l'Etat vend nos coordonnées personnelles?
Posté : 14 décembre 2010 08:54
Le Parisien assure que l'Etat peut désormais livrer nom, âge et adresse des détenteurs de cartes grises aux constructeurs automobiles.
Votre nom, adresse ou date de naissance diffusés sans votre accord? Selon le Parisien, c'est désormais possible. Une loi votée "discrètement" en 2009 permet à l'Etat de vendre les coordonnées personnelles contenues dans les fichiers de demandeurs de cartes grises, révèle ce mardi Le Parisien.
Un article de la loi d'orientation et de programmation sur la performance de la sécurité intérieure (Loppsi 2), qui n'est pas encore entré en vigueur, a été adopté en avril 2009 pour permettre d'abord aux constructeurs automobiles d'avoir accès à ces données afin d'effectuer des rappels de voitures pour des raisons de sécurité.
"Mais l'utilisation commerciale de ces fichiers est parfaitement possible", déplore le quotidien.
Les données figurant dans ces fichiers - nom, date de naissance, adresse du demandeur, marque et puissance du véhicule - peuvent en effet être communiquées à des tiers "à des fins statistiques, scientifiques ou historiques", mais aussi, "et c'est là où le bât blesse", selon le journal, elles peuvent être vendues "à des fins d'enquêtes ou de prospections commerciales".
Les députés vont débattre mardi de la manière dont l'Etat pourra contrôler les acheteurs de fichiers contenant des données personnelles. Mais selon le journal, "les garanties pour le citoyen figurant dans la base de données du service des immatriculations sont quasi inexistantes". "L'usager ne sera pas informé de l'utilisation faite de ses données et il ne pourra que s'opposer à leur cession s'il en fait expressément la demande", précise la même source.
Interrogé par Le Parisien sur l'éventualité d'un risque d'exploitation criminelle de ces données, l'avocat Olivier Hugot répond: "Evidemment (...). On imagine l'intérêt que ces informations pourraient avoir pour des organisations criminelles désireuses de pratiquer le racket, le trafic ou le vol de véhicules à grande échelle". Mais selon le journal, "les garanties pour le citoyen figurant dans la base de données du service des immatriculations sont quasi inexistantes". "L'usager ne sera pas informé de l'utilisation faite de ses données et il ne pourra que s'opposer à leur cession s'il en fait expressément la demande", précise la même source.
Interrogé par Le Parisien sur l'éventualité d'un risque d'exploitation criminelle de ces données, l'avocat Olivier Hugot répond: "Evidemment (...). On imagine l'intérêt que ces informations pourraient avoir pour des organisations criminelles désireuses de pratiquer le racket, le trafic ou le vol de véhicules à grande échelle".