Le petit Nicolas fait du social à New York
Posté : 21 septembre 2010 07:10
NEW YORK (Nations-unies) — Nicolas Sarkozy a exhorté lundi à la tribune de l'ONU à New York les pays riches à poursuivre leur aide aux pays pauvres malgré la crise, et profité de l'occasion pour enterrer la polémique "dérisoire" avec l'Allemagne autour de la question rom.
Au premier jour du sommet des Nations unies sur la lutte contre la pauvreté, le chef de l'Etat s'est livré devant ses pairs à un plaidoyer insistant pour l'instauration d'une taxe sur les transactions financières, condition selon lui sine qua non pour atteindre d'ici à 2015 les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) fixés il y a dix ans.
"Les financements innovants, la taxation des transactions financières, nous pouvons le décider ici. Pourquoi attendre ?", a-t-il lancé devant les dirigeants du monde entier, "nous ne serons pas au rendez-vous s'il n'y a pas une avancée majeure sur les financements innovants".
La déclaration qui doit être adoptée au terme du sommet de l'ONU prévoit ces financements innovants. Ils sont défendus par la France ou le Brésil et la Norvège, mais suscitent la méfiance de nombreux autres pays, au premier rang desquels figurent les Etats-Unis.
Plus généralement, Nicolas Sarkozy, qui s'apprête à prendre la tête du G20 et du G8, a exhorté les pays riches à poursuivre leur aide à ceux en développement, en insistant sur ceux d'Afrique, malgré la crise et les restrictions budgétaires qu'elle leur impose. "Nous n'avons pas le droit de nous abriter derrière une crise économique pour faire moins", a-t-il dit.
Pour montrer l'exemple, il a annoncé une hausse de 20% sur les trois prochaines années de la contribution de la France au Fonds mondial de lutte contre le sida, dont son épouse Carla est une des ambassadrices, qui passera de 300 à 360 millions d'euros par an.
Son geste n'a été applaudi que du bout des lèvres par les ONG, qui souhaitaient un doublement de cette enveloppe. "C'est une bonne nouvelle", a indiqué Sébastien Fourmy d'Oxfam France, mais il a craint que cet effort ne se fasse "au détriment d'autres secteurs de l'aide publique au développement".