce qui est intéressant de constater, c'est l'importance du manque de morale et de responsabilités de nos dirigeants politique, mais aussi économique.

Autant, sous une monarchie, même si le monarque a tout les pouvoirs, il se sent un devoir de répondre aux besoins de ses sujets.
Mais là, c'est plus digne d'un Empire ou d'une dictature cette façon d'agir : on ne rend de compte qu'à ses proche collaborateurs, pour conforter sa position et garantir son pouvoir (économique, politique, social...). Tout ça est contraires aux fondamentaux d'une république et de la démocratie.

Il suffit de voir le contrôle des médias par de grands groupes multinationaux (Lagardère, Dassault,...), les petites faveurs entre politiciens et überboss, les délires des finances d'Etat (Garden Party, les avantages en nature, etc...).

Bref, en théorie, c'est le peuple (le boss) qui contrôle la politique pour contrôler et réguler l'économie pour servir l'ensemble des intérêts... Et là c'est l'inverse : l'économie contrôle les politiques, qui contrôlent tout deux le peuple... :?