Page 1 sur 2

la vie est barbare comme la rue:Bernard Giraudeau est mort

Posté : 17 juillet 2010 11:03
par tisiphoné
Le comédien Bernard Giraudeau, qui souffrait d'un cancer, est mort samedi matin à 7h dans un hôpital à Paris, a annoncé son agent.

Il avait révélé en l'an 2000 lutter contre un cancer. Dans deux récentes interviews à Libération et à TF1, il avait confié être las de son combat contre la mort.

"C’est long d’être en permanence entre les mains des médecins, des radios, des scanners. L’institut Gustave-Roussy, puis Pompidou, puis l’hôpital Tenon, puis encore Pompidou. C’est long " avait-il dit.

Bernard Giraudeau avait entamé sa carrière cinématographique aux côtés de Jean Gabin en 1973 dans "Deux hommes dans la ville". "Viens chez moi j'habite chez une copine", "Les Spécialistes" aux côtés de Gérard Lanvin ou encore "Ridicule" furent quelques-uns de ses succès sur grand écran.

Ecrivain, son roman "Les dames de nages" s'était écoulé à plus de 100 000 exemplaires.

Bernard Giraudeau était le père de la comédienne Sarah Giraudeau, née de son mariage avec Anny Duperey.Il avait 63 ans.
Image

Décès de Bernard Giraudeau

Posté : 17 juillet 2010 11:05
par Stick
Le comédien Benard Giraudeau est mort
17.07.10 | 10:48 | LE MONDE pour Le Monde.fr Jean-Luc Douin

Le vagabondage était la drogue dure de ce tonique dépressif qui avait souhaité ne pas vivre une existence ordinaire. Impatient, éternel insatisfait, il avouait avoir "toujours débordé dans l'extrême", persuadé que "c'était mieux ailleurs", poussé par son incurable inaptitude au bonheur vers des quêtes effrénées. Voyageur, écrivain, comédien, cinéaste, Bernard Giraudeau est mort, samedi 17 juillet, à l'âge de 63 ans.

C'est le 18 juin 1947 qu'était né à La Rochelle ce petit fils d'un cap-hornier, ce fils d'un militaire que ses missions (en Indochine, en Algérie) rendaient trop absent. Explorateur du Marais poitevin, incurable romantique rêvant devant les quais, les bateaux en partance, Bernard Giraudeau s'était engagé à 16 ans dans la Marine nationale comme mécanicien sur la Jeanne d'Arc, spécialiste en "turbine-diesel-chaudière", pour faire le tour du monde. "Pompon rouge sur la tête comme une pomme", il bourlingua quatre ans durant, avant de tenter une autre aventure pour conjurer sa désespérance et son ennui. Ce fût celle de la comédie.

Débuts catastrophiques. Handicapé par une mauvaise diction, une façon de marcher chaloupée, il est poussé vers les coulisses, du côté des décors et des costumes. Travail, cours de danse et d'élocution le propulsent quelque temps plus tard vers le Conservatoire, un Premier Prix de comédie classique et moderne obtenu avec le monologue de Figaro. Il ne se sent pas le tempérament d'entrer au Français qui lui ouvre ses portes. Sa carrière débute au début des années 1970.

Le théâtre est une passion qu'il ne reniera pas. La même année, en 1975, il joue Sur le fil d'Arrabal (mise en scène de Jorge Lavelli), et Le Prince de Hombourg de Kleist (mise en scène de Jean Negroni). Puis La Guerre de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux (1976), K2 de Patrick Meyers sous la direction de Georges Wilson (1983), La Répétition ou l'amour puni d'Anouilh (1986), Les Liaisons dangereuses de Christopher Hampton (1988), Le Plaisir de rompre et Le Pain de ménage de Jules Renard (1990), L'Aide-mémoire de Jean-Claude Carrière (1992), L'Importance d'être constant d'Oscar Wilde (1995), Le Libertin d'Eric-Emmanuel Schmitt (1997), Becket ou l'Honneur de dieu d'Anouilh (2000), Richard III de Shakespeare (2005), tour à tour dirigé par Bernard Murat, Gérard Vergez, Jerôme Savary, Didier Long. Il sera nominé trois fois aux Molières, et cinq fois aux Césars.

Car le cinéma s'intéresse aussi à ce séduisant jeune premier solaire et charmeur, ce beau gosse aux yeux bleus qui reflètent insolence et ferveur. Il apparaît dans Deux hommes dans la ville (1973) et Le Gitan (1975) de José Giovanni, La Boum de Claude Pinoteau (1980), Viens chez j'habite chez une copine de Patrice Leconte (1981), Croque la vie de Jean-Charles Tacchella (1981), puis dans des rôles majeurs. Celui d'un bourreau des coeurs épris d'une fille laide dans Passion d'amour d'Ettore Scola (1981), d'un tueur homosexuel dans Le Grand pardon d'Alexandre Arcady (1982), d'un diplomate ensorcelé par une femme fatale dans Hécate de Daniel Schmid d'après Paul Morand (1982), d'un handicapé dans Le Ruffian de José Giovanni (1983), d'un ex-loubard poussé à replonger dans les règlements de comptes de bandes des rues dans Rue barbare de Gilles Béhat d'après David Goodis (1984), d'un séducteur pervers dans L'Année des méduses de Christopher Frank (1984)...

Au cours de ces années, Bernard Giraudeau n'a qu'une idée : changer d'emploi. Son image de gentil copain, de gendre idéal, de clown blanc lui pèse. Il lui faudra attendre Poussière d'ange d'Edouard Niermans en 1986 (l'histoire d'un flic alcoolique aspiré par les bas fonds) pour le voir incarner des personnages plus troubles, ambigus.

De la cinquantaine de films qu'il aura alignés, ressortent L'Homme voilé de Maroun Bagdadi (1987), Une nouvelle vie d'Olivier Assayas (1993), Le Fils préféré de Nicole Garcia (1994), Ridicule de Patrice Leconte (1996), Marquise de Véra Belmont où il interprète Molière (1997), Une affaire de goût de Bernard Rapp (2000), Ce jour là de Raoul Ruiz (2002), et surtout Gouttes d'eau sur pierres brûlantes que François Ozon adapte une pièce de Rainer Werner Fassbinder, huis clos où il campe un homosexuel cruel et manipulateur (2000).

"J'étais un jeune coq qui gonflait ses plumes" disait-il à propos de cette activité d'acteur dont il ne gardait que "des souvenirs en forme de courants d'air". La télévision lui offrit aussi quelques défis, par exemple ceux d'incarner Antoine de Saint-Exupéry dans La Dernière mission de Robert Enrico (1996), le capitaine Bouchardon dans Mata Hari (2003) ou le général Leclerc dans Un rêve d'Indochine (2003). Mais ce qui le motive est de réaliser lui-même La Face de l'ogre pour la TV (1988), l'histoire d'une femme qui refuse la mort de son mari disparu en montagne, L'Autre d'après un roman d'Andrée Chedid (1991), où un vieillard s'obstine à croire à la survie d'un jeune homme enseveli lors d'un tremblement de terre, ou Les Caprices d'un fleuve (1996), périple d'un noble du XVIIIe siècle envoyé en Afrique. Le véritable Bernard Giraudeau est là, dans cet auteur affichant son besoin de fraternité, son éloge de la différence, son exaltation de la vie et son obstination à repousser la mort le plus loin possible.

Re: la vie est barbare comme la rue:Bernard Giraudeau est mort

Posté : 17 juillet 2010 21:25
par Eve
:(

Re: la vie est barbare comme la rue:Bernard Giraudeau est mort

Posté : 17 juillet 2010 21:28
par Fonck1
Bon vent et paix à ton âme, Bernard.

Re: la vie est barbare comme la rue:Bernard Giraudeau est mort

Posté : 17 juillet 2010 21:36
par tisiphoné
durant les défilés du 14 juillet, on a rappelé que Bernard Giraudeau avait fait une école de la Marine, ils ont cité un nom particulier, qui connait ? c'est réservé aux jeunes plus ou moins en difficulté.

Re: la vie est barbare comme la rue:Bernard Giraudeau est mort

Posté : 18 juillet 2010 09:23
par Opaline
Il est entré comme apprenti-mécanicien comme "arpette"


C'est le mot que tu cherchais ?

Re: la vie est barbare comme la rue:Bernard Giraudeau est mort

Posté : 18 juillet 2010 09:43
par tisiphoné
Opaline a écrit : Il est entré comme apprenti-mécanicien comme "arpette"


C'est le mot que tu cherchais ?
non, c'est le nom de cette école, réservée aux familles modestes.

Re: la vie est barbare comme la rue:Bernard Giraudeau est mort

Posté : 18 juillet 2010 10:11
par Hélène
il avait mon age! il a fait de bon film!domage

Re: la vie est barbare comme la rue:Bernard Giraudeau est mort

Posté : 18 juillet 2010 10:46
par Steph
tisiphoné a écrit :
non, c'est le nom de cette école, réservée aux familles modestes.
C'est l'école de mousses je pense Tizi.

Paix à son âme

Un petit refrain de la chanson de Michel Berger rien que pour toi Bernard. ;)

"
Je m'en irai dormir dans le paradis blanc
Où les nuits sont si longues qu'on en oublie le temps
Tout seul avec le vent
Comme dans mes rêves d'enfant
Je m'en irai courir dans le paradis blanc
Loin des regards de haine
Et des combats de sang
Retrouver les baleines
Parler aux poissons d'argent
Comme, comme, comme avant "

Re: la vie est barbare comme la rue:Bernard Giraudeau est mort

Posté : 18 juillet 2010 10:50
par tisiphoné
Steph a écrit : C'est l'école de mousses je pense Tizi.
Je crois bien que ce soit être ça, et le gouvernement semble assez fier et à raison de cette école.

Re: la vie est barbare comme la rue:Bernard Giraudeau est mort

Posté : 18 juillet 2010 10:58
par Steph
Elle n'existe plus malheureusement.

Re: la vie est barbare comme la rue:Bernard Giraudeau est mort

Posté : 18 juillet 2010 11:01
par tisiphoné
Steph a écrit : Elle n'existe plus malheureusement.
mais durant le défilé, ils en ont parlé.
http://www.defense.gouv.fr/marine/carri ... es-mousses

Re: la vie est barbare comme la rue:Bernard Giraudeau est mort

Posté : 18 juillet 2010 11:16
par Steph
Exact, elle a repris le service depuis 1 an ! :D
Véritable institution, l'Ecole de mousses, qui avait fermé ses portes il y a vingt ans, revient au goût du jour. Une nouvelle école ouvrira au centre d'instruction naval de Brest l'an prochain. Proposé par la Marine, ce projet vient d'être accepté et soutenu Hervé Morin, ministre de la Défense, dans le cadre du plan « Egalité des chances ». L'objectif de cette école est d'éduquer et de former des jeunes désireux de servir dans la Marine et âgés de 16 à 17 ans. Elle sera ouverte dès la sortie de troisième. Les futurs matelots suivront une scolarité d'un an (de septembre à juillet) dont les modules principaux seront la formation militaire et maritime, la sécurité, les activités sportives et l'acquisition de connaissances générales, afin de les préparer à leur premier emploi. Permettant d'élargir l'offre de recrutement de la Marine nationale, l'école accueillera ses 150 premiers mousses en septembre 2009.

Re: la vie est barbare comme la rue:Bernard Giraudeau est mort

Posté : 18 juillet 2010 11:20
par tisiphoné
Steph a écrit : Exact, elle a repris le service depuis 1 an ! :D
belle initiative, je savais bien que j'avais entendu Morin en parler, et signe du destin, il avait cité Bernard Giraudeau, qui en était sorti diplômé.

Re: la vie est barbare comme la rue:Bernard Giraudeau est mort

Posté : 19 juillet 2010 18:27
par Jarod1
Remember "Viens chez moi, j'habite chez une copine".