Pierre Méhaignerie pointe les indemnités chomage
Posté : 14 janvier 2011 17:07
après Copé et les 35 heures, Jacob sur le statut des fonctionnaires, on a Méhaignerie maintenant :roll:Les allocations chômage sont-elles trop élevées? C'est l'avis du président de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, Pierre Méhaignerie...
Après le débat sur les 35 heures, un autre sujet pourrait bien venir sur la table des discussions autour de l’emploi.
Dans un entretien au Figaro.fr publié jeudi, le président de la commission des Affaires sociales, le député UMP Pierre Méhaignerie, a jugé les allocations chômage excessives. Elles n‘inciteraient pas, selon lui, à retrouver un travail.
«C’est trop»
«La France est le seul pays à offrir 23 mois sans dégressivité, pour des cadres jusqu’à 5.800 euros par mois, cela n’existe dans aucun pays. C’est trop car cela ne facilite pas la reprise du travail», a-t-il expliqué.
«Je ne crois pas que la lutte contre les inégalités soit l’augmentation des prestations. La lutte contre les inégalités est d’abord l’emploi (…) et la solidarité entre générations, donc la réduction des déficits», a-t-il précisé.
Le système français n’est pas une exception
Si le système français d’assurance chômage est avantageux, il est cependant loin d’être une exception en Europe. Selon une étude de l’OFCE publiée en 2006, la France est ainsi le deuxième pays de l’UE, derrière les Pays-Bas (24 mois), en termes de durée d’indemnisation.
«Mais cette dernière dépend du nombre d’années de cotisations. Toutes les personnes précaires n’ont ainsi pas le droit à ce maximum de 23 mois», précise à 20minutes.fr Mathieu Plane, économiste à l’Observatoire de Sciences-Po.
Et si l’Etat indemnise plus longtemps les chômeurs, le montant des allocations est moins élevé que dans d’autres pays. Le taux de remplacement net entre salaire et allocation est ainsi de 57% contre 66% en Allemagne et aux Pays-Bas, selon l’étude.
Hausse du chômage
«Ce système est en outre ce qui a permis à la France d’être moins frappée par la crise économique. Le remettre en cause aujourd’hui alors que la croissance et l’emploi ont du mal à repartir serait une erreur», analyse l’économiste.
«Si nous étions dans une situation de plein emploi, où les Français pourraient arbitrer entre un salaire et des allocations, la question de l’incitation serait pertinente. Mais actuellement, les gens ne sont pas au chômage parce qu’ils ne sont pas incités à travailler mais parce qu’il n’y a pas d’emplois», précise Mathieu Plane.
Une baisse des allocations n’aurait donc pour lui que des effets négatifs sur l’économie. Elle augmenterait le nombre de chômeurs, diminuerait le pouvoir d’achat des Français, pèserait donc sur la consommation, et in fine la croissance.