Histoire du sanctuaire vu sur Wikipédia
Le sanctuaire, qui s'appelait à l'origine Tōkyō Shōkonsha (東京招魂社, Tōkyō Shōkonsha?) a été construit en 1869 pour célébrer la mémoire des soldats morts pour l'empereur, lors de la guerre civile de Boshin. À ce moment s'y trouvaient seulement 3 500 victimes de cette guerre. On y ajoutera plus tard des personnes mortes lors de conflits internes comme les heurts avec les clans de Satsuma et de Saga, à partir de 1853, date d'arrivée des vaisseaux noirs de Perry au Japon. En 1879, le sanctuaire prend le nom de sanctuaire de Yasukuni.
Après la Seconde Guerre mondiale, et l'abolition du Kokka Shintô par les forces d'occupation, le sanctuaire est devenu association religieuse, indépendante de l'État. C'est un sanctuaire autonome qui ne fait pas partie de l'association des sanctuaires shintō du Japon.
Aujourd'hui, Yasukuni vénère les âmes de 2 466 532 morts pour les empereurs lors de conflits militaires, y compris certains Taïwanais ou Coréens qui avaient la nationalité japonaise au moment de leur mort suite à l'annexion par le Japon de ces pays. Ces morts concernent principalement la Seconde Guerre mondiale (2 133 915 personnes), puis la guerre russo-japonaise (191 250 personnes). Il s'agit essentiellement de militaires, mais on y trouve aussi des civils ou même des enfants ainsi que 57 000 femmes.
Le sanctuaire, que beaucoup accusent de glorifier ouvertement l'ère colonialiste du Japon notamment par le biais de son musée, a beaucoup fait parler de lui par l'ajout en octobre 1978 à la liste des personnes « déifiées », de plusieurs condamnés lors des procès de Tōkyō, notamment des criminels de guerre de classe A, en tant que « martyrs de Shōwa », dont le premier ministre Hideki Tōjō ou le chef d'état major de l'Armée Yoshijiro Umezu. Parmi ces quatorze condamnés, sept ont d'ailleurs été condamnés à mort et exécutés. Le sanctuaire, dont le livre des âmes contenait déjà les noms de 1 068 personnes condamnées par les alliés pour crimes de guerre, deviendra controversé à partir des années 1970, suite à ces ajouts, qui étaient la décision de Nagayoshi Matsudaira, responsable du sanctuaire et fils de Yoshitami Matsudaira, ministre de la Maison impériale après la guerre de la Grande Asie orientale.
Fait moins connu, il y a aussi un certain nombre de civils, par exemple les jeunes filles d'Okinawa connues sous le nom d'escadron Himeyuri, qui furent enrôlées comme infirmières et envoyées au front pendant la bataille d'Okinawa en 1945. Il y a également les 1 500 victimes du torpillage du navire Tsushima-maru en 1944 par un sous-marin américain, ou encore des écoliers morts lors d'attaques alors qu'ils participaient à l'effort de guerre en travaillant dans des usines. Des personnages historiques comme Sakamoto Ryōma, Yoshida Shōin ou Takasugi Shinsaku s'y trouvent également.
La décision d'honorer l'âme d'un mort à Yasukuni est prise par les responsables du sanctuaire, sans consultation ni autorisation préalable de la famille. De nombreuses familles de victimes honorées à Yasukuni souhaitent voir leurs noms retirés du sanctuaire, opposées à l'idée pour des raisons personnelles, idéologiques et probablement choquées de n'avoir pas été consultées. Ainsi neuf personnes ont intenté un procès au sanctuaire en août 2006, demandant le retrait des âmes de membres de leurs familles honorées contre leur gré. Des procès similaires ont déjà eu lieu, mais ont généralement vu les familles déboutées de leurs demandes.
Donc quand je lis l'histoire du sanctuaire je ne trouve rien de choquant.
