détresse morale et financière: ils vendent leur rein
Posté : 08 décembre 2010 09:48
"Pour éviter un dépôt de bilan, je mets en vente un rein"
Des dizaines de vendeurs se manifestent ainsi sur Internet. Pour le constater, il suffit de taper "vendre mon rein" sur un moteur de recherche. Leurs auteurs? Des femmes, des hommes, mariés ou célibataires, avec ou sans enfants, de tous âges, de toutes les régions. Avec deux points communs: des soucis financiers et l'idée un peu dingue de faire "comme à la télé".
Et puis, vous savez, on peut très bien vivre avec un seul rein...
Le "business" du corps humain, jusqu'ici limité au quart-monde, serait-il l'ultime recours des naufragés occidentaux de la crise ? En Italie, un chômeur de 59 ans a mis en vente un rein en échange d'une embauche. En Espagne, c'est une association de consommateurs, Facua, qui a soulevé le problème dès 2009, craignant que les vendeurs potentiels ne soient "victimes de réseaux". "Nous sommes informés du phénomène, confirme le Dr Luc Noël, chargé des transplantations à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), mais je ne crois pas que ces "candidats vendeurs" passent à l'acte. L'offre de vente est un signal de détresse, un appel à l'aide, ou l'illusion de pouvoir changer de vie. Mais la réalité s'impose quand il s'agit de franchir le pas. Le commerce illégal d'organes de donneurs vivants existe, mais dans les pays pauvres, où l'intérêt de quelques-uns passe avant celui de tous. En Europe, je suis sûr que ce serait impossible de pratiquer longtemps la transplantation illégale. C'est une opération complexe, elle ne passerait pas inaperçue."