80 ans, condamnée pour les troubles de son fils schizo
Posté : 03 juillet 2010 15:13
Agée de 80 ans, elle a été condamnée en appel à 1.500 euros de dommages et intérêt, pour le trouble du voisinage causé par son fils schizophrène Selon son avocate, la vieille dame, avec sa retraite de femme de ménage, ne peut payer la somme.
Depuis des années, les voisins effrayés se plaignaient. Projectiles, tapage, insultes, menaces... Ils en avaient assez. Alors, ils se sont plaints. Lundi, une femme de 80 ans a été condamnée en appel à Paris à payer 1.500 euros de dommages et intérêts pour ces troubles de voisinage causés par son fils ; un schizophrène de 36 ans. En première instance, elle et son fils avaient été condamnés à plus de 8.000 euros de dommages et intérêts au propriétaire de l'immeuble voisin du leur, en dédommagements de l'installation d'équipements de sécurité tels qu'une caméra vidéo.
Selon son avocate, Me Zimra, la vieille dame est très déçue et ne peut pas payer cette somme, n'ayant comme ressources que sa retraite de femme de ménage et l'allocation handicapé de son fils, dont elle s'occupe seule. Sa défenseure estime que la décision de la cour n'est pas "cohérente" puis qu'elle reconnait que sa cliente n'est pas "entièrement responsable" des actes de son fils, mais l'a tout de même condamnée.
"La maladie est au coeur de cette affaire", avait plaidé Me Zimra lors de l'audience, fin mai. Le malade, avait-elle expliqué, est suivi par un psychiatre, mais les médicaments n'empêchent pas totalement les crises. Il est fréquemment hospitalisé, parfois à la demande de sa mère, mais n'a pas trouvé de structure en mesure de l'héberger et de lui procurer un travail adapté. La 2e chambre civile de la cour avait entendu ce cas très délicat de trouble de voisinage avec, d'un côté, une vieille dame seule et démunie et, de l'autre, des voisins effrayés... La présidente avait expliqué à la vieille dame que "quelle que soit la décision" prise, elle ne serait pas "contre" elle. "Vous êtes dans une situation très difficile, mais nous sommes aussi tenus d'appliquer des règles de droit", avait-elle dit.