Polémique après la diffusion d'un film anti-avortement
Posté : 24 novembre 2010 16:48
Une procédure disciplinaire a été engagée à l'encontre du professeur, qui a été suspendu «à titre conservatoire», selon Luc Chatel...
«On ne peut pas laisser passer de telles pratiques.» Le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, s’est dit «choqué» ce mercredi sur RTL, qu’un professeur d'histoire géographie ait fait visionner à ses élèves une vidéo anti-avortement lors d’un cours d'instruction civique.
Les faits remontent à la mi-octobre. Un enseignant d'histoire géographie du lycée des Iscles, à Manosque, diffuse à ses élèves de seconde un film anti-avortement, disponible sur Internet, mettant en scène les différentes techniques d'avortement. «Des images très crues», «une vidéo quasi insoutenable» selon l’avertissement précédant la vidéo. Il leur distribue en outre un tract contre la loi Veil, qui a légalisé l'avortement.
«C'était écoeurant»
Cette projection a choqué certains élèves. «C'était écoeurant», selon l’une d’eux, citée par La Provence, qui précise qu'«une amie est sortie de classe parce qu'elle avait envie de vomir».
Les parents eux aussi ont été choqués, et l’ont fait savoir au recteur et à l'inspecteur d'académie le 16 novembre dernier. Dans leur courrier, ils leur demandent de prendre toutes les mesures nécessaires «pour mettre fin au plus tôt à cette situation, et pour rétablir les conditions d'un enseignement public de qualité, véritablement laïc, et respectueux des enfants».
Suspendu à titre conservatoire
Luc Chatel a annoncé ce mercredi avoir «demandé au recteur de suspendre le professeur à titre conservatoire», en attendant que la «procédure disciplinaire engagée à son encontre» aboutisse. Cette suspension a été confirmée par le rectorat de l'académie d'Aix-Marseille. Elle est effective «à compter de ce mercredi», doit durer 4 mois, et «fait suite à l’enquête déclenchée il y a quelques semaines», indique un communiqué.
«Dans le cadre de cette enquête, l’enseignant a été inspecté le 8 novembre dernier puis convoqué au rectorat pour des explications supplémentaires sur son comportement. Il ne s’est pas rendu à la première convocation, la semaine dernière. Il est convoqué pour la deuxième fois ce mercredi», précise le texte.
«Absolument inacceptable»
«Ce qui s’est passé est absolument inacceptable», a indiqué le ministre, rappelant que «les professeurs sont tenus à un principe de neutralité, de respect de la personne. L’enseignant doit toujours veiller à ne jamais heurter la sensibilité et les convictions» des élèves. D’autant plus que, selon La Provence, d’anciens élèves ont également vu le film l'année dernière, et que le professeur en question est connu pour ses «idées extrêmes» et pour «des faits récurrents de prosélytisme catholique».
Par ailleurs, l'inspecteur d’académie des Alpes de Haute Provence et le proviseur ont mis en place, au sein du lycée, une cellule d’écoute et de dialogue destinée aux élèves ayant pu être choqués par la projection.